PLAN DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE D'ALLADA 2005 ...

Programmation du développement de la commune d’AlladaA la mort de son mari, la femme est obligée de vivre en réclusion pendant un certain temps(un an en moyenne) ; ceci dans des conditions de privation rendues suffisamment difficilespour qu’elle souffre véritablement de la disparition de son mari. A ces difficultés d’ordremoral s’ajoutent des difficultés d’ordre économique. En effet, soumise à la réclusion, elle nepeut plus mener des activités économiques.Le léviratA la mort de leur mari, beaucoup de veuves sont contraintes d’épouser des parents dudéfunt tels que l’un de ses frères ou même parfois des enfants de leurs co-épouses.L’opposition de certaines femmes conduit parfois à des drames.La succession des biensPar rapport à la succession des biens, la femme est victime de l’exclusion à deux niveaux :l’exclusion par rapport à la succession des biens de son mari ; l’exclusion par rapport à lasuccession des biens de ses parents.aL’exclusion par rapport à la succession des biens de son mariLa femme est presque exclue de l’héritage des biens de son mari qui est réservé aux enfantsde sexe masculin. Au cas où ceux-ci sont encore trop jeunes, l’héritage, essentiellementconstitué de terres agricoles est géré par un autre membre de la famille jusqu’à maturité desenfants masculins.bL’exclusion par rapport à la succession des biens de ses parentsL’héritage étant réservé aux enfants de sexe masculin, ceux de sexe féminin en sont exclus.La raison avancée en est que la femme est destinée à se marier. Les enfants issus de cemariage devant porter le nom de famille du mari, le bien hérité par l’enfant de sexe fémininva se retrouver dans une autre famille, notamment la famille de son mari puisque ce sont lesenfants de celui-ci qui hériteront de lui à son décès.L’héritage étant essentiellement constitué de terres agricoles. Il s’en suit un accès à la terretrès difficile pour les femmes. Les exploitations agricoles qui appartiennent aux femmessont de ce fait de très petites tailles par rapport à celle des hommes. L’agriculture étant laprincipale activité économique de la commune d’Allada, la conséquence en est que lepouvoir économique des femmes est faible par rapport à celui des hommes.La tendance à soumettre les femmes de la commune à ces pratiques socioculturelles est manifesteau niveau de toutes les familles. Cependant, celles qui ont atteint un certain niveau de scolarité etqui sont en mesure de défendre leurs droits et leurs intérêts parviennent à améliorer leur positionsocioculturelle.En se référant aux statistiques scolaires, notamment les indicateurs de la scolarisation des filles auniveau de la commune, on note une évolution sensible de 1999 à 2003, comme le montre letableau ci-après.Tableau 2 :Indicateurs de l’évolution de la scolarisation des filles1998-1999 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003Effectif de fillesscolarisées5 839 5 620 6 548 nd 8 125Variation - -3,75% 16,51% nd 24,08%Source : MEPS, Rapports statistiques des années 1998-1999, 1999-2000, 2000-2001, 2001-2002,2002-2003PDC Allada, janvier 2005 23