13.07.2015 Views

Croix-Rouge/Croissant-Rouge Guide climatique - Climate Centre

Croix-Rouge/Croissant-Rouge Guide climatique - Climate Centre

Croix-Rouge/Croissant-Rouge Guide climatique - Climate Centre

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

60 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Communications Communications | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 61« Les communautéssavent que quelquechose est en trainde se passer »ATAIDE SACRAMENTO, MOZAMBIQUEtie de la vallée du Limpopo, de nombreuses personnesn’ont pas évacué. Près de 700 personnes sesont noyées.Il ne s’agissait pas d’un problème de connaissances,mais de partage des connaissances. Comment pouvons-nousmieux communiquer nosconnaissances ?Le climat mondial est en train de changer, et le passén’explique plus le présent. Les connaissances traditionnellessont de plus en plus fiables parce que notreexpérience du passé ne s’applique pas forcémentaux risques présents et futurs. Communiquer sur leschangements <strong>climatique</strong>s est essentiel pour réduireles risques de catastrophes.La Fédération internationale estime qu’il y a troismessages importants à transmettre à la population,selon le responsable des médias, Pierre Kremer :« Le risque de catastrophes <strong>climatique</strong>s augmente,les pauvres, les personnes âgées et les maladessont vulnérables de manière disproportionnée, maisnous pouvons nous y préparer ».Comment connaissons-nousl’avenir ?Au cours des dernières années l’information a été deplus en plus perçue comme un « bien » d’urgenceautonome, la communication comme un élémentclé de l’action humanitaire. « Les gens ont besoind’informations autant que d’eau, de nourriture, demédicaments ou d’abris », a déclaré Tony Vaux, unancien d’Oxfam qui fut le coordinateur des urgencesmondiales de l’organisation pendant près d’unedécennie.Dans le contexte des changements <strong>climatique</strong>s, lepersonnel et les volontaires de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> /<strong>Croissant</strong> <strong>Rouge</strong> doivent repenser la manière decommuniquer. Bien que la plupart des personnesvivant dans les communautés vulnérables ont déjàconstaté des phénomènes extrêmes inhabituels,souvent elles attribuent de tels phénomènes à desforces surnaturelles, comme un châtiment divin oul’intervention des ancêtres en colère. Ce type d’explicationconduit à la conviction que les choses vontbientôt revenir à la normale – ou, pire encore, aufatalisme et à l’inaction. Comme l’a indiqué une femmemozambicaine au cours d’un atelier participatif :« Si Dieu veut me punir, je vais être punie, peu importece que je fais ».Toutefois, cette forme de pensée peut être modifiéepar l’accès à de nouvelles informations. Après avoirété informé sur les bases du processus des changements<strong>climatique</strong>s et avoir regardé une courte vidéosur les impacts des inondations plus fréquentes enArgentine et au Bangladesh, la même agricultrice adéclaré : « Je pensais que ma communauté était laseule à être punie de façon aussi dure, et que celane se reproduirait plus. Mais je vois maintenant queles femmes à travers le monde souffrent de la mêmefaçon, donc peut-être qu’il est vrai que les pluiessont en train de changer et continueront de changer,et peut-être que je peux y faire quelque chose ».Maintenant les choses sont mieux organisées. Le systèmed’alerte aux cyclones mis en place par le gouvernementdu Mozambique fait appel à un systèmede code de couleurs associé à des drapeaux pourcataloguer les cyclones qui approchent. Un programmede préparation aux catastrophes de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> mozambicaine (CRM) a contribué à la conceptionet à la mise en œuvre de ce système. Elle a commencépar demander aux communautés lesméthodes de prédictions traditionnelles, et le partaged’informations sur de nouvelles façons de faire desprévisions. Ensuite, un système reconnaissable a étémis en place, basée sur les radios, les drapeaux et lessifflets pour la diffusion des alertes. Des voies de secourset d’autres options de réponse ont été identifiéeset diffusées au sein de la communauté. Ce processusde communication a grandement contribuéà minimiser les pertes en vies humaines au cours desviolents cyclones suivants qui ont frappé le pays.Au début de l’année 2007, dans son village dePambara, Anita et ses collègues membres du comitéchargé des catastrophes ont entendu les avertissementsofficiels au sujet du cyclone Favio sur les radios<strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>. « D’abord les gens ne nous ontpas cru quand on leur a dit qu’un cyclone arrivait »,raconte-t-elle. « Ils nous ont demandé commentnous pouvions parler à Dieu pour obtenir des nouvellesde la météo. Donc, nous avons partagé lacommunauté en petits groupes, apporté une radioà chaque groupe et joué le communiqué du gouvernementafin qu’ils puissent l’entendre eux-mêmes. »« Nous leur avons conseillé de renforcer leurs maisons,d’attacher les toits et de garder leurs enfantsà la maison et de ne pas les envoyer à l’école. Lesmaisons ont été endommagées, mais personnen’a trouvé la mort ».Ataide Sacramento, le responsable de la gestion descatastrophes et chef de son propre projet pilote surles changements <strong>climatique</strong>s de la CRM, est de cetavis : « Les communautés savent que quelque chosearrive à eux et à leur environnement. Ils ne s’attendentpas à ce que nous venions leur dire que le climatest en train de changer. Ils le savent. Ils nousattendent pour trouver des solutions ».Malheureusement, les ressources de la CRM sontépuisées. La Société nationale a besoin de plus depersonnel technique ayant des connaissances surles changements <strong>climatique</strong>s et la réduction des risquespour lui permettre de sensibiliser toutes lescommunautés vulnérables sur les risques <strong>climatique</strong>sà travers le pays. L’importance est d’apprendrecomment communiquer nos nouvelles connaissancessur les conditions futures de telle façon qu’ellespuissent être comprises et inspirer confiance auxcommunautés que nous servons.Un ouragan de l’autre côtéDiane Turnquest, responsable de la gestion des catastrophesde la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> des Bahamas, tapotetrès doucement sur la table et souligne qu’elle et sescollègues se sont occupés des changements <strong>climatique</strong>sdepuis de nombreuses années, même s’ilsne l’ont pas appelé ainsi.Tunrquest, lors d’un séminaire pendant la conférencede la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> / <strong>Croissant</strong> <strong>Rouge</strong> sur les changements<strong>climatique</strong>s de juin 2007 à La Haye, racontel’histoire de l’événement le plus récent pour rappeleraux Bahamiens que tout pari est impossible lorsqu’ils’agit de la météo : l’ouragan Wilma – l’une des« tempêtes géantes » de la saison 2005 qui a trouvésa place dans les annales (en effet, il s’agit de l’ouraganAtlantique le plus intense jamais enregistré dansl’histoire).Après avoir décimé le sud de la Floride du côté dansla trajectoire nord-est, Wilma a surpris les habitantsde l’extrémité ouest de l’île de Grand Bahamas : lestempêtes se déplacement généralement du sud versle nord et contournent la partie ouest de GrandBahamas, mais Wilma est venu d’une autre direction.Par conséquence, les gens n’ont pas cru à la prévisionet lorsque la puissante tempête a frappé, ils ontété pris au dépourvu. Wilma a été si étendue quetout le bout de l’île a été frappé. Les habitants sesont vite rendus compte que l’eau plutôt que le ventserait le principal danger. Une houle de près de quatremètres de haut a emporté de nombreuses maisonset fait au moins un mort.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!