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Croix-Rouge/Croissant-Rouge Guide climatique - Climate Centre

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98 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Réduction des risques dans la communauté Réduction des risques dans la communauté | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 99« Désormais, ilspensent différemment.Cela a renforcé lacommunauté »DIANE TURNQUEST, BAHAMASLorsque la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> vietnamienne les persuadèrentde procéder à une EVC, le barrage apparut commela chose la plus nécessaire à la communauté.Presque tout le monde est agriculteur là-bas et del’eau – pas de trop ou pas assez – est ce dont ils dépendent.Un financement de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> a été octroyépour un barrage très bien construit et la communautéa rapidement vu les avantages. « Le barrage nes’est pas effondré, donc les champs n’ont pas étéinondés », a signalé Pham The Phu. « Nous pouvonsavoir deux récoltes par an au lieu d’une seule et laquantité que nous avons récolté la dernière fois étaitde 30 pour cent plus élevée que d’habitude. »Et quand la pluie ne vint pas, il y avait encore assezd’eau pour l’irrigation. Derrière le barrage, il y avaitsimplement un réservoir.Cela était beaucoup plus utile qu’une usine à eau.Comme le souligne Hung Nguyen Thang de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>, lorsque des catastrophes se produisent, lesgens sont prêts à discuter des problèmes. Commentles préparer pour des ouragans éventuels dans unecommunauté qui n’en a jamais vu passer, demeureun défi de taille.Surveillez votre langageDiane Turnquest, chargée de la gestion des catastrophesde la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> des Bahamas comprend cedéfi. Son conseil : surveillez votre langage, cher ami.Elle ne commence jamais à parler du changement<strong>climatique</strong> quand elle rencontre une communauté,et encore moins utiliser un terme aussi excitant quel’évaluation de la vulnérabilité et de la capacité. Vousles effrayez, dit-elle.« Où sont les gros poissons ? », demande t-elle auxpêcheurs dont les prises diminuent de plus en plus.« Loin dans l’océan ces jours-ci. »« Oh, et pourquoi ça ? »Les discussions abordent le sujet du blanchissementdu corail, un processus mortel menaçant les Caraïbeset le Pacifique. Les récifs coralliens sont très sensiblesà l’augmentation de la température de l’eau. Commeles océans se réchauffent, les coraux et leurs écosystèmesfragiles sont en train de mourir et le récif depoissons et d’animaux marins qui y vivent, s’y reproduisentet s’y nourrissent, sont en voie de disparition.La destruction touche également le tourisme.« C’est une discussion que vous pouvez avoir avecn’importe quel pêcheur », dit Turnquest. « Connaissezvotre culture, les gens, la langue à utiliser, sachezcomment introduire ce que vous voulez faire enl’adaptant aux circonstances locales. »Un principe directeur du changement <strong>climatique</strong> etde l’EVC est de toujours rester simple. Gardez àl’esprit ce que la communauté peut comprendreen fonction de leur propre contexte.Les Bahamiens, dit Turnquest, sont indifférents àune conversation déprimante, hostiles à des penséestelles que de belles îles coulant lentement.Comment devenir plus fort est le genre de languagequ’ils apprécient.West End, une communauté exposée aux tempêtessur l’île de Grand Bahamas, est un cas d’espèce.Après que trois ouragans successifs l’aient ravagé,un nouveau développement du tourisme de luxe quia vu le jour à proximité, a fait don d’une ambulanceet d’un camion d’incendie à la communauté. Pour la<strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> des Bahamas, occupée jusqu’à récemmentavec les secours d’urgence, le moment semblaitopportun pour une auto-évaluation.« Que ferez-vous avec ces véhicules ? » ont-ilsdemandé.La communauté de West End ne savait pas. L’ambulanceétait nue – elle est arrivée sans équipement –et il n’y avait pas de pompiers à West End. La communautés’est assise pour discuter des options etune EVC débuta.D’autres problèmes furent soulevés. Quelqu’un a dit,« tout ceci est une perte de temps. Vous ne trouverezjamais un incendie ou un accident. »« Pourquoi ? » a demandé la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>.« Nos rues n’ont pas de noms. Nous n’avons pasd’adresses. »Turnquest suggéra, « nous ferions peut-être mieuxd’aller y remédier ».Quelques jours plus tard, vêtus de leurs plus beauxvêtements, les West Enders l’accompagnèrent à laville de Freeport, 65 kilomètres plus loin, pour voir ledirecteur des Travaux publics. La communauté étaiten mouvement. Bientôt, elle sera mobilisée.Ils ont obtenu leurs noms de rue, tout excités, ilseurent des pompiers pour former une brigade devolontaires. Ils ont mis au point un plan d’évacuation,ont mis en carte les endroits où se trouvent les vieux,les vulnérables et les handicapés, assurèrent des soinspour les nécessiteux dans les situations d’urgence.Diane Turnquest dit : « Nous faisons face à une communautéqui a fini par accepter les ouragans. Lesgens ont pensé : ils vont frapper de nouveau, c’estainsi, personne ne peut rien y faire. Ils pensent différemmentmaintenant et ce qu’ils ont fait, ils l’ont faiteux-mêmes, c’est de cela que parlait l’EVC. Elle adonné pouvoir à la communauté, et a valorisé leurscapacités. Ils sont eux-mêmes en charge maintenant.Ils n’ont pas besoin d’étrangers. »La <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> nicaraguayenne a vu des développementssimilaires le long de sa côte atlantique,après avoir présenté l’un des premiers programmespilote de changements <strong>climatique</strong>s. De fortes tempêtesont frappé le pays fréquemment au cours de ladernière décennie et la Société nationale est en traind’aider les communautés à faire face à la menacede plus en plus grave des saisons d’ouragans et desconditions météorologiques extrêmes.Les ECV ont conduit à l’autogestion et ont permisaux gens de savoir quoi faire lorsque des inondations,des feux de brousse et d’autres catastrophesse produisent dans leurs villages.Ailleurs, la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> de Samoa se sert des ECVpour aider les groupes vulnérables qu’ils ont identifiédans la capitale, Apia. En raison de leur situation sociale,la pauvreté et la mauvaise santé, elles risquentd’être particulièrement exposées aux effets des changements<strong>climatique</strong>s. Une migration des populationsrurales vers les zones urbaines est en cours et laSociété nationale est convaincue par son travail dansles marges de la société que la migration interne exacerbéepar le changement <strong>climatique</strong> va défier lessystèmes programmés dans le temps ainsi que lespensées, et perturber ainsi les structures de soutien.Puis au Mozambique – frappé chaque année par auminimum un cyclone et de fortes tempêtes tropicalesqui contribuent à des inondations de plus en pluscourantes et graves – la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> met l’accent surle respect de la tradition locale puisqu’elle implique lesmembres de la communauté dans la collecte des données,la cartographie des risques et la planification.Globalement, les risques et la vulnérabilité aux catastrophesnaturelles augmentent de plus en plus, maisau sein de la communauté, il y a toujours un moyende renverser la tendance.

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