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Croix-Rouge/Croissant-Rouge Guide climatique - Climate Centre

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120 | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | Santé et prise en chargeSanté et prise en charge | <strong>Guide</strong> <strong>climatique</strong> de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong>-<strong>Rouge</strong> | 121« Ceux qui ont perduleurs biens à cause desinondations ont besoinde soutien psychologique»ETHEL KAIMILA, MALAWISelon Fleur Engel de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> néerlandaise(NRC), les canicules « n’étaient alors pas considéréescomme un risque majeur, malgré la caniculeeuropéenne de 2003 qui a coûté la vie à près de1.400 néerlandais » et à plus de 33.000 personnesdans le reste de l’Europe, notamment les personnesâgées. La menace <strong>climatique</strong> de loin la plus fréquenteaux Pays-Bas, delta de trois fleuves dont la moitiédu territoire se trouve au-dessous du niveau de lamer, est bien évidemment l’inondation, pas lachaleur.La <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> néerlandaise et le <strong>Centre</strong> <strong>climatique</strong>de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> et du <strong>Croissant</strong> <strong>Rouge</strong> à La Hayeavaient initié un programme d’éducation sur le changement<strong>climatique</strong> en 2004 pour les branches où lesbénévoles ont donné des présentations sur le lienentre changement <strong>climatique</strong> et l’aide aux personnesvulnérables aux Pays-Bas et à l’étranger.La NRC a contacté le gouvernement et ils se sontmis d’accord pour élaborer un plan national sur lescanicules et les grands froids, a déclaré Engel,« mais après quelques rencontres au début 2006,il n’y avait toujours pas de sentiment d’urgence ».Quelques mois plus tard au cours de la même année,après deux vagues de chaleur pendant l’été, leschoses ont finalement changé pour de bon et le plannational contre les canicules fut rédigé.Ce plan est le résultat d’une bonne coopération entreles différentes institutions et la NRC. Il cible les personnesles plus vulnérables aux chaleurs extrêmeset décrit les tâches et les rôles des différentes partiesprenantes, telles que les services sanitaires, lesmédecins généralistes, les centres de soins et lesorganisations bénévoles. Il intègre un système d’alertesanitaire, des directives pour les bénévoles et unautocollant avec des conseils simples sur les mesuresà prendre en cas de hausse des températures.A présent, pendant la période de préparation auxcanicules d’été, les Sociétés nationales en France,Pays-Bas et ailleurs sont beaucoup mieux préparéesque par le passé à envoyer des volontaires pour rendrevisite aux personnes âgées qui suffoquent seulsdans leurs appartements, ou à distribuer des bouteillesd’eau aux automobilistes bloqués dans lacirculation – comme ils l’ont fait en Roumanie, parexemple, lors de l’importante canicule de 2007en Europe du sud-est.En Europe, et notamment au nord de l’Europe, oùles vagues de chaleur mortelles étaient rares, la situationpourrait se dégrader de façon significative.Des scientifiques britanniques au centre météorologiquede Hadley ont rapporté que d’ici les années2040, la vague de chaleur européenne de 2003 (laplus chaude et la plus mortelle jamais enregistrée)pourrait paraître comme habituelle.Par contre, qu’en est-il du sud pauvre, les pays tropicauxà « faible latitude » où la plupart des observateurss’accordent à dire que les impacts du changement<strong>climatique</strong> seront beaucoup pluspréjudiciables ?En Afrique sub-saharienne il se passe quelque chosequi pourrait être décrit comme le phénomène de sécheresse-inondation-sécheresseet qui a coûté déjàla vie à des milliers de personnes.L’Afrique : sécheresse-inondations-sécheresseEthel Kaimila, coordinatrice de programme de la<strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> malawite, croit que l’espérance de viedans son pays est descendue à 39 ans, en partie àcause des sécheresses répétées conformément auxtendances du changement <strong>climatique</strong>. « Maintenant,les puits sont secs », a-t-elle indiqué. « Les problèmescutanés sont hors de contrôle à cause du manqued’eau, la gale est en augmentation. »« Ceux qui perdent leurs biens à cause des inondationsont besoin d’un soutien psychologique : ilsne comprennent pas pourquoi cela se passe fréquemment.Les volontaires ont besoin d’apprendrede nouveaux moyens de communication ».Selon un rapport de janvier 2006 de Tapiwa Gomode la Fédération internationale, « beaucoup de zones[du Malawi] durement touchées par les inondationsont été affectées par des sécheresses qui ontconduit à une crise de famine ».Il y a également des craintes de paludisme, le retraitdes eaux laissant des marres stagnantes où lesmoustiques, porteurs du vecteur de la maladie,se multiplient rapidement.La Société nationale du Malawi a concentré sesefforts sur l’offre d’abris en prédisposant des tentesdans les régions qui tendent à être inondés à traversle pays. A la fin de la saison des pluies, les famillesreconstruisent leurs maisons et les tentes de la<strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> peuvent être conservées pour uneutilisation future.La succession rapide de sécheresse suivies par desinondations, elles-mêmes suivies de sécheresse encore,crée de nouvelles urgences « complexes » enAfrique – des conditions de catastrophes presquepermanentes, selon Abdishakur Othowai, responsabledu projet sécheresse de la Société nationalede la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> kenyane. Un grand nombre depersonnes ont été déplacées et finissent dans descamps où le taux du VIH monte en flèche.« Notre politique », a-t-il souligné, « est de dire à lapopulation que nous devons nous adapter parceque ce phénomène s’imposera à nous pendantlongtemps ».Robert Akankwasa, chef de gestion des catastrophesà la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong> ougandaise, a indiqué que lesregistres météorologiques de l’Ouganda des années1960 et 1970 étaient « complètement différents » duprésent, mais la population ne sait toujours pas sicela est une conséquence du changement <strong>climatique</strong>à large échelle ou juste un petite anomalie.Dans tous les cas, il y a peu de débat autour d’unphénomène mortel qui accompagne les inondationsen augmentation dans le pays : le choléra.« Actuellement, les cas de choléra sont en hausse,notamment dans les zones urbaines ». Cela estprobablement dû à une combinaison du changement<strong>climatique</strong> et à des constructions irrégulièresqui intensifient le « ruissellement » dangereux del’eau de pluie.Cependant, le personnel de la <strong>Croix</strong>-<strong>Rouge</strong>ougandaise est optimiste concernant la capacitéde la Société nationale à réagir. Après l’épidémiede choléra en 2007, lors duquel un tiers des cass’est avéré mortel, la Société nationale a formé plusde 250 volontaires dans les districts de Bundibugyoet de Hoima – deux des districts les plus touchés– dans la gestion des causes et symptômes dela maladie, l’hygiène et l’assainissement.Lors d’une campagne de sensibilisation de porte-àporte,plus de 5.000 foyers ont été visités, ainsi quesix écoles primaires à Bundibugyo. Dans la communautéde Hoima, les dirigeants ont même adoptédes règlements visant à améliorer l’assainissementau sein des ménages. Avec des financements d’urgencesoctroyés par la Fédération internationale,des bénévoles ont pu utiliser des mégaphones etdes vidéos didactiques les jours de marché et pendantles rencontres religieuses et culturelles poursensibiliser les populations.Le message de l’Ouganda est : le cholera peut êtrecombattu.

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