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rapport du GT « Conception pédagogique - Canton de Vaud

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3.3 De 1889 à 1940 Des procédés <strong>de</strong> jeux… à la gymnastique psychologiqueJusqu’à la fin <strong>du</strong> XIXème, l’influence <strong>de</strong>s pédagogues d’expression alleman<strong>de</strong> est prépondérantedans le canton <strong>de</strong> <strong>Vaud</strong>. Ainsi, en 1889, la première « Conférence suisse en faveur <strong>de</strong>s idiots »(aujourd’hui ASA) exprime le vœu que la scolarisation <strong>de</strong>s « anormaux » soit un enjeu d’instructionpublique, que <strong>de</strong>s pédagogues soient formés à cette tâche.Une enquête nationale, une première à ce niveau, organisée en 1897, indique que 832 enfantsvaudois <strong>de</strong>vraient bénéficier <strong>de</strong> « mesures spéciales », que 150 enfants environ bénéficieraientd’une « é<strong>du</strong>cation particulière ». Plus intéressant encore pour l’évolution <strong>de</strong>s procédés <strong>de</strong> l’artspécial : cette enquête propose cinq catégories d’enfants (<strong>du</strong> faible d’esprit à l’enfant moralementabandonné). Les pédagogues proches <strong>de</strong> l’E<strong>du</strong>cateur, donc <strong>du</strong> pouvoir, relèvent le travail entreprispour les sourds et les aveugles. Ils s’interrogent : pourquoi le faible d’esprit, l’idiot ne jouit pas <strong>de</strong>pareilles faveurs ? En 1897, dans L’Ecole il est alors question <strong>de</strong> modifier le cerveau <strong>de</strong>s idiots,<strong>de</strong> les guérir, comme le ferait le Dr Bourneville, à Paris, au moyen <strong>de</strong> quelque métho<strong>de</strong> spécialed’enseignement.Dans la pério<strong>de</strong> 1890-1914, l’on peut constater, au moins par les textes, une double ouverture <strong>de</strong>la spirale <strong>de</strong> l’é<strong>du</strong>cabilité; d’une part, les pédagogues <strong>de</strong> l’art spécial, ces hommes dévoués sontsalués avec respect par les voix autorisées <strong>de</strong> l’instruction publique. Secrétan, par exemple, seraenten<strong>du</strong> pour intro<strong>du</strong>ire l’instruction <strong>de</strong>s enfants aveugles ou sourds-muets fera l’objet <strong>de</strong> mesuresspéciales dans la loi scolaire <strong>de</strong> 1889. D’autre part, et c’est nouveau dans le contexte vaudois,quelques députés, appuyés par le directeur <strong>de</strong> l’Ecole normale, François Guex, <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt lacréation <strong>de</strong> classes spéciales pour les élèves anormaux (1901). Le Dr Combe, mé<strong>de</strong>cin <strong>de</strong>sEcoles <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Lausanne, avait fait la même démarche dix ans plus tôt pour les enfantsretardés : cette classe spéciale communale ouvrira en 1896. La situation est étonnante : lesconditions politiques, les opinions pédagogiques militent en faveur <strong>de</strong> l’extension <strong>de</strong> la pédagogiespéciale dans le canton <strong>de</strong> <strong>Vaud</strong>, en ce début <strong>du</strong> XXème. En 1911, une nouvelle loi scolaireinstaure le principe <strong>de</strong> l’ouverture <strong>de</strong> classes spéciales, combinant les programmes <strong>de</strong>s écolesfroebéliennes et celles <strong>du</strong> <strong>de</strong>gré inférieur (…) pour les anormaux, un programme plus spécialprévoyant surtout un matériel d’intuition.Voilà donc le programme <strong>de</strong>s classes <strong>de</strong> développement, et le point d’origine d’une lenteévolution : six classes en 1920, dix en 1940, treize en 1950. La seule praticienne (connue) qui aitlaissé <strong>de</strong>s traces est Marie Reymond, titulaire d’une classe spéciale d’application dans une annexe<strong>de</strong> l’Ecole Normale.Les thèmes pédagogiques qui inspirent les praticiens <strong>du</strong> début <strong>du</strong> XXème dépassent largement lesenjeux <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>du</strong> directeur. Il est question <strong>de</strong> solliciter naturellement l’attention <strong>de</strong> l’élève,<strong>de</strong> mobiliser son instinct, ses facultés sensorielles par l’intermédiaire <strong>de</strong>s jeux froebéliens, puis,plus tard, montessoriens. Comment, avec beaucoup <strong>de</strong> pru<strong>de</strong>nce, laisser quelques initiatives àl’enfant ? Tout en lui imposant un programme d’instruction soigneusement dosé, pour lui éviter <strong>de</strong>stroubles nerveux. Comment intro<strong>du</strong>ire <strong>de</strong>s travaux manuels, capables <strong>de</strong> solliciter le cerveau, <strong>de</strong>développer l’intelligence, sans pour autant abuser <strong>de</strong>s travaux agricoles et ménagers, alors enusage dans les asiles ? Comment rendre l’enseignement actif ? C’est-à-dire d’amener l’enfant à selever <strong>de</strong> son banc, à quitter une posture d’écoutant ou d’écrivant, pour bouger, toucher <strong>de</strong>s objets,et, peut-être s’adresser spontanément à l’a<strong>du</strong>lte ? Comment justifier <strong>de</strong>s promena<strong>de</strong>s qui ne soientpas confon<strong>du</strong>es avec <strong>de</strong> l’oisiveté ? Imaginer que l’enfant puisse s’instruire en s’amusant,construire sa science est alors une galéja<strong>de</strong>, pour les esprits sérieux.Sur le terrain, dans les institutions vaudoises, ces débats d’idées ont certainement eu lieu, mais ilsn’ont pas laissé <strong>de</strong> traces connues à ce jour. Le Home Chez Nous (dès 1919), vivement soutenupar Ferrière, propagandiste <strong>de</strong> l’E<strong>du</strong>cation nouvelle, organise <strong>de</strong>s journées « médico-é<strong>du</strong>catives »en 1927, mais cet internat n’est pas (encore) un lieu <strong>de</strong> pédagogie spéciale. En 1932,- 17 -

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