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POINT DE MIRE des individus avec lesquels nous sommes maintenant en train de dialoguer. La proximité facilite la décision La proximité que nous établissons avec le public est déterminante pour le succès de l’exposé. Si le conférencier ne parvient pas à établir un lien avec le public, tout effort technique sera inutile. Vouloir mettre en place une proximité commence déjà lors de la préparation de l’exposé. Et c’est exactement cette intention de convaincre le public qui permet de prendre les bonnes décisions au préalable. Si la personne qui présente son exposé veut faire exactement comme les autres, elle ne cherche pas de lien avec le public, elle se cache derrière des solutions standard et perd l’occasion de convaincre le public de ses idées. Chaque exposé doit être précédé de décisions sur la manière de procéder pour être efficace et avoir du succès. La préparation spécifique Au début, nous devons prendre des décisions. Celles-ci sont liées à notre objectif: que voulons-nous atteindre avec l’exposé? S’agit-il simplement de transmettre des informations ou s’agit-il de convaincre un auditoire de notre point de vue, de notre avis sur un sujet précis? Cet objectif me permet de sélectionner une certaine manière de procéder. Celleci a un impact sur la structuration de l’argumentaire. Les décisions sont également influencées par ce que nous savons du public qui va écouter l’exposé. Qui est notre public? Comment pouvons-nous atteindre ce public spécifique, où pouvons-nous entrer en matière? Une préparation sérieuse et spécifique marquée par des décisions claires garantit que, même pour des séries d’exposés lors desquels le même public rencontre toujours encore le même conférencier, aucun ennui ne se manifeste. Réduire la distance La proximité avec le public est obtenue par la distance avec le manuscrit. Les professionnels semblent toujours avoir de la facilité à se présenter, à parler librement et sans bafouiller et à faire en sorte que le public leur mange dans la main. 16 VSAO JOURNAL ASMAC Le truc est qu’il n’y a pas de truc! C’est simplement du travail, une préparation sérieuse et détaillée. Tout cela accompagné d’exercices quasi permanents. Ce n’est rien d’autre qu’une question d’attitude. Chacun peut s’adresser à d’autres de manière convaincante. Il suffit de croire qu’on peut y arriver et de le vouloir. Celui qui veut captiver le public peut y arriver. Parler avec authenticité et vérité, d’individu à individu, est convaincant. Cela veut aussi dire réduire les obstacles et les retranchements, se détacher intentionnellement du manuscrit pour permettre, par le discours libre, d’avoir plus de spontanéité et de proximité, arriver à ce que le fait de parler à un public soit la chose la plus naturelle au monde. Technique et proximité Il est tout à fait judicieux d’accorder beaucoup d’importance à l’attitude qu’on adopte. Car il s’agit finalement de donner une impression d’ensemble, une impression que nous donnons en permanence, même lors des séances d’équipe hebdomadaires en cercle restreint. Oui, c’est précisément dans ces circonstances que cela est important. Car si nos auditeurs ont l’impression que nous considérons un exposé comme un simple exercice imposé, ils en tireront deux conclusions catastrophiques: 1. Si le conférencier ne se donne pas de peine, ça ne doit pas être si important que ça. 2. Le public se sent mal considéré. Les deux conclusions ont des répercussions négatives et influencent également l’image que nous avons du conférencier. Et cela à juste titre. Le point crucial est donc de chercher en permanence le lien avec le public. Bien évidemment qu’il faut un mélange optimal entre attitude et technique pour véritablement réaliser un exposé proche de la perfection. Cela inclut différentes décisions relatives à la manière de procéder, comme par exemple la structure et le rythme, mais également le choix des moyens de visualisation adéquats et des illustrations qui conviennent. Structure et rythme La structure d’un exposé se base sur l’objectif stratégique suivant: qu’est-ce que je veux atteindre? L’expérience montre que les conférenciers traitent habituellement trop de sujets avec un seul exposé. Cela conduit à ce que l’objectif, c’est-à-dire de faire passer un message précis dans les têtes des auditeurs, ne soit pas atteint. La publicité offre ici une bonne aide à l’orientation. Dans la publicité, on se concentre sur un seul message clé que le public doit enregistrer et qui doit être lié au produit: «Le produit X active les défenses immunitaires»; «J’achète le produit Y parce que j’attache de l’importance à mon bien-être.» Dans le cadre d’un exposé de 45 minutes, il est possible de faire passer 3 à 4 messages clés. Il n’est par contre pas possible de faire passer 11 messages clés. Cela veut dire que nous devons nous concentrer sur ce qui est important et essentiel. Il vaut mieux approfondir quelque chose, miser sur la qualité de l’information que de vouloir faire passer trop d’informations et de favoriser ainsi la quantité pour finalement échouer. La focalisation nous oblige à être très précis. Ce n’est que si nous sommes capables de décrire en 3 à 4 phrases le sujet de notre exposé que nous pouvons être sûr d’atteindre notre objectif. La bonne structure exige que ces 3 à 4 messages clés soient placés dans un ordre quasi organique. Il faut donc que ce soit un flux harmonieux qui conduit d’un point à l’autre en toute logique et de manière compréhensible pour le public, par le rythme et la structure. Si les messages clés sont placés dans un ordre logique, par exemple chronologique ou d’un cadre général vers les particularités, l’introduction et la conclusion en résultent automatiquement. Introduction Un bon exposé commence avec une introduction qui attire l’attention du public. Je dois intéresser le public pour le sujet. Après le lancement, suivent les explications relatives à l’objectif et à l’aménagement de l’exposé. «Où est-ce que je veux vous conduire?» Le public sait maintenant où il va être emmené. Et maintenant, il faudrait si possible montrer de quoi sont faites ces étapes. Cela peut se faire par une indication relative à la méthode: «Dans la première partie de l’exposé, je vais vous expliquer la signification de X, …» Le public n’est ainsi pas simplement confronté à froid à la matière, mais par une N o 6 Décembre 2008
N o 6 Décembre 2008 introduction adaptée. Il ne faut pas prendre le public par surprise, mais le conduire. C’est alors que vient la partie principale avec ses 3 à 4 axes thématiques, les messages clés. Conclusion La conclusion doit permettre de renforcer et d’ancrer les messages clés dans la tête du public. Répétez l’objectif de votre exposé: «Le but de mon exposé était de mieux vous faire connaître X.» Répétez les messages principaux. «Je souhaitais vous faire comprendre: 1. ...2. ...3. ...» Si c’est possible, résumez votre exposé par un message clé résumant l’ensemble du sujet. Il s’agit de donner au public la quintessence de l’ensemble de votre exposé en un seul point. Outils Les outils servent à amplifier l’effet. Suivant le public, suivant les exigences, suivant le sujet, vous pouvez faire usage d’un projecteur, d’un tableau d’affichage, d’un tableau noir, etc. Ici aussi se pose la question initiale: «Qu’est-ce qui me permet de renforcer mon message?» Utiliser en principe un projecteur parce que les autres le font aussi est une attitude un peu simpliste et ne tient pas compte des possibilités que pourraient offrir d’autres moyens à ce propos. Visualisation et effet Chaque visualisation, indépendamment du type des moyens utilisés, doit amplifier l’effet de mes paroles et non pas les remplacer! Ça n’a donc pas de sens de placer de grandes quantités de texte sur des diapositives Powerpoint sur un fond abominable qui répètent exactement ce que le conférencier a dit ou lu. Le texte doit au maximum être constitué de trois petites phrases par diapositive. Un exemple illustrant bien l’absence de réflexion sont les diapositives avec POINT DE MIRE d’énormes graphiques, tableaux, organigrammes, schémas de déroulement, ...en caractères Arial de taille 6 avec le commentaire suivant: «Vous ne pouvez pas bien lire ce que vous voyez, mais...» Cela ne peut pas fonctionner. La visualisation apporte le meilleur renforcement de l’effet de l’exposé si elle est claire et simple, c’est-à-dire qu’elle saute aux yeux. Sauter aux yeux ne veut rien dire d’autre que de parvenir le plus rapidement possible dans le cerveau. Il est donc important de ne pas oublier qu’il vaut mieux limiter son propos et se concentrer sur l’essentiel. Comme règle de base, on fixera qu’il ne faut pas faire passer plus d’une diapositive par minute. Pour conclure, j’insiste encore une fois sur le fait que ni le sujet ni l’outil ne sont déterminants pour le succès de l’exposé. Seule votre personne compte! Contact: marc.aeschbacher@bluewin.ch Cours pour médecins de garde SSMUS 2009: LE cours de médecine d’urgence pour médecins de premiers recours Les cours de base de 4 jours auront lieu en 2009 comme suit: Fribourg: Hôtel Au Parc (cours en français) 26/27 février 2009 et 12/13 mars 2009 5/6 novembre 2009 et 19/20 novembre 2009 Zurich: Hôtel Spirgarten 15/16 janvier 2009 et 29/30 janvier 2009 1/2 octobre 2009 et 22/23 octobre 2009 Bâle: simBa 13/14 août 2009 et 10/11 septembre 2009 Berne: Möschberg 11/12 mai 2009 et 1/2 juin 2009 Coire: Restaurant Va Bene 12/13 novembre 2009 et 26/27 novembre 2009 Cours de refresh (1 jour, en allemand) 2009: Bâle: simBa 16 avril 2009 13 octobre 2009 Zurich: Hôtel Spirgarten 29 octobre 2009 Le cours SSMUS est reconnu par la SSMG et la SSMI pour leurs titres de spécialistes FMH respectifs. Pour de plus amples informations, veuillez visiter notre site www.sgnor.ch VSAO JOURNAL ASMAC 17
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