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Figure 2.<br />
N o 6 Déce<strong>mb</strong>re 2008<br />
de certains gènes ou par des composants<br />
jusqu’ici inconnus dans la cellu<strong>le</strong>.<br />
Cellu<strong>le</strong>s souches du foie<br />
Pendant l’e<strong>mb</strong>ryogenèse, <strong>le</strong> pancréas et<br />
<strong>le</strong> foie se développent à partir de régions<br />
voisines de l’endoderme. La proximité<br />
phylogénétique de ces deux systèmes<br />
d’organe a été démontrée dans différents<br />
travaux par <strong>le</strong> passé. On a pu mettre<br />
en évidence qu’il était dans certaines circonstances<br />
possib<strong>le</strong>, tout du moins chez<br />
la souris, d’induire la production d’insuline<br />
dans des cellu<strong>le</strong>s hépatiques resp.<br />
la production d’albumine dans des cellu<strong>le</strong>s<br />
pancréatiques. En se fondant sur <strong>le</strong><br />
concept de la bipotentialité des cellu<strong>le</strong>s<br />
précurseur du foie et du pancréas, différents<br />
auteurs ont examiné la possibilité<br />
de générer, à partir de cellu<strong>le</strong>s hépatiques<br />
humaines, des cellu<strong>le</strong>s productrices d’insuline.<br />
On y est parvenu ces dernières années<br />
en introduisant un gène clé pour la formation<br />
de cellu<strong>le</strong>s pancréatiques, <strong>le</strong> facteur<br />
de transcription PDX1/IPF1, qui encourage<br />
d’une part <strong>le</strong> développement des<br />
cellu<strong>le</strong>s bêta et qui est d’autre part responsab<strong>le</strong><br />
de l’induction de la production<br />
d’insuline [9, 10]. Cette approche est spécia<strong>le</strong>ment<br />
intéressante pour nos patients<br />
souffrant du diabète de type 1, étant<br />
donné qu’il serait possib<strong>le</strong> d’obtenir<br />
des cellu<strong>le</strong>s souches correspondantes du<br />
patient même, par <strong>le</strong> biais d’une biopsie<br />
hépatique. Ces cellu<strong>le</strong>s pourraient ensuite<br />
être transformées en cellu<strong>le</strong>s productrices<br />
a) Induction de l’insuline, du glucagon et de<br />
la somatostatine mARN sur 3 jours dans des<br />
cellu<strong>le</strong>s souches mésenchyma<strong>le</strong>s de patients<br />
atteints de diabète sucré de type 1.<br />
b) On a éga<strong>le</strong>ment trouvé, après différenciation,<br />
des cellu<strong>le</strong>s positives pour <strong>le</strong> C-peptide<br />
(rouge); <strong>le</strong>s noyaux cellulaires sont marqués<br />
en b<strong>le</strong>u.<br />
d’insuline. L’efficacité de cette méthode<br />
reste cependant limitée jusqu’ici et requiert<br />
l’inclusion d’un gène étranger<br />
dans <strong>le</strong> noyau cellulaire, ce qui comporte<br />
certains risques.<br />
Cellu<strong>le</strong>s souches<br />
mésenchyma<strong>le</strong>s<br />
Les cellu<strong>le</strong>s souches mésenchyma<strong>le</strong>s<br />
(MSC) se trouvent dans presque tous <strong>le</strong>s<br />
tissus, y compris dans la moel<strong>le</strong> osseuse et<br />
<strong>le</strong> tissu adipeux. Cette approche a éga<strong>le</strong>ment<br />
l’avantage que <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s souches<br />
mésenchyma<strong>le</strong>s pourraient être faci<strong>le</strong>ment<br />
obtenues à l’aide d’une biopsie de la<br />
moel<strong>le</strong> osseuse ou d’une biopsie de tissu<br />
adipeux chez des patients atteints de<br />
diabète de type 1. La capacité des cellu<strong>le</strong>s<br />
souches mésenchyma<strong>le</strong>s de se transformer<br />
en cellu<strong>le</strong>s productrices d’insuline<br />
fait l’objet de discussions très controversées<br />
dans la littérature. Il y a d’une part<br />
des données qui prouvent que <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s<br />
sont en mesure de se transformer en cellu<strong>le</strong>s<br />
productrices d’insuline qui sécrètent<br />
ensuite l’insuline lors d’une augmentation<br />
du glucose. Ces données ont toutefois<br />
été en premier lieu obtenues avec des cellu<strong>le</strong>s<br />
souches mésenchyma<strong>le</strong>s de souris<br />
qui ont en partie produit des résultats<br />
contradictoires. Il a été démontré avec<br />
<strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s souches mésenchyma<strong>le</strong>s humaines<br />
qu’el<strong>le</strong>s détiennent la capacité<br />
d’induire <strong>le</strong> gène de l’insuline, en plus<br />
d’autres gènes du pancréas endocrine<br />
comme la somatostatine et <strong>le</strong> glucagon<br />
[11]. On n’est cependant pas encore<br />
PERSPECTIVES<br />
parvenu à pousser la différenciation des<br />
cellu<strong>le</strong>s au point d’obtenir des cellu<strong>le</strong>s<br />
productrices d’insuline en quantité suffisante<br />
qui sécrètent de l’insuline en fonction<br />
du stimulus glucosique. Tout <strong>le</strong><br />
domaine de la recherche avec des cellu<strong>le</strong>s<br />
souches mésenchyma<strong>le</strong>s humaines souffre<br />
fortement de la variabilité des MSC qui<br />
peuvent fortement varier d’une personne<br />
à l’autre en ce qui concerne <strong>le</strong>ur capacité<br />
de prolifération et de différenciation. Ici<br />
aussi, il manque un marqueur spécifique<br />
qui soit en mesure d’identifier de manière<br />
fiab<strong>le</strong> <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s au sein de la population<br />
de cellu<strong>le</strong>s qui entreraient en considération<br />
pour une différenciation en<br />
cellu<strong>le</strong>s endocrines du pancréas. Mon<br />
groupe de travail a éga<strong>le</strong>ment effectué de<br />
tels examens sur des patients avec diabète<br />
de type 1 qui avaient fait un don de<br />
moel<strong>le</strong> osseuse à cet effet. Nous avons pu<br />
démontrer que <strong>le</strong>s gènes pancréatiques<br />
comme l’insuline, <strong>le</strong> glucagon et la somatostatine<br />
pouvaient être induits. Nous<br />
avons éga<strong>le</strong>ment pu observer des cellu<strong>le</strong>s<br />
C-peptide resp. positives pour l’insuline<br />
sous <strong>le</strong> microscope (Fig. 2). Le no<strong>mb</strong>re de<br />
ces cellu<strong>le</strong>s positives pour <strong>le</strong> C-peptide,<br />
qui nous ont indiqué une synthèse<br />
de novo de l’insuline, était très faib<strong>le</strong> et<br />
hautement variab<strong>le</strong> d’une expérience à<br />
l’autre.<br />
Reprogrammer <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s<br />
souches<br />
Ces trois dernières années ont été publiés<br />
des travaux révolutionnaires qui ont<br />
montré que <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s souches adultes,<br />
qu’on trouve dans tous <strong>le</strong>s organes de<br />
l’organisme développé, peuvent être<br />
transformées en cellu<strong>le</strong>s souches qui présentent<br />
un potentiel de développement<br />
très similaire à celui des cellu<strong>le</strong>s souches<br />
e<strong>mb</strong>ryonnaires. Ceci a été démontré<br />
aussi bien chez la souris que chez<br />
l’homme. On a pu obtenir ce résultat<br />
par l’inclusion ciblée de trois à quatre<br />
facteurs de transcription élémentaires<br />
qui ont modifié <strong>le</strong> programme de noyau<br />
cellulaire à tel point que la cellu<strong>le</strong> a<br />
adopté <strong>le</strong> phénotype d’une cellu<strong>le</strong> souche<br />
e<strong>mb</strong>ryonnaire. Avec ce concept, on est<br />
pour la première fois parvenu à obtenir<br />
par reprogrammation à partir de fibroblastes<br />
de la peau d’un être humain une<br />
cellu<strong>le</strong> présentant <strong>le</strong>s caractéristiques<br />
d’une cellu<strong>le</strong> souche e<strong>mb</strong>ryonnaire, et<br />
dans une deuxième étape à transformer<br />
<strong>VSAO</strong> JOURNAL ASMAC 27