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PW: Les interrogations sont nombreuses et,<br />
pour un sujet aussi important que la santé,<br />
souvent bien légitimes. D’un côté il y a les<br />
utilisateurs de ces technologies qui aimeraient<br />
les voir plus encore pénétrer le secteur et de<br />
l’autre, les professionnels qui ne souhaitent<br />
prendre aucun risque pour les patients.<br />
La médecine occidentale est héritière de<br />
son histoire, elle acceptera les disruptions<br />
technologiques tant qu’ils respecteront<br />
scrupuleusement les principes scientifiques.<br />
D’où l’importance des discussions éthiques<br />
et des décisions qui les accompagnent mais le<br />
développement technologique doit avoir lieu.<br />
L’utilisateur de ces technologies sera-t-il<br />
un patient, un patient à risque, un citoyen,<br />
un individu ou un consommateur?<br />
AD: C’est une question intéressante<br />
et tout dépend de ce qu’on entend par<br />
«technologies de la santé». Il faut pouvoir<br />
faire la distinction entre ce qui relève du<br />
bien-être et ce qui appartient au médical.<br />
Dans la mesure où moins de la moitié des<br />
pays membres de l’Union européenne ont<br />
déjà mis en place un cadre d’évaluation de<br />
la fiabilité des objets connectés, on peut<br />
dire que la frontière législative entre les<br />
deux n’est pas encore bien définie mais tend<br />
à le devenir.<br />
D’une façon générale, toutefois, je dirais,<br />
que la technologie sera utile à tous les<br />
niveaux: pour l’individu, qui utilisera des<br />
informations en ligne ou des applications<br />
pour prendre soin, au quotidien, de sa santé,<br />
et qui ce faisant, participera à l’effort de<br />
prévention souhaité par les gouvernements.<br />
La technologie facilitera aussi le quotidien<br />
des patients et des patients à risque en<br />
facilitant leur accès aux soins et aux<br />
informations et en facilitant leur suivi.<br />
PW: La technologie qui évolue à l’échelle<br />
mondiale aura toujours un temps d’avance<br />
sur les cadres juridiques nationaux voués à<br />
la réglementer. Une montre connectée qui<br />
donne des indications de rythme cardiaque<br />
et d’activité sportive n’est pas un objet<br />
KPMG Luxembourg<br />
39, avenue John F. Kennedy<br />
L-1855 Luxembourg<br />
www.kpmg.lu<br />
Anne Desfossez et Patrick Wies<br />
médical à proprement parler mais permet<br />
néanmoins un suivi chronique, incitant à des<br />
comportements vertueux qui améliorent la<br />
santé de son propriétaire. Est-ce un jeu ou<br />
un outil? Qui recueille les données? Où<br />
sont-elles stockées? À quoi servent-elles?<br />
Sont-elles commercialisées? Voilà autant de<br />
questions qui intéressent le législateur.<br />
On entend de-ci de-là que les Américains<br />
inventent une technologie que les Chinois<br />
copient et que les Européens réglementent;<br />
de sorte que l’Europe serait une Lumière<br />
juridique pour le monde numérique.<br />
Nonobstant la véracité du constat, une telle<br />
ambition implique des consommateurs<br />
avertis, et donc, des citoyens éclairés. n