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Cour de Comptes: Rapport "La Grande Vitesse Ferroviaire: Un modèle porté au-delà de sa pertinence

Le modèle français de grande vitesse ferroviaire est aujourd’hui en difficulté. Alors que le TGV a longtemps été l’une des plus brillantes manifestations des réussites technologiques françaises, son bilan s’est fortement dégradé depuis quelques années : trafic et recettes en baisse, coûts de construction comme d’exploitation en hausse (notamment les péages), recul important de la marge opérationnelle qui contribue de moins en moins au financement des autres activités, toutes déficitaires, de la SNCF. Cet état de choses semble devoir durer, compte tenu de l’apparition de modes de transports alternatifs concurrents (autocars, covoiturage) et de la contrainte financière résultant de la combinaison de la construction de nouvelles lignes à grande vitesse (LGV) et de l’indispensable rénovation du réseau classique.

Le modèle français de grande vitesse ferroviaire est aujourd’hui
en difficulté. Alors que le TGV a longtemps été l’une des plus brillantes
manifestations des réussites technologiques françaises, son bilan s’est
fortement dégradé depuis quelques années : trafic et recettes en baisse,
coûts de construction comme d’exploitation en hausse (notamment les
péages), recul important de la marge opérationnelle qui contribue de
moins en moins au financement des autres activités, toutes déficitaires,
de la SNCF. Cet état de choses semble devoir durer, compte tenu de
l’apparition de modes de transports alternatifs concurrents (autocars,
covoiturage) et de la contrainte financière résultant de la combinaison
de la construction de nouvelles lignes à grande vitesse (LGV) et de
l’indispensable rénovation du réseau classique.

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CONCLUSION GÉNÉRALE 127<br />

Réduire les coûts impliquerait <strong>de</strong>ux choix <strong>de</strong> politique publique<br />

structurants, <strong>sa</strong>ns doute délicats à mettre en œuvre, mais néces<strong>sa</strong>ires :<br />

d’une part l’arrêt <strong>de</strong> la construction <strong>de</strong> nouvelles lignes, <strong>au</strong>-<strong>de</strong>là <strong>de</strong><br />

celles en cours d’achèvement, ou leur renvoi à un avenir très lointain,<br />

d’<strong>au</strong>tre part la modification radicale <strong>de</strong> l’une <strong>de</strong>s caractéristiques<br />

premières du <strong>modèle</strong> français <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> vitesse, par une réduction<br />

significative <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssertes sur lignes classiques ainsi que <strong>de</strong>s arrêts<br />

intermédiaires sur les lignes existantes. Cette <strong>de</strong>rnière décision<br />

impliquerait <strong>de</strong> mettre en place une offre <strong>de</strong> transport intermédiaire<br />

entre le TGV et le TER, avec <strong>de</strong>s trains circulant à bonne vitesse sur un<br />

rése<strong>au</strong> classique rénové. Réalisée <strong>de</strong> manière progressive et dans le<br />

cadre d’un plan d’ensemble multimodal, elle s’inscrirait dans un schéma<br />

<strong>de</strong> mobilités où les LGV s’articuleraient avec les rése<strong>au</strong>x classiques<br />

(Intercités, TER) comme avec <strong>de</strong>s liaisons routières mo<strong>de</strong>rnisées<br />

notamment grâce <strong>au</strong> transport coopératif coordonné (covoiturage,<br />

<strong>au</strong>topartage par exemple). Ces développements seront gran<strong>de</strong>ment<br />

facilités et accélérés si les différents acteurs, à commencer par<br />

« l’opérateur historique », s’engagent <strong>de</strong> manière résolue dans la<br />

recherche <strong>de</strong> gains <strong>de</strong> productivité substantiels.<br />

C’est à ce prix, dans un contexte où l’avenir <strong>de</strong>s ressources<br />

affectées à la réali<strong>sa</strong>tion <strong>de</strong>s infrastructures <strong>de</strong> transport est rien moins<br />

qu’assuré, qu’il sera possible <strong>de</strong> corriger une trajectoire peu soutenable<br />

et en tout état <strong>de</strong> c<strong>au</strong>se incompatible avec la rénovation du rése<strong>au</strong><br />

classique, car il ne serait pas respon<strong>sa</strong>ble <strong>de</strong> laisser dériver encore une<br />

<strong>de</strong>tte combinée RFF/SNCF qui atteint 44 Md€ et continue d’<strong>au</strong>gmenter.<br />

Cette correction doit aboutir à rest<strong>au</strong>rer la marge opérationnelle <strong>de</strong><br />

l’activité gran<strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> la SNCF et rendre positive <strong>sa</strong> contribution<br />

<strong>au</strong>x résultats d’ensemble du groupe. À déf<strong>au</strong>t, le risque est grand <strong>de</strong> voir<br />

le transporteur national abor<strong>de</strong>r l’inéluctable ouverture à la concurrence<br />

<strong>de</strong> son activité voyageurs dans une position <strong>de</strong> faiblesse préjudiciable à<br />

son avenir.<br />

<strong>La</strong> gran<strong>de</strong> vitesse ferroviaire – octobre 2014<br />

<strong>Cour</strong> <strong>de</strong>s comptes - www.ccomptes.fr - @<strong>Cour</strong><strong>de</strong>scomptes

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