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Cour de Comptes: Rapport "La Grande Vitesse Ferroviaire: Un modèle porté au-delà de sa pertinence

Le modèle français de grande vitesse ferroviaire est aujourd’hui en difficulté. Alors que le TGV a longtemps été l’une des plus brillantes manifestations des réussites technologiques françaises, son bilan s’est fortement dégradé depuis quelques années : trafic et recettes en baisse, coûts de construction comme d’exploitation en hausse (notamment les péages), recul important de la marge opérationnelle qui contribue de moins en moins au financement des autres activités, toutes déficitaires, de la SNCF. Cet état de choses semble devoir durer, compte tenu de l’apparition de modes de transports alternatifs concurrents (autocars, covoiturage) et de la contrainte financière résultant de la combinaison de la construction de nouvelles lignes à grande vitesse (LGV) et de l’indispensable rénovation du réseau classique.

Le modèle français de grande vitesse ferroviaire est aujourd’hui
en difficulté. Alors que le TGV a longtemps été l’une des plus brillantes
manifestations des réussites technologiques françaises, son bilan s’est
fortement dégradé depuis quelques années : trafic et recettes en baisse,
coûts de construction comme d’exploitation en hausse (notamment les
péages), recul important de la marge opérationnelle qui contribue de
moins en moins au financement des autres activités, toutes déficitaires,
de la SNCF. Cet état de choses semble devoir durer, compte tenu de
l’apparition de modes de transports alternatifs concurrents (autocars,
covoiturage) et de la contrainte financière résultant de la combinaison
de la construction de nouvelles lignes à grande vitesse (LGV) et de
l’indispensable rénovation du réseau classique.

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70 COUR DES COMPTES<br />

E - <strong>Un</strong> financement <strong>de</strong> l’infrastructure défini<br />

tardivement et ne constituant pas un critère <strong>de</strong><br />

décision<br />

1 - Sud Europe Atlantique (Tours-Bor<strong>de</strong><strong>au</strong>x) : un financement<br />

mis en place tard dans le processus, avec une forte part <strong>de</strong> concours<br />

publics<br />

C’est seulement après le prononcé <strong>de</strong> la déclaration d’utilité<br />

publique (DUP) <strong>de</strong> 2006 qu’est mise en place une mission <strong>de</strong><br />

financement et effectuée la recherche d’un tour <strong>de</strong> table, soit douze ans<br />

après le lancement <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s et seulement quatre ans environ avant le<br />

début <strong>de</strong>s trav<strong>au</strong>x. Cette phase <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong> financements s’est<br />

déroulée en parallèle à celle aboutis<strong>sa</strong>nt à la désignation du<br />

concessionnaire 70 .<br />

À l’issue d’une procédure d’appel public à candidatures, RFF a<br />

désigné le groupement LISEA 71 comme concessionnaire pressenti. Des<br />

négociations ont été conclues le 11 mai 2010, et le décret n° 2011-761<br />

du 28 juin 2011 72 a finalement approuvé le contrat <strong>de</strong> concession passé<br />

entre RFF et la société LISEA pour le financement, la conception, la<br />

construction, la maintenance et l’exploitation <strong>de</strong> la ligne ferroviaire à<br />

gran<strong>de</strong> vitesse Sud Europe Atlantique (LGV SEA) entre Tours et<br />

Bor<strong>de</strong><strong>au</strong>x, et <strong>de</strong>s raccor<strong>de</strong>ments <strong>au</strong> rése<strong>au</strong> existant.<br />

S’agis<strong>sa</strong>nt du financement, les besoins ont été évalués à<br />

8 868,4 M€. Le concessionnaire apporte 772,6 M€ <strong>de</strong> fonds propres et<br />

70 Le CIACT du 14 octobre 2005 avait en effet prévu <strong>de</strong> recourir pour cette LGV à<br />

une délégation <strong>de</strong> service public, RFF étant <strong>au</strong>torité concédante. Le concessionnaire<br />

doit construire puis exploiter la ligne.<br />

71 Les actionnaires <strong>de</strong> la société concessionnaire LISEA sont VINCI Concessions et<br />

VINCI SA (33,4 %), CDC Infrastructure (groupe Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations<br />

25,4 %), SOJAS, structure d’investissement dédiée (22 %), et <strong>de</strong>s fonds<br />

d’investissement infrastructure gérés et conseillés par AXA Private Equity<br />

(19,2 %).<br />

72 Décret du 28 juin 2011 approuvant le contrat <strong>de</strong> concession passé entre Rése<strong>au</strong><br />

ferré <strong>de</strong> France et la société LISEA pour le financement, la conception, la<br />

construction, la maintenance et l'exploitation <strong>de</strong> la ligne ferroviaire à gran<strong>de</strong> vitesse<br />

Sud Europe Atlantique (LGV SEA) entre Tours et Bor<strong>de</strong><strong>au</strong>x et <strong>de</strong>s raccor<strong>de</strong>ments<br />

<strong>au</strong> rése<strong>au</strong> existant.<br />

<strong>La</strong> gran<strong>de</strong> vitesse ferroviaire – octobre 2014<br />

<strong>Cour</strong> <strong>de</strong>s comptes - www.ccomptes.fr - @<strong>Cour</strong><strong>de</strong>scomptes

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