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Cour de Comptes: Rapport "La Grande Vitesse Ferroviaire: Un modèle porté au-delà de sa pertinence

Le modèle français de grande vitesse ferroviaire est aujourd’hui en difficulté. Alors que le TGV a longtemps été l’une des plus brillantes manifestations des réussites technologiques françaises, son bilan s’est fortement dégradé depuis quelques années : trafic et recettes en baisse, coûts de construction comme d’exploitation en hausse (notamment les péages), recul important de la marge opérationnelle qui contribue de moins en moins au financement des autres activités, toutes déficitaires, de la SNCF. Cet état de choses semble devoir durer, compte tenu de l’apparition de modes de transports alternatifs concurrents (autocars, covoiturage) et de la contrainte financière résultant de la combinaison de la construction de nouvelles lignes à grande vitesse (LGV) et de l’indispensable rénovation du réseau classique.

Le modèle français de grande vitesse ferroviaire est aujourd’hui
en difficulté. Alors que le TGV a longtemps été l’une des plus brillantes
manifestations des réussites technologiques françaises, son bilan s’est
fortement dégradé depuis quelques années : trafic et recettes en baisse,
coûts de construction comme d’exploitation en hausse (notamment les
péages), recul important de la marge opérationnelle qui contribue de
moins en moins au financement des autres activités, toutes déficitaires,
de la SNCF. Cet état de choses semble devoir durer, compte tenu de
l’apparition de modes de transports alternatifs concurrents (autocars,
covoiturage) et de la contrainte financière résultant de la combinaison
de la construction de nouvelles lignes à grande vitesse (LGV) et de
l’indispensable rénovation du réseau classique.

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UN PROCESSUS DE DÉCISION QUI TEND À LA REALISATION SYSTÉMATIQUE DE<br />

NOUVELLES LIGNES 87<br />

−<br />

−<br />

sur les possibilités réelles <strong>de</strong> report modal, dans la mesure où<br />

la liaison Paris-Toulouse resterait supérieure à 3h (3h11 dans<br />

le meilleur temps commercial, un temps moyen <strong>de</strong> 3h25<br />

d’après RFF, mais probablement davantage avec le pas<strong>sa</strong>ge<br />

par Bor<strong>de</strong><strong>au</strong>x), soit dans la partie inférieure <strong>de</strong> <strong>pertinence</strong><br />

pour le train ;<br />

le contournement TGV <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong><strong>au</strong>x et la mise en place <strong>de</strong><br />

TGV directs constituent <strong>de</strong>s conditions pour qu’une ligne<br />

LGV Paris-Toulouse ait une certaine <strong>pertinence</strong> mais il n’est<br />

plus du tout prévu <strong>de</strong> réaliser ou d’envi<strong>sa</strong>ger un<br />

contournement ferroviaire pour Bor<strong>de</strong><strong>au</strong>x dans les délais qui<br />

seraient ceux <strong>de</strong> la mise en service <strong>de</strong> la ligne Bor<strong>de</strong><strong>au</strong>x-<br />

Toulouse ;<br />

à supposer que les reports mod<strong>au</strong>x prévus soient réalisés (le<br />

train espère capter 730 000 voyageurs/an re<strong>porté</strong>s <strong>de</strong><br />

l’aérien 84 ), l’activité <strong>de</strong> l’aéroport <strong>de</strong> Toulouse-Blagnac, qui<br />

assure actuellement une navette performante entre Paris et<br />

Toulouse, qui est loin d’être <strong>sa</strong>turé et dont l’État est<br />

actionnaire majoritaire, pourrait se voir fragilisée. L’activité<br />

aérienne <strong>de</strong> Toulouse, « capitale <strong>de</strong> l’aviation » et siège<br />

d’Airbus industrie en serait réduite. <strong>La</strong> cohérence <strong>de</strong>s choix<br />

<strong>de</strong> politique <strong>de</strong> transports n’est pas, <strong>au</strong> cas présent, assurée.<br />

<strong>La</strong> contre-expertise <strong>de</strong> l’évaluation socio-économique <strong>de</strong> GPSO a<br />

été réalisée par le CGI, datée du 29 avril 2014. Elle donne un avis<br />

favorable à l’évaluation qui lui a été soumise mais émet <strong>de</strong>s réserves sur<br />

le caractère prioritaire du projet <strong>au</strong> vu <strong>de</strong> <strong>sa</strong> faible valeur actualisée<br />

nette (VAN) par euro investi. Le CGI s’inquiète <strong>au</strong>ssi du coût élevé qui,<br />

par péage interposé, pourrait amener la SNCF à relever ses tarifs, ce qui<br />

réduirait le trafic et la VAN du projet.<br />

84 Source RFF. Cette hypothèse <strong>de</strong> fort report modal est d’ailleurs une condition<br />

néces<strong>sa</strong>ire pour obtenir un bilan carbone positif d’une LGV nouvelle entre<br />

Bor<strong>de</strong><strong>au</strong>x et Toulouse.<br />

<strong>La</strong> gran<strong>de</strong> vitesse ferroviaire – octobre 2014<br />

<strong>Cour</strong> <strong>de</strong>s comptes - www.ccomptes.fr - @<strong>Cour</strong><strong>de</strong>scomptes

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