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AUTOINSIDE Édition 5 – Mai 2019

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COMMERCE & SERVICE APRÈS-VENTE<br />

88 e assemblée générale d’ESA<br />

« Cette acrobatie verbale est terrible »<br />

Christian Gansch est un orateur fascinant. Le musicien autrichien s’est confié dans un entretien au journal<br />

Der Sonntag, dont voici un extrait.<br />

Monsieur Gansch, des managers viennent chercher conseil<br />

auprès de vous. De quoi ont-ils tant besoin ?<br />

Christian Gansch : Généralement, il ne s’agit pas de compétences<br />

techniques, mais d’aspects relationnels, de communication. Dans un<br />

orchestre, il faut s’écouter les uns les autres, agir ensemble. Le plus<br />

excentrique, la plus grande diva, même celui qui n’aime pas parler aux<br />

autres, tout cela sera perceptible à la douce flûte. Chacun se tient en<br />

retrait pour les autres.<br />

Pourquoi cette prise de conscience est-elle souvent absente<br />

dans l’entreprise ?<br />

L’individualisme et l’esprit d’équipe ne sont pas antinomiques. <strong>Mai</strong>s<br />

dans de nombreuses sociétés, l’esprit d’équipe est artificiel, biaisé, parfois<br />

même imposé. Le département marketing a souvent d’autres objectifs<br />

que le service commercial, pourquoi les salariés devraient-ils agir<br />

comme une famille unie ? Ce n’est pas sincère. Dans les réunions, on se<br />

sent libéré dès lors qu’on peut dire : on a des intérêts divergents, mais<br />

nous tendons nos efforts vers une solution commune.<br />

Et donc, comment motivez-vous les troupes ?<br />

Les grands chefs d’orchestre accordent de l’importance également<br />

aux instruments secondaires, et pas seulement à la cour des stars les<br />

plus en vue. Lorin Maazel a peut-être l’air arrogant, mais il prend toujours<br />

cinq minutes pour la petite flûte qui jouera peut-être trois notes.<br />

Il explique au flûtiste l’avant et l’après de sa partition. Il ne dit pas : vous<br />

ne jouez que trois notes, faites attention et restez motivé ! Absolument<br />

pas ! Car une seule fausse note peut détruire l’excellente prestation de<br />

100 personnes. J’aimerais que les managers aient le même état d’esprit.<br />

Le chef doit donc savoir apprécier les collaborateurs dont le rôle<br />

est en apparence moins crucial.<br />

Cette approche fait souvent défaut aux cadres. La mise en œuvre<br />

de vastes projets peut échouer parce qu’un détail a été négligé. Cela<br />

ne veut pas dire que les décisions doivent contenter tout le monde,<br />

ce n’est pas possible. C’est d’ailleurs pour cela que la plupart des<br />

dirigeants ont peur de prendre des décisions. <<br />

Souvent, il faut énoncer des lieux communs qui sonnent bien<br />

pour être accepté.<br />

De terribles acrobaties verbales, vides de<br />

sens ! C’est la mentalité PowerPoint, qui masque<br />

souvent qu’on n’a rien à dire. Dans les séminaires<br />

en entreprise, lorsque je renonce aux diapos<br />

PowerPoint, les gens sont souvent décontenancés.<br />

Quel manque de professionnalisme ! <strong>Mai</strong>s que<br />

voit-on sur les diapos ? « L’important, c’est la motivation.<br />

» Ah oui, vraiment ? formidable ! Il faudrait<br />

plutôt se demander comment susciter la motivation.<br />

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