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diplomatique - Dokumentar.no

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de pesticides par an (4). Les habitants appréciaient cette installation<br />

cières ont été rapidement distribuées, un département a été spécifique-<br />

pourvoyeuse d’emplois, rapidement encerclée par les quartiers pauvres.<br />

ment créé pour gérer les problèmes liés à la catastrophe. Aussi le dis-<br />

« En face de l’entrée du site, il y avait un restaurant où l’on discutait<br />

cours des autorités locales est-il bien plus enthousiaste à l’heure des<br />

ng (Pages 6 et 7) (Page 22) avec les travailleurs, se souvient M. Jagee Miyan. Tout le monde était Par Gisèle Halimi (Page 28)<br />

LE PLUS GRAND DÉFI était la mise sur pied d’un système d’identifica- bilans : « Le gouvernement de l’Etat du Madhya Pradesh estime que la<br />

content d’Union Carbide. C’était très gros, même pour une ville tion des victimes, car rien ne distingue systématiquement un patient<br />

comme Bhopal. Et c’était américain, donc c’était bon. Quand on allait affecté par le MIC d’un autre malade. Aussi, faute d’informations<br />

• Den italienske filosofen Giorgio Agamben om vår tids permanente unntakstilstand, y travailler, on recevait 50 roupies par jour pour nettoyer les allées, un médicales suffisantes concernant les se effets du gaz side sur les êtres 19-21<br />

bon salaire pour un travail facile. »<br />

humains, le critère géographique a-t-il prévalu. Un haut conseil médi-<br />

desember 2004, nr. 12 internasjonal politikk og billedkunst<br />

www.<strong>diplomatique</strong>.<strong>no</strong> 38 kr (Norge, Danmark) 48 kr (Sverige)<br />

ée - N o 593 Publication mensuelle - 1, avenue Stephen-Pichon, 75013 Paris - www.monde-<strong>diplomatique</strong>.fr<br />

28 pages - 3,80 €<br />

SANS LE DROIT ET PAR LA FORCE<br />

veillance Kamera som politisk våpen<br />

totale<br />

G N A C I O R A M O N E T<br />

MONDE<br />

<strong>diplomatique</strong><br />

NORSK DOKUMENTARFILM:<br />

Mens politisk dokumentarfilm står<br />

sterkt internasjonalt, har <strong>no</strong>rsk<br />

GALERIE LELONG, PARIS<br />

Le relatif échec des ventes du Sevin en Inde rend l’usine déficitaire à<br />

partir de 1982. Pour pallier les pertes, la direction diminue les frais de<br />

fonctionnement et licencie une bonne partie du personnel qualifié, l’effectif<br />

global passant de 1 500 à 950 employés. Conséquence, des problèmes<br />

liés à la sécurité se font jour – cinq importantes fuites de gaz en<br />

1981 et 1983 provoquent un décès et 47 blessés. Sans aucune réaction<br />

digne de ce <strong>no</strong>m. Jusqu’à l’accident fatal.<br />

l’accord de 1989 comme une trahison, et ont considéré l’Etat indien<br />

comme complice des multinationales. En refusant de poursuivre Union<br />

Carbide pour son crime industriel et en acceptant un dédommagement<br />

aussi faible, ce gouvernement a validé le terrible pari éco<strong>no</strong>mique de<br />

NORDISK <strong>no</strong>mbreuses multinationales : une UTGAVE<br />

vie dans le tiers-monde ne vaut pas le<br />

réhabilitation des victimes est l’un des programmes de réhabilitation<br />

les plus réussis jamais entrepris par aucun gouvernement dans l’histoire<br />

des désastres industriels (10) », prétend ainsi M. Bhupal Singh,<br />

cal a déterminé les quartiers traversés par le nuage toxique. Parmi les<br />

56 zones de Bhopal, 36 ont été scientifiquement considérées comme<br />

« affectées ». Toutes ces zones étaient dans la vieille ville.<br />

«Tungmetaller<br />

er også oppdaget<br />

i morsmelk<br />

– en makaber<br />

overlevering av<br />

lidelser fra en<br />

generasjon til en annen.»<br />

Om Bhopal-ulykken, side 8-9<br />

Pour recevoir une compensation, il fallait donc prouver deux faits :<br />

avoir habité l’une des 36 zones touchées la nuit du drame et disposer<br />

d’un document médical attestant d’une maladie. Mais, dans un pays où,<br />

surtout parmi les plus pauvres, la demande de papiers est perçue<br />

comme une tracasserie inutile (9), la corruption de l’administration, la<br />

Comme la plupart des victimes de cette logique criminelle, Jagee,<br />

faible alphabétisation des victimes et l’ampleur de la catastrophe ont<br />

Gas et leurs parents ont reçu en compensation 25 000 roupies<br />

vite mis à mal ces procédures. Des victimes mal informées ont ainsi<br />

– 715 euros (5) –, prix de leur santé envolée. Une somme insuffisante<br />

repris tant bien que mal le cours de leur vie dès le lendemain du drame,<br />

pour vingt ans de douleur. Cet argent provient des 470 millions de dol-<br />

tandis que d’autres personnes s’engouffraient dans les failles de la<br />

lars qu’Union Carbide a versés en 1989 à l’Etat indien pour dédomma-<br />

bureaucratie.<br />

ger les victimes (6). Représentant ces dernières dans les négociations,<br />

en vertu du « Bhopal Gas Leak Disaster (Processing of Claims) Act » « Ce système a engendré un commerce de documents falsifiés,<br />

du 29 mars 1985, l’Etat a bâclé sa tâche. Les responsabilités pénales de témoigne N. S. Sharma. La nuit du 3 décembre 1984, j’étais à<br />

la multinationale et de ses dirigeants sont passées à la trappe en Jammu, dans le Cachemire, à des milliers de kilomètres de Bhopal.<br />

échange d’une indemnisation près de six fois inférieure aux 3 milliards Pourtant, quand je suis arrivé à Bhopal, en 1991, on m’a proposé,<br />

de dollars initialement demandés. En quelque sorte, une <strong>no</strong>uvelle virgi- pour 800 roupies (23 euros), une carte prouvant que je résidais dans<br />

nité à bas prix.<br />

une zone affectée. » « Quant aux preuves médicales, complète<br />

M. Ravi Pratap Singh, de l’Action Aid India, des médecins vous en<br />

« Le résultat d’une bataille fantoche, tranche M. Sattynah Sarangi,<br />

fournissaient pour 1 000 roupies. »<br />

responsable de l’organisation <strong>no</strong>n gouvernementale (ONG) Sambhavna<br />

Trust, qui gère une clinique à Bhopal. La stratégie d’Union Carbide a Victimes ou <strong>no</strong>n, des centaines de milliers de personnes profitent<br />

été de tout mettre sur le dos du gouvernement, ainsi que sur sa filiale ainsi de soins gratuits depuis vingt ans. Curieusement, pourtant, les<br />

indienne, Union Carbide India Limited. » Les victimes ont ressenti personnes rencontrées, souvent démunies, évitent de recourir aux soins<br />

gouvernementaux. M. Murlidhar-Sahu fait ainsi appel aux « privés »,<br />

dont les échoppes et les affiches sont omniprésentes dans les rues de<br />

Bhopal : « Je préfère ne pas aller dans un hôpital gouvernemental.<br />

C’est inutile, les queues sont trop longues et il faut trop de<br />

documents. » Champa, elle, prétend que son médecin lui a conseillé de<br />

centième d’une vie dans un pays industrialisé. Les calculs pour fixer un consulter un privé, et, comme d’autres, affirme que les médicaments<br />

montant d’indemnité ont tenu compte d’une espérance de vie restante qu’elle reçoit des structures gouvernementales sont inefficaces. Nihin,<br />

ne dépassant pas trente ans et d’un revenu moyen par ménage de 800 22 ans, alterne pour sa part soins gouvernementaux et soins privés.<br />

roupies (23 euros) par mois (7).<br />

Appuyant ces témoignages, M. Sattinah Sarangi n’est pas tendre avec<br />

Dans la plupart des cas, les familles ayant perdu un proche ont tou-<br />

les services médicaux de l’Etat : « Ces hôpitaux n’ont toujours pas de<br />

ché entre 50 000 et 100 000 roupies (1 430 et 2 860 euros). Une somme<br />

protocole de traitement permettant des prescriptions méthodiques,<br />

adaptées à des symptômes multiples et complexes. Dirigés par des<br />

bureaucrates, ils sont en outre de piètre qualité. Ensuite, le gouverne-<br />

* Photographe et journaliste.<br />

ment a arrêté en 1994 toutes ses recherches sur les effets du MIC, alors<br />

Le meilleur des mondes<br />

selon Washington<br />

sont les observations des docteurs. La perception des ONG est différente,<br />

mais leurs intérêts aussi. »<br />

A visiter plusieurs quartiers proches du site d’Union Carbide,<br />

toutes les victimes rencontrées, sans exception, se plaignent pourtant<br />

toujours de douleurs épuisantes, de problèmes respiratoires, de maladies<br />

neurologiques, de dépressions... et de soins inefficaces. Le doc-<br />

La guerre d’Irak n’est pas finie. Aux Etats-Unis, le président Bush a dû admettre<br />

ucun gouvernement n’avait eu le pouvoir de<br />

que ses accusations contre Bagdad à propos d’achats d’uranium au Niger étaient<br />

ns sous une surveillance constante. Maintenant,<br />

fausses. Au Royaume-Uni, le suicide de David Kelly, qui avait dé<strong>no</strong>ncé les «exagé-<br />

e surveillait tout le monde, constamment.»<br />

rations» introduites par M. Anthony Blair dans son rapport sur l’Irak, fragilise<br />

George Orwell, 1984.<br />

l’avenir du premier ministre. Petit à petit, les « mensonges d’Etat » des dirigeants<br />

de la « coalition » sont révélés au public. Enfin, sur le territoire irakien, les opéra-<br />

T ÉTÉ, comptent aller aux Etats-Unis doitions<br />

se multiplient contre les forces d’occupation américaines qui essuient des<br />

que, en vertu d’un accord entre la Comropéenne<br />

et les autorités fédérales, cer-<br />

pertes quotidiennes. Le Conseil de gouvernement instauré par l’administration<br />

rmations personnelles seront livrées, sans<br />

que dirige M. Paul Bremer semble bien incapable de sortir le pays du chaos.<br />

ux douanes américaines par la compagnie<br />

lle ils s’apprêtent à voyager. Avant même<br />

P A R N O A M C H O M S K Y *<br />

avion, les autorités américaines connaîtront<br />

âge, adresse, numéros de passeport et de<br />

e santé, préférences alimentaires (qui peu-<br />

E MOIS DE SEPTEMBRE ligion), voyages précédents, etc.<br />

2002 fut se mettaient à battre pour préparer le<br />

marqué par des événements majeurs monde à l’invasion de l’Irak.<br />

ents seront livrés à un dispositif de filtrage<br />

Lintimement<br />

liés. D’une part, les<br />

mputer Assisted Passenger Pre-Screening<br />

Etats-Unis, Etat le plus puissant de l’his- Cette <strong>no</strong>uvelle « stratégie impériale »,<br />

PIERRE ALECHINSKY. – « Dans le plafond » (2000)<br />

par ordinateur de contrôle préventif) pour<br />

toire de l’humanité, mirent en place une comme la qualifièrent sur-le-champ les<br />

s suspects. En contrôlant l’identité de<br />

<strong>no</strong>uvelle stratégie de sécurité nationale (1), principales revues institutionnelles, fait<br />

en la croisant avec les informations des l’actuelle para<strong>no</strong>ïa. De <strong>no</strong>uveaux contrôles, autorisés par la loi an<strong>no</strong>nçant qu’ils maintiendraient leur des Etats-Unis un « Etat révisionniste<br />

u département d’Etat, du ministère de la Patriot Act, remettent en question la vie privée et le secret des hégémonie mondiale de façon perma- cherchant à utiliser au maximum ses<br />

es, CAPPS évaluera le degré de dangero- correspondances. L’autorisation de mise sur écoute téléphonente et qu’ils répondraient à quelque avantages momentanés dans le cadre<br />

lui attribuera un code couleur : vert pour nique n’est plus requise. Les enquêteurs peuvent accéder aux défi que ce soit par la force, terrain sur d’un ordre mondial dont il tient les<br />

e pour les cas douteux, et rouge pour ceux informations personnelles des citoyens sans mandat de perqui- lequel ils ne comptent aucun rival depuis rênes ».<br />

s d’accéder à l’avion. Si le visiteur est sition. Ainsi, le FBI demande aux bibliothèques de lui fournir la fin de la guerre froide. D’autre part,<br />

naire du Proche-Orient, le code jaune de les listes des livres et des sites Internet consultés par leurs abon- au moment précis où cette politique était<br />

bué d’office. Et le Programme de sécurité nés (3) pour tracer un « profil intellectuel » de chaque lecteur… rendue publique, les tambours de guerre<br />

ise les agents des douanes à le photogras<br />

empreintes digitales. MAIS LE PLUS DÉLIRANT de tous les projets d’espionnage<br />

illégal est celui qu’élabore le Pentagone sous<br />

MÉRICAINS AUSSI sont dans le collimateur.<br />

le <strong>no</strong>m de Total Information Awareness (TIA),<br />

vert que 65 millions de Mexicains, 31 mil-<br />

système de surveillance totale des informalombiens<br />

et 18 millions de Centre-Améritions (4), confié au général John Poindexter, condamné dans<br />

t fichés aux Etats-Unis à leur insu. Sur les années 1980 pour avoir été l’instigateur de l’affaire Irannt<br />

la date et le lieu de naissance, le sexe, Contra. Le projet consiste à collecter une moyenne de 40 pages En vente dans les kiosques :<br />

ts, une description physique, la situation d’informations sur chacun des 6 milliards d’habitants de la pla-<br />

méro de passeport et la profession déclanète et à confier leur traitement à un hyperordinateur. En trai-<br />

LA GUERRE FROIDE (1948-1991)<br />

ossiers enregistrent d’autres informations tant toutes les données personnelles disponibles – paiements<br />

me les adresses personnelles, les numéros par carte, abonnements aux médias, mouvements bancaires, Manière de voir, n<br />

ompte bancaire et d’immatriculation des appels téléphoniques, consultations de sites web, courriers<br />

s empreintes digitales. Peu à peu, tous les électroniques, fichiers policiers, dossiers des assureurs, infor-<br />

eront ainsi étiquetés par Washington. mations médicales et de la sécurité sociale –, le Pentagone<br />

compte établir la traçabilité complète de chaque individu.<br />

nstaurer un monde plus sûr. Il faut être<br />

ue que représentent les personnes qui Comme dans le film de Steven Spielberg Mi<strong>no</strong>rity Report,<br />

ays», a affirmé M. James Lee, un respon- les autorités pensent pouvoir prévenir les crimes avant même<br />

t, l’entreprise qui achète ces fichiers pour qu’ils soient commis. «Il y aura moins de vie privée mais plus<br />

inistration des Etats-Unis (1). Car la loi de sécurité, estime M. John L. Petersen, président du Arlington<br />

de stocker des informations personnelles. Institute, <strong>no</strong>us pourrons anticiper le futur grâce à l’intercon-<br />

nder à une société privée de le faire pour le nexion de toutes les informations vous concernant. Demain,<br />

llée près d’Atlanta, ChoicePoint n’est pas <strong>no</strong>us saurons tout de vous (5).» Big Brother est dépassé…<br />

nue. Lors du scrutin présidentiel en Floale<br />

Database Tech<strong>no</strong>logies (DBT) avait été<br />

pour réorganiser ses listes électorales. (1) La Jornada, Mexico, 22 avril 2003.<br />

rs de personnes furent privées de leur droit (2) The Guardian, Londres, 5 mai 2003.<br />

odifia l’issue du scrutin, remporté par (3) The Washington Post National Weekly Edition, 21 au 27 avril 2003.<br />

ment 537 voix d’avance… On se souvient (4) Devant les protestations des défenseurs de la vie privée, le <strong>no</strong>m a été trans-<br />

permit d’accéder à la présidence (2).<br />

formé en Terrorism Information Awareness (TIA). Lire Armand Mattelart, Histoire<br />

de la société de l’information, La Découverte, Paris, <strong>no</strong>uvelle édition,<br />

sont pas les seuls à faire l’objet d’une sur- octobre 2003.<br />

s citoyens américains n’échappent pas à (5) El País, 4 juillet 2002.<br />

9, 12 et 13). Les souffrances d’un peuple<br />

occupé se poursuivent en Palestine<br />

(page 20). Expression exacerbée de la<br />

violence faite aux femmes (page 28), à<br />

Ciudad Juárez, au Mexique, plus de 300<br />

d’entre elles ont été assassinées (pages 14<br />

et 15). Et au Zimbabwe, le président<br />

Robert Mugabe mène une politique fort<br />

controversée (pages 6 et 7).<br />

MÉMOIRE ET IMAGINAIRE. – La séparation<br />

des Eglises et de l’Etat marqua une<br />

étape décisive du combat pour la laïcité<br />

(pages 18 et 19). Mais comment, à travers<br />

l’Europe, raconte-t-on l’Histoire (pages 16<br />

et 17) ? Il fut une époque où les journa-<br />

Lire le sommaire détaillé page 28.<br />

9 771503 555007<br />

listes s’en prenaient aux maîtres, pas à<br />

o (Lire la suite page 8.)<br />

(1) George W. Bush, La Stratégie de sécurité<br />

* Professeur au Massachusetts Institute of Tech- nationale des Etats-Unis. Une ère <strong>no</strong>uvelle,<br />

<strong>no</strong>logy (MIT), Boston, Etats-Unis. Auteur de <strong>no</strong>m- Washington, 20 septembre 2002. Lire le document<br />

breux ouvrages, dont De la guerre comme politique intégral, en français, sur le site : medias.lemonde.fr<br />

étrangère des Etats-Unis, Agone, Marseille, 2002. /medias/pdf_obj/docbushstrategfra020920.pdf<br />

70 100 pages, 7 euros<br />

JUSTISMORD: I den såkalte<br />

min mor. Jeg måtte selge bedriften, selge i tredje person er imidlertid ingen ringere<br />

huset. Jeg har ikke <strong>no</strong>e igjen… Hvordan enn Le Figaro selv. Den 1. januar 2002 skrev<br />

«Outreau-saken» i Frankrike ble skal jeg…» Hovedvitnet i anklagene mot avisen: «Barna ble kjørt av en drosjesjåfør til<br />

13 personer urettmessig anklaget Alain Marécaux har trukket sin forklaring en bondegård i nærheten av Ypres i Belgia<br />

for grove seksuelle overgrep mot tilbake, og mannen forvandles plutselig til hvor eierne av en sex-shop i Oostende orga-<br />

en helt. En enstemmig presse beskriver ham niserte filmopptak.» Da mediene senere<br />

barn i 2000. I mai 2004 ble de som offer for «rettssystemets kollaps», «par- høylytt listet opp hvem som bar ansvar for<br />

frikjent. Saken har vist hvordan tiske» psykologieksperter, «uansvarlige» lidelsene til disse «feilaktig siktede», var<br />

mediene ukritisk kan spre de ver- førskolelærere og til og med «manipulerte» journalistene utelatt.<br />

barn. Hvem husker i dette øyeblikket TVste<br />

anklager, for så å meske seg kanalen TF1s anklagende nyhetssending for<br />

med de frikjentes opprørende his- to år siden, 11. januar 2002, da millioner av<br />

torier. En lite arbeidskrevende og TV-seere fikk se bilder av Alain Marécauxs<br />

hjem? På dette tidspunktet satt både han<br />

svært innbringende journalistikk. og hans kone fengslet i forbindelse med<br />

N U M É R O Voyages<br />

det som da ble fremstilt som en grusom<br />

GILLES BALBASTRE<br />

pedofili-sak.<br />

RECOMMANDÉES.<br />

Filmregissør ceux og medforfatter qui leur résistaient av Journalistes au (page quotidien 11). og Journalistes Le<br />

20. mai 2004 skriver den franske dagsa-<br />

ntre l’Irak, MM. Bush<br />

précaires récent (begge redigert mouvement av Alain Accardo), social Le a Mascaret, provoqué Bordeaux, visen Le Figaro i medlidende vendinger om<br />

eur mépris du droit<br />

henholdsvis davantage i 1995 og de 1998. critiques que n’en ont sus- drosjesjåføren Pierre Martel: «Han levde et<br />

timatum visait autant<br />

cité les rémunérations scandaleuses de fredelig familieliv og likte å spille golf før<br />

Bagdad (pages 1, 8,<br />

Foran certains flere titalls patrons TV-kameraer (page 3). « Société faller de Alain denne ’saken’ kom opp (…) Han ble siktet<br />

Marécaux l’information sammen » (page i gråt 10) et i manipulations<br />

det han kom- for seks voldtekter av mindreårige. Man<br />

mer ut dissimulées av tinghuset sous un langage i Saint-Omer neuf (page 19. 21) mai anklaget ham også for å ha kjørt barna til en<br />

Algérie : 100 DA, Allemagne :<br />

2004. sont Øyeblikket parfois contournées er opprivende: grâce à Internet «Jeg har bondegård i Belgia hvor det ble organisert<br />

utriche : 4,00 €, Belgique : 4,00 €,<br />

€, Etats-Unis : 4,95$US, G.-B. :<br />

mistet (pages alt. 8 De et 9). tok Quand barna même mine. le sport De donne drepte pedofile seanser.» Dette anklagende «man»<br />

00 €, Italie: 4,00 €, Luxembourg :<br />

lieu à une exploitation maximale (page 22),<br />

: 4,00 €, Portugal (Cont.) : 4,00 €,<br />

Tunisie : 4 DT.<br />

pourquoi ne pas voyager dans la littérature?<br />

Avec Richard Wright, le premier Noir américain<br />

à avoir écrit un best-seller (page 25),<br />

ou en lisant une superbe <strong>no</strong>uvelle inédite<br />

de Gabriel García Márquez (page 24).<br />

1<br />

dokumentarfilm vært preget av<br />

det navlebeskuende og nasjonale.<br />

Dette kan være i ferd med å<br />

endre seg. Nylig ga institusjonen<br />

Fritt Ord 12 millioner kroner til<br />

debattskapende dokumentar, mens<br />

Margreth Olins film Ungdommens<br />

råskap setter søkelys på <strong>no</strong>rsk<br />

skolepolitikk.<br />

BEATE PETERSEN OG STEFFEN MOESTRUP<br />

Journalister for <strong>no</strong>rdiske Le Monde <strong>diplomatique</strong>.<br />

Politisk dokumentarfilm har de siste årene<br />

utviklet et slagkraftig motspråk til nasjonale<br />

og globale maktkonstellasjoner. I John<br />

Pilgers Verdens nye herskere og Naomi Kleins<br />

The Take tematiseres den globaliserte øko<strong>no</strong>miens<br />

konsekvenser for den fattige delen av<br />

verden. Den kanadiske dokumentaren The<br />

Corporation retter et kritisk blikk på multinasjonale<br />

selskaper. Filmen Supersize me forteller<br />

om hurtigmatkjedenes helseskadelige<br />

effekter. Og svenske Surplus tar i et suggestivt<br />

formspråk for seg forbrukersamfunnets<br />

destruktive og absurde natur.<br />

Med sine subjektive vinklinger og dynamiske,<br />

effektive billedmontasjer, ser det<br />

ut til at mange av dagens dokumentarister<br />

reflekterer den svenske filmskaperen Stefan<br />

Jarls påstand om at jo mer en film manipulerer,<br />

jo bedre er det. <strong>Dokumentar</strong>ens<br />

© Gerhard Richter: Abstraktes Bild (858-6), 1999.<br />

formål er å få tilskueren til å se verden fra<br />

et bestemt ståsted, nemlig filmskaperens,<br />

Dømt av media<br />

ifølge Jarl. Michael Moore (mannen bak<br />

Fahrenheit 9/11) er med andre ord verken<br />

den første eller eneste som går løs på makthierarkiene<br />

med seg selv som innsats.<br />

Hva så med den <strong>no</strong>rske dokumentarfilmen?<br />

Hvordan plasserer den seg i dette landskapet?<br />

Jon Iversen, leder for Filmklubbforbundet,<br />

er nådeløs:<br />

– Vi lager dokumentarfilm om hvordan<br />

vi er på håret. Eller om forholdet til familien<br />

vår. Dagens dokumentar dreier seg mest om<br />

oss selv og våre egne greier.<br />

Mens 70-tallets agitatoriske filmer, som<br />

Kampen om Mardøla, Hvem eier Tyssedal,<br />

Det er helt på sin plass å stille spørs-<br />

Bravo, Bravo og Tvers igjen<strong>no</strong>m lov, tok for<br />

mål ved selve rettsprosedyren i «Outreau-<br />

seg vassdragsutbygging, nasjonalt eierskap,<br />

saken», som ble ledet av forhørsdommer<br />

olje og arbeidsrett, har vi i dag forflyttet oss<br />

Fabrice Burgaud. Det har pressen som hel-<br />

til et mikrokosmos:<br />

het heller ikke nølt med å gjøre. Men også<br />

– De store problematikkene er erstattet<br />

arbeidsmetodene til et overveldende flertall<br />

av det individualpolitiske eller seksual-<br />

av mediene fortjener en kritisk gjen<strong>no</strong>m-<br />

politiske, typiske eksempler er Kroppen min<br />

gang. Bortsett fra <strong>no</strong>en svært halvkvedede<br />

av Margreth Olin og Alt om min far av Espen<br />

viser om et visst «mediepress» som raskt<br />

Benestad. Fortellerposisjonen er ofte subjek-<br />

ble satt i sammenheng med «press fra opitiv<br />

og selvbiografisk. I den grad det finnes et<br />

nionen», har ingen trukket frem pressens<br />

politisk budskap, formuleres det gjen<strong>no</strong>m<br />

dobbeltspill. De tidligere anklagede, som nå<br />

enkeltskjebner, sier Gunnar Iversen, profes-<br />

er blitt ofre, er for opptatte med å komme fra<br />

sor i filmvitenskap ved NTNU i Trondheim.<br />

skaden, advokatene og de politisk ansvar-<br />

Han mener den revitaliseringen av <strong>no</strong>rsk<br />

lige er for avhengige av medienes reklame,<br />

fortsetter side 4<br />

fortsetter side 10<br />

Mat: Sunnhetstegn fra McDonald’s? ............ 2 Richter: Mangfoldighetens maler ............... 16 Tsjetsjenia: De sorte enkene ..................... 26<br />

Truls Lie: Molekylær revolusjon ................... 3 Afrikansk litteratur: Generasjonsskifte...... 18 Vitenskap: Menneskeliv på Mars? ............ 28<br />

Fallujah: Den gode fiende ............................ 6 Gaza-plan: Sharons baktanker .................. 22 Grønland: Danmarks trumfkort .................. 30<br />

Zizek: Gode nyheter fra Washington ............ 6 Hobsbawm: Marxisme og historie ............. 24 Ignacio Ramonet: Bush II .......................... 32

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