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15.10.2007 ET - FSP

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Photo: Elena Martinez<br />

Comment se manifeste l’usure ?<br />

Biologiquement, l’être humain a tous les outils nécessaires<br />

pour s’adapter à des situations extrêmes et à de<br />

fortes contraintes. Le problème est que le métabolisme<br />

n’est pas fait pour que ce stress dure sur une longue période:<br />

la réaction corporelle au stress se manifeste par<br />

une sécrétion d’adrénaline provoquant un état d’alerte,<br />

augmentant la tension artérielle, favorisant la focalisation<br />

sur un point précis au détriment d’une vision générale,<br />

une vigilance des sens aboutissant à une sensibilité<br />

exacerbée, toute l’énergie se dirigeant vers les<br />

muscles plutôt que vers la digestion, la sécrétion de cortisol<br />

permettant d’avoir davantage d’énergie à disposition,<br />

etc. De plus, le corps se prépare naturellement à<br />

faire face à un danger potentiel par une action physique:<br />

la fuite ou l’attaque.<br />

Malheureusement, actuellement, on lui demande plutôt<br />

d’être actif dans la tête, l’action physique n’étant plus<br />

nécessaire: la décharge des hormones et de toutes les<br />

fonctions métaboliques ainsi préparées ne peut pas se<br />

faire et tout s’accumule dans le corps.<br />

Les symptômes de stress sont des conséquences de cet<br />

état d’alerte sur un moyen terme: problèmes de digestion,<br />

maux de tête, maux de dos, tension artérielle élevée,<br />

impression d’être submergé de tâches, sensibilité<br />

exacerbée, etc. Ainsi, l’usure créée par le stress chronique<br />

aura des effets néfastes sur l’individu.<br />

Mis à part les symptômes de stress habituels, bien<br />

connus de la plupart d’entre nous, plus spécifiquement<br />

le stress chronique du psychothérapeute peut se caractériser<br />

par des périodes où il fonctionne, parfois même<br />

assez bien, mais où il a perdu sa disponibilité intérieure.<br />

Il a alors la sensation d’être décalé de son axe et de<br />

perdre son humanité; il peut être relativement efficace<br />

dans son travail, mais il perd la sensation de son intégrité.<br />

Il n’a souvent plus de plaisir à travailler. Certains<br />

parlent même d’un état de «survie».<br />

Les lieux d’usure chez le psychothérapeute<br />

Un lieu d’usure est un facteur de stress chronique. Cela<br />

peut être une situation, une personne ou une tâche qui<br />

met la personne dans une sensation de lourdeur, de<br />

tension, d’impuissance: elle n’a plus de plaisir dans son<br />

travail et aura tendance à s’oublier et à perdre le contact<br />

avec soi. Qu’est-ce qui, dans le travail du psychothérapeute,<br />

peut constituer des lieux d’usure ?<br />

Les causes d’usure<br />

• La relation thérapeutique<br />

Dans la relation avec les patients, la surcharge de travail<br />

est un facteur d’usure reconnu. Surcharge quantitative:<br />

le nombre de patients traités par semaine, les<br />

urgences; mais aussi qualitative: la complexité des<br />

situations, l’accumulation de problématiques qui touchent<br />

le psychothérapeute personnellement, de cas<br />

lourds et/ou chroniques, où rien ne semble bouger.<br />

L’aide contrainte est souvent mentionnée comme particulièrement<br />

usante.<br />

Quand on écoute les psychothérapeutes parler des<br />

situations d’usure, on observe que l’un des facteurs les<br />

plus fréquents est le contre-transfert: lorsque la problématique<br />

du patient résonne avec un point de son histoire<br />

personnelle, ceci peut déclencher une sensation<br />

sourde à l’intérieur du professionnel, peut soulever des<br />

résistances, des émotions; c’est d’ailleurs un thème privilégié<br />

souvent repris en supervision professionnelle.<br />

Cet effort supplémentaire met le psychothérapeute<br />

sous pression et peut être usant.<br />

• L’environnement: l’institution ou le cabinet privé<br />

Les lieux d’usure extérieurs courants sont le poids des<br />

contraintes administratives, les soucis financiers, surtout<br />

en début de carrière, les relations avec les différentes<br />

instances extérieures (médecins, assurances, justice,<br />

famille).<br />

Parfois, l’ambiance d’équipe, les collègues peuvent<br />

constituer un facteur insidieux de stress chronique.<br />

Un psychothérapeute travaillant pour une institution<br />

m’a confié un jour que ce qui l’usait le plus dans son<br />

travail, ce n’était pas la relation avec ses patients mais<br />

les moments où il sortait dans le couloir et rencontrait<br />

ses collègues qui se plaignaient des dysfonctionnements<br />

de l’institution. Après ses «pauses», il revenait dans son<br />

bureau lourd et démotivé.<br />

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