15.10.2007 ET - FSP
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DOSSIER: le stress du psychothérapeute<br />
PSYCHOSCOPE 11/2007<br />
• Le manque de régénération et de mouvement<br />
corporel<br />
Les scientifiques ont observé chez les animaux qu’après<br />
un stress causé par la présence d’un prédateur, ils restaient<br />
dans un coin et tremblaient de tout leur corps<br />
pendant un certain temps, ceci étant une façon naturelle<br />
de se décharger des tensions de stress accumulées.<br />
La plupart des psychothérapeutes subissent dans leur<br />
quotidien professionnel un manque de mouvement:<br />
cette position trop statique empêche le corps de se déstresser,<br />
et provoque une accumulation de tensions ainsi<br />
qu’un manque de fluidité dans le système émotionnel,<br />
ce qui peut s’avérer désastreux à la longue pour un<br />
psychothérapeute dont c’est l’outil de travail principal.<br />
• Les difficultés dans la vie privée<br />
Une tension ou un événement difficile à vivre dans la<br />
vie privée peut provoquer un déséquilibre et diminuer<br />
la capacité du psychothérapeute de se protéger de l’usure.<br />
En effet, la relation thérapeutique est exigeante et<br />
demande de lui une certaine qualité de présence et un<br />
travail de résonance émotionnelle soutenu. L’impossibilité<br />
de se ressourcer et de se régénérer hors du quotidien<br />
professionnel peut le rendre vulnérable et moins<br />
capable de faire face aux exigences spécifiques de sa<br />
profession.<br />
• L’exigence personnelle<br />
Dans une interview à la radio, j’ai entendu Mix et Remix<br />
dire: «Je suis content de mon travail si un dessin<br />
sur quatre est bon.» Ses attentes et son exigence semblent<br />
être humbles: il n’est pas nécessaire de tout réussir<br />
pour être satisfait de soi. C’est un bon exemple de<br />
protection contre l’usure.<br />
Sa propre exigence et les attentes irréalistes du psychothérapeute<br />
peuvent être un piège qui le pousse toujours<br />
au-delà de ses limites et des moyens qu’il a à disposition.<br />
Favoriser une «présence écologique»<br />
Oui, chacun de nous peut dépasser ses limites et supporter<br />
une période plus chargée de stress, mais qu’estce<br />
que le psychothérapeute peut faire pour éviter l’usure<br />
à moyen terme ?<br />
La question que chacun devrait explorer est: comment<br />
peut-on se décharger des tensions au fur et à mesure<br />
dans son quotidien professionnel, comment peut-on se<br />
ressourcer et récupérer pendant le travail, et pas seulement<br />
après le travail ? Comment être présent à soi et<br />
détendu pendant les séances de travail ? Etre au travail<br />
un peu comme à la maison ? Qu’est-ce qui favorise cette<br />
présence écologique de nos ressources humaines ?<br />
Comment cette écologie pourrait-elle se traduire dans<br />
le quotidien professionnel des psychothérapeutes ?<br />
Chaque professionnel a développé ou développera ses<br />
propres outils. Voici quelques directions de travail.<br />
Les moyens de prévention<br />
• Respecter ses propres ressources chaque jour<br />
Le psychothérapeute doit identifier et savoir reconnaître<br />
ses symptômes d’alerte, indicateurs qu’il a dépassé<br />
ses limites du jour et qu’il use ses réserves. Ces indicateurs<br />
sont précieux pour mieux détecter les lieux d’usure<br />
auxquels il est sensible dans le quotidien professionnel.<br />
C’est un passage obligé pour mieux s’en protéger et<br />
prévenir l’usure.<br />
• Eviter le gaspillage d’énergie<br />
Pendant les entretiens, être attentif à se relaxer à l’intérieur<br />
de soi, ne pas vouloir sauver l’autre, ni faire à sa<br />
place ou le convaincre de changer ceci ou cela. Cela signifie<br />
aussi accepter parfois son impuissance.<br />
• Permettre la régénération naturelle<br />
Eliminer et se libérer régulièrement durant la journée<br />
des tensions accumulées par des mouvements de décharge<br />
corporelle s’appuyant sur la respiration. Favoriser<br />
l’activité physique dans la journée aussi souvent que<br />
possible (par exemple utiliser les escaliers plutôt que<br />
l’ascenseur, aller au travail à pied ou parquer la voiture<br />
plus loin, etc.).<br />
• Favoriser le développement durable<br />
Revisiter ses limites, oser les dépasser, mais s’accorder<br />
un temps de récupération nécessaire par la suite. Observer<br />
aussi son rythme de travail, la qualité des pauses<br />
et leur fréquence: sont-elles suffisantes ?<br />
• Eviter la pollution émotionnelle<br />
Chaque psychothérapeute a développé ses propres<br />
outils de «dépollution» entre chaque séance ou après<br />
une journée de travail, un rituel symbolique qui lui est<br />
propre pour passer au patient suivant ou à autre chose<br />
(se laver les mains, ouvrir la fenêtre, boire un verre<br />
d’eau, etc.). Il est important aussi de créer un «sas de<br />
décompression» entre le cabinet et la maison, le temps<br />
de transport étant souvent le moment privilégié pour<br />
profiter de se libérer des préoccupations professionnelles<br />
et arriver disponible dans la vie privée. Développer<br />
des stratégies pour se protéger des charges émotionnelles<br />
des collègues le cas échéant !<br />
Se sentir motivé et détendu<br />
Il y a quelque temps, un de mes collègues psychologue<br />
me dit en sortant d’une journée de travail d’animation<br />
de groupe: «Je me sens vidé, j’ai tout donné, mais cela<br />
veut dire que j’ai bien travaillé avec les participants !»<br />
Je suis persuadée que prévenir l’usure passera par sortir