15.10.2007 ET - FSP

Photo: Elena Martinez
A terme, la «surimplication» pourrait déboucher sur
une «usure mentale» .
Ce n’est pas tant le type de travail réalisé qui paraît
avoir une incidence sur le bien-être de l’individu, celuici
pouvant trouver un sens à une activité même anodine
pour une majorité d’individus, mais c’est l’absurdité
d’une tâche, la disparition du sens du métier qui peut
engendrer de la souffrance. Pour certains chercheurs
(S. Peters, P. Mesters, 2007), le burn-out pourrait trouver
sa source principale «dans une vie où le sens du
métier a disparu ou a été perdu de vue, et où l’on ne sait
plus pourquoi on travaille».
Nous présentons ci-dessous le sens que peut revêtir
le travail chez des ambulanciers, suivis dans le cadre
d’une intervention ergonomique réalisée par l’Institut
universitaire romand de Santé au Travail, visant à comprendre
les différents aspects du métier de ces professionnels
et les aptitudes que celui-ci exige.
Nous émettons l’hypothèse que certains parallèles peuvent
être faits entre la profession d’ambulancier et celle
de psychologue.
Le cas des «ambulanciers»
La profession d’ambulancier compte parmi les plus pénibles
du secteur de la santé. Les risques d’accidents
du travail sont importants, de même que la prévalence
de troubles physiques (maux de dos par exemple) et les
troubles psychiques. Compte tenu des différentes pénibilités
recensées, nous pensons que le sens que revêt
le travail pour ces professionnels est central pour expliquer
leur choix de carrière et de vie.
Pour plusieurs des ambulanciers que nous avons interviewés,
l’intervention gratifiante, celle qui donne son
sens au travail, concerne davantage le fait de rassurer
le patient ou ses proches. Le fait de pouvoir discuter
avec les personnes, de rassurer, de réconforter est primordial.
La détresse des personnes ne se limite pas aux
seuls symptômes ressentis et ce contact avec les personnes
constitue un moment privilégié. Cette interaction
courte avec les individus qui souffrent fournit aux
ambulanciers rencontrés une part importante de la signification
qu’ils associent à leur travail. Selon l’un des
professionnels rencontrés, il s’agit même là de la seule
véritable source de sens qui persiste pour ce travail à
mesure que s’accumulent les années de service.
Nous pouvons tenter d’esquisser un parallèle avec le
métier de psychologue clinicien pour lequel l’interaction
et l’accompagnement psychique (sur une longue
durée dans ce cas) sont des motivations importantes
dans le choix de son métier.
Un autre aspect important du métier d’ambulancier
correspond au rôle de sauveteur. Dans cette perspective,
l’accomplissement des procédures adéquates, des
gestes appropriés permettant de sauver la vie des pa-
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