september-2010

108 METROPOLITAN
Head
heart
After three decades creating mind-blowing hats, and adored
by all from Boy George to Kylie, Stephen Jones was earlier this year
honoured by the Queen, and now this month by a retrospective
at Antwerp’s MoMu. Lisa Johnson doffs her cap at his London salon
Portraits by David Yeo
The Stephen Jones Millinery salon in
London’s Covent Garden is a rose between
thorns: an elegant Georgian shop front fl anked
by two Indian restaurants on Great Queen
Street. A glossy black door opens on to a
blood-red VIP carpet. Individual pieces from
Jones’s Model Millinery collection and Miss
Jones and JonesBoy diffusion lines are
immaculately displayed on Marie Antoinettestyle
dressing tables. The stools are set with
dove-grey velvet cushions, the walls and plaster
mouldings bathed in a soft lilac glow.
It all looks gorgeously decorative, like a cake
so intricately iced you hesitate to bite into it.
But step closer and Jones’s signature wit
immediately becomes apparent. A blue and
white striped beanie is actually a tiny jumper,
its arms tied together across the top; a black
plastic spider scuttles along the rim of a man’s
straw trilby; a geometric gold headpiece mirrors
an origami fortune-telling game; and a pink
satin and black-beaded beret is topped with
a miniature Eiffel Tower.
The man himself couldn’t be more
welcoming, as he leads me to a scuffed workroom
lined with well-thumbed, large-format books.
Dressed in a green and white checked cotton
shirt, suit trousers and checkerboard Vans, he
looks grass-fresh and smiley, despite having just
arrived from Paris following the Christian Dior
haute couture show at the Musée Rodin the
night before. Jones’s “hats” for John Galliano’s
horticultural-inspired gowns in aggressive,
saturated hues (his “tough fl ower collection”, as
Jones calls it) were typically brilliant: he
wrapped the models’ heads in cellophane.
Les fabuleux couvre-chefs créés par Stephen Jones
font l’objet d’une rétrospective au MoMu d’Anvers
//La boutique de chapeaux de Stephen Jones,
à Covent Garden, est un véritable joyau caché :
l’élégante devanture géorgienne de Great Queen
Street est fl anquée de deux restaurants indiens.
Sa porte noire laquée donne sur un tapis rouge où
des pièces de la collection Model Millinery et des
lignes Miss Jones et JonesBoy sont délicatement
posées sur des coiffeuses Marie-Antoinette. Les
tabourets sont recouverts de coussins en velours
gris perle s’harmonisant avec les murs et les
moulures lilas.
La décoration est superbe, telle une pièce
montée si délicate qu’on hésite à y goûter. Mais,
en y regardant de plus près, l’audace de Stephen
Jones saute immédiatement aux yeux. La
casquette rayée bleu et blanc est en fait un petit
pull aux manches nouées ; une araignée noire
en plastique court sur le bord d’un chapeau mou
pour homme ; une parure de tête géométrique
dorée évoque une cocotte en papier ; un béret
en satin rose orné de perles noires est surmonté
d’une tour Eiffel miniature.
Le maître des lieux m’accueille dans un atelier
encombré où s’alignent de grands livres mille
fois feuilletés. Vêtu d’une chemise en coton
à damiers verts et blancs, d’un pantalon de
costume et de baskets Vans à damiers elles aussi,
il est plein d’énergie et souriant, même s’il rentre
à peine du défi lé de haute couture Christian
Dior au Musée Rodin à Paris. Les « chapeaux » de
Stephen Jones pour les tenues horticoles de John
Galliano, aux teintes agressives et saturées, (sa
collection fl orale « dur à cuire », comme l’appelle