september-2010

30 METROPOLITAN
discreet charm
by Frédérique Andréani
When I settled in London in 1999, I got
a briefi ng from a French school friend
who had been living here for a while.
After offering essential survival tips
(how to deal with Victorian plumbing
and where to fi nd good bread) she shared
one social observation: “The English are
very friendly, but it is almost impossible
to become friends with them.” A remark
I have heard many times since.
My own experience, however, has
been different, as I fi nd that the English
make for great friends, easy-going and
loyal. So how can perceptions vary so
hugely? First, I think that, as with most
large communities, many of the 350,000
French living in London simply choose
to stay among their own. Why indeed
socialise outside one’s circle when there
are so many potential French friends to
be found?
This is particularly true around
South Kensington, or “Frog Valley”,
where it is not uncommon to go to a
party with dozens of French guests and
not a single Brit (which, incidentally,
explains why I have also heard some
describe the French as insular,
expressing their own “it’s diffi cult to
make friends with them” complaint).
One other recrimination I have heard
from French friends is that “English
people don’t invite you to their homes”.
Once again, I don’t believe this is
strictly true, only that the process is
different: when a French person meets
someone they like, their fi rst refl ex, in
true Latin spirit, is to invite them to
their house for supper.
Conversely, “an Englishman’s home
is his castle”, private and intimate,
which might explain why the English
show more reserve: as with friendship,
an invitation is something that
happens in good time, with no shortcuts.
Not as spontaneous as the French
perhaps, but not without sense either.
Next month: Adrian Moore in Paris
— L’ EXPAT —
Through the eyes of an outsider: a rotating column from London, Paris and Brussels
les rosbifs passent à table
Frédérique Andréani, expatriée à Londres
// Quand je me suis installée à Londres
en 1999, j’ai d’abord logé chez une
amie parisienne qui vivait là depuis
trois ans. Après m’avoir prodigué
quelques conseils essentiels (comment
survivre aux défi ciences de la plomberie
victorienne et où trouver du bon pain),
elle m’a mise en garde sur un point
essentiel à ses yeux : « Les Anglais
sont très gentils, mais il est quasiment
impossible de s’en faire de vrais amis. »
Une remarque que j’ai entendue maintes
fois de la bouche d’autres Français...
Ma propre expérience s’étant avérée
fort différente, j’ai la chance de m’être
fait d’excellents amis anglais. Comment
expliquer dès lors que les perceptions
varient autant ? Peut-être parce que
beaucoup des 350 000 Français de
Londres tendent à rester entre eux.
Un ami remarquait récemment qu’il
tombait sans cesse sur une de ses
connaissances parisiennes installée à
Londres. Ceci est vrai à South Kensington
– la Vallée des Grenouilles – où l’on
pourrait parfois se croire à Paris.
Une autre critique que l’on entend
souvent porte sur la diffi culté supposée
d’être invité à dîner chez les Anglais.
Là encore, je ne pense pas que cela soit
vrai, et que les Anglais soient des hôtes
moins généreux que les Français. Mais
l’approche semble différente: quand un
Français rencontre quelqu’un avec lequel
il s’entend bien, son premier réfl exe,
en bon Latin, sera de l’inviter à dîner.
Les Anglais par contre, qui considèrent
« leur maison comme leur château »,
se montrent plus réservés : l’amitié se
construit avec le temps et une invitation
arrive moins vite, mais semble être un
signe de confi ance.
Frédérique Andreani est la fondatrice
de Chic-Londres (chiclondres.com) et est
correspondante du Point à Londres