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Untitled - Opéra de Lyon

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Dans les Enfers, CARONTE, le nocher hi<strong>de</strong>ux qui fait passer<br />

le Styx aux âmes défuntes et repousse impitoyablement les<br />

morts sans sépulture, arrête violemment les pas du téméraire.<br />

O R F E O, le <strong>de</strong>mi-dieu, l’aè<strong>de</strong> archétypal, parvient à l’endormir<br />

par l’harmonie et la beauté <strong>de</strong> son chant. Il obtient le<br />

retour <strong>de</strong> sa tendre moitié. Mais <strong>de</strong>mi-mortel, OR F E O s ’ e n o rgueillit<br />

trop vite <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> son talent et en chemin ne peut<br />

s’empêcher <strong>de</strong> douter. Son amour n’est pas assez confiant et il<br />

est vaincu par sa passion impatiente. Désormais solitaire, il<br />

erre comme une ombre larmoyante au royaume <strong>de</strong>s hommes,<br />

n’ayant pas réussi à inverser le cours du temps et ne pouvant<br />

accepter cet échec. Déchiré entre la colère et le désespoir,<br />

OR F E O trop humain n’a plus qu’E C O pour compagne.<br />

PLUTONE, dieu suprême <strong>de</strong> l’infra-mon<strong>de</strong>, régnant sur la<br />

Mort, a enlevé puis épousé par amour une jeune divinité terrestre,<br />

fille <strong>de</strong> Jupiter et <strong>de</strong> Cérès, déesse <strong>de</strong> la fécondité.<br />

Celle-ci, P R O S E R P I N A, dont l’existence symbolise le cycle <strong>de</strong><br />

la nature, <strong>de</strong> l’efflorescence du printemps à l’anéantissement<br />

<strong>de</strong> l’hiver, est touchée par le sort d’EU R I D I C E et les complaintes<br />

d’OR F E O. Elle intercè<strong>de</strong> auprès <strong>de</strong> son mari PL U-<br />

T O N E, qui accepte <strong>de</strong> remettre en jeu l’inéluctabilité <strong>de</strong> la<br />

mort d’EURIDICE. Mais, par ironie macabre ou par défi malicieux,<br />

il impose une condition qui conduira ORFEO à sa perte.<br />

A la manière <strong>de</strong>s BERGERS et <strong>de</strong>s NYMPHES, les SPIRITI<br />

ponctuent, répercutent les injonctions <strong>de</strong> PLUTONE et PROSER-<br />

PINE et commentent les tribulations d’ORFEO.<br />

Condamnant les excès passionnels <strong>de</strong> celui-ci, A P O L L O N,<br />

apparaît enfin, <strong>de</strong>us ex machina, image paternelle qui <strong>de</strong>scend<br />

<strong>de</strong>s cieux pour sauver son fils, et, mêlant symboles grecs,<br />

romains et chrétiens, invite OR F E O immortalisé à contempler<br />

dans l’éternité <strong>de</strong>s étoiles et du soleil le visage d’EU R I D I C Eet la<br />

paix <strong>de</strong> son âme. “Lieto fine” o u “Happy end” qui a éclipsé la<br />

version tragique originale. Fin <strong>de</strong> convention qui témoigne <strong>de</strong> la<br />

volonté du clergé d’appliquer un syncrétisme entre mythologie<br />

antique et religion catholique.<br />

Karine Van Hercke<br />

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