Untitled - Opéra de Lyon
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PAUL DUKAS<br />
CLAUDIO MONTEVERDE<br />
un innovateur <strong>de</strong> génie<br />
En 1904, L’Orfeo renaît à la Schola Cantorum <strong>de</strong> Paris, sous<br />
la direction et dans l’édition <strong>de</strong> Vincent d’Indy. L’œuvre était<br />
donnée en concert, avec d’importantes coupures, notamment le<br />
premier et le cinquième acte. Néanmoins, ce fut une importante<br />
redécouverte. En témoigne cet article <strong>de</strong> Paul Dukas, écrit<br />
pour la Chronique <strong>de</strong>s arts et <strong>de</strong> la curiosité, en mars 1905.<br />
La Schola Cantorum, après avoir glorifié Palestrina, Jean-<br />
Sébastien Bach, Rameau et Gluck par <strong>de</strong>s exécutions <strong>de</strong><br />
grands fragments <strong>de</strong> leurs œuvres, pour la plupart inconnues<br />
du public, vient d’entreprendre la résurrection d’un <strong>de</strong>s<br />
maîtres les plus illustres et les plus oubliés <strong>de</strong> l’Italie du X V I I e<br />
siècle. Clau<strong>de</strong> Montever<strong>de</strong>, dont les étudiants d’harmonie<br />
savent tout juste qu’il fut <strong>de</strong>s premiers à pratiquer certaines<br />
dissonances d’une manière plus libre que ses prédécesseurs,<br />
fut, en réalité, un puissant génie dramatique et lyrique dont<br />
la cendre du temps n’a pas terni la splen<strong>de</strong>ur. Il suffisait <strong>de</strong><br />
l’évoquer pour le voir ressusciter dans tout son éclat.<br />
Cet honneur revient à la Schola et à son directeur M.<br />
Vincent d’Indy qui n’épargne ni son temps ni ses peines<br />
quand il s’agit <strong>de</strong> rendre hommages aux vrais grands maîtres<br />
d’autrefois, et en particulier à ceux qu’un « sort injurieux »<br />
vouait à un injuste oubli, comme Rameau et Montever<strong>de</strong>. Je<br />
n’ai pu malheureusement assister à l’exécution <strong>de</strong>s fragments<br />
<strong>de</strong> L ’ O r f e o qui fut donnée récemment rue Saint-Jacques.<br />
Mais la publication <strong>de</strong> la partition qui fixe le souvenir <strong>de</strong><br />
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