Histoire - Memoria
Histoire - Memoria
Histoire - Memoria
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
<strong>Histoire</strong><br />
d'une<br />
ville<br />
Sidi Bel Abbès<br />
Groupe El-Djazaïr.com . MÉMORIA .<br />
Bien que d’existence<br />
plutôt récente puisque<br />
construite sous occupation<br />
française, il n’en<br />
demeure pas moins<br />
qu’aux alentours de la<br />
ville ont été retrouvés des vestiges attestant<br />
d’une présence antique.<br />
En effet, les terres du Tessala, appelées<br />
à l’époque romaine Astasilis et, avec l’arrivée<br />
des Arabes, « terres du blé », sont<br />
couvertes de ruines antiques. Dès le XIe<br />
siècle, la région connaît de vastes mouvements<br />
de populations nés de la poussée des<br />
tribus Beni Hillal et de la domination des<br />
Almoravides. A partir du XVIe siècle, les<br />
Espagnols voient leurs multiples tentatives<br />
d’intrusion mises en échec, notamment du<br />
côté de Sidi Bel Abbès avec, en sus, la perte<br />
de plus de 1000 soldats.<br />
Naissance de Sidi Bel Abbès<br />
C’est vers 1780 que décède le saint patron<br />
de la ville, Sidi Bel Abbès El Bouzidi<br />
(voir encadré). Aussi, à la création du<br />
centre de colonisation, c’est sous le nom<br />
de cet homme de foi qu’il sera désigné.<br />
Aux quelques indigènes implantés autour<br />
de la place du modeste village, sont venus<br />
s’ajouter de nombreux Européens, attirés<br />
par les terres fertiles. Qu’ils soient noirs du<br />
( 104 )<br />
Dessins sur le mur d’un hôtel de la ville retraçant l’histoire de Sidi Bel Abbès<br />
Touat ou du Gourara, Berbères de l’Oranie<br />
et du Maroc, Hamianes, Kabyles, Mozabites,<br />
Tlemcéniens, Nédromis ou Chéragas<br />
(habitants de l’est de l’Oranie autour de<br />
Mazouna et Relizane), tous cohabiteront,<br />
certains travaillant pour d’autres.<br />
Dès le 10 novembre 1835, le maréchal<br />
Bertrand Clauzel se lance à partir d’Oran<br />
dans une grande expédition visant la destruction<br />
de Mascara. Dans son trajet vers<br />
la capitale de l’Emir Abdelkader, il établit<br />
plusieurs relais fortifiés à des endroits<br />
stratégiques dont un sur le plateau de Sidi<br />
Bel Abbès et ce, afin de surveiller voire de<br />
contrôler les indigènes des régions entre<br />
Mascara et Tlemcen ou encore entre Oran<br />
et les hauts plateaux. Ce poste est érigé sur<br />
la rive droite de la Mekerra, face au mausolée<br />
de Sidi Bel Abbès.<br />
Dès 1842 et afin d’avoir un œil sur les tribus<br />
environnantes, ce gîte d’étape se transforme<br />
en campement provisoire avant de<br />
devenir poste permanent. Un an plus tard,<br />
le général Bugeaud y installe un campement<br />
retranché. Toutefois, la région est<br />
trop isolée rendant la vie quasiment invivable.<br />
Aussi, afin de rendre leur quotidien<br />
moins difficile, les Français entreprennent<br />
des travaux de drainage des marais et de<br />
débroussaillage du sol. Pour cela, ils font<br />
bien sûr appel à la main-d’œuvre autoch-<br />
Supplément N° 13 - Mai 2013.