Histoire - Memoria
Histoire - Memoria
Histoire - Memoria
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
pour être exécutés sommairement, sans jugement. Partout,<br />
ce furent des tueries, des ratissages à la mitrailleuse,<br />
des cadavres abandonnés le long des routes. Il<br />
n’y eut pas de recensement précis. Selon Mahfoud Kadache,<br />
le gouvernement français parla de 1.500 mors,<br />
les militaires de 6.000 à 8.000 morts et les Alliés encore<br />
présents en Algérie de 35.000. Le délégué MTLD<br />
Belhadi avança le 29 juin 1949 à la tribune de l’Assemblée<br />
algérienne le chiffre de 40.000 tués. Les militants<br />
nationalistes parlèrent de 45.000 martyrs.<br />
Le 8 mai ne fut pas une insurrection<br />
Contrairement à ce qui a été avancé par<br />
l’administration coloniale, les manifestations du 8 mai<br />
1945 ne furent pas un ordre d’insurrection générale<br />
lancé par le PPA. L’objectif des nationalistes était de<br />
faire participer les Algériens aux festivités de la victoire<br />
des Alliés et de réclamer l’indépendance de l’Algérie.<br />
Groupe El-Djazaïr.com . MÉMORIA .<br />
8 Mai 1945<br />
<strong>Histoire</strong><br />
( 14 )<br />
De nombreux témoignages confirmèrent par la suite<br />
les efforts des militants pour contenir l’enthousiasme<br />
démesuré de la masse des populations et imposer le<br />
caractère pacifique des manifestations. Le PPA voulut<br />
montrer aux Alliés sa représentativité et son influence<br />
sur les populations. Ses alliés au sein des AML<br />
voulurent maintenir le caractère légal de leur action.<br />
Ils demandèrent des autorisations qui furent refusées.<br />
Le ministre de l’Intérieur de l’époque, Adrien Tixier,<br />
apporta son témoignage : « J’ai plutôt le sentiment qu’ils<br />
entendaient se livrer à une nouvelle épreuve de force,<br />
faire sortir leurs troupes, compter leurs membres,<br />
renforcer leur discipline, affirmer leurs capacités d’action<br />
et marquer leur importance aux yeux des autorités<br />
françaises et plus encore, des gouvernements alliés. »<br />
Le général Tubert reconnut dans une intervention à la<br />
tribune de l’Assemblée constituante provisoire en 1945<br />
que les manifestations furent pacifiques là où les forces<br />
Supplément N° 13 - Mai 2013.