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Histoire - Memoria

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Guerre de libération<br />

<strong>Histoire</strong><br />

« le stress permanent, lié à l’exposition aux risques<br />

radiologiques, soit après les essais ou simplement<br />

à la suite d’une présence fortuite ou régulière, ou<br />

encore juste à cause de l’appréhension d’une exposition<br />

aux rayonnements dans les régions telles<br />

que Tamanrasset ou Reggane, (…) est devenu une<br />

source permanente causant des hypertensions et des<br />

surmenages qui causent à leurs tours des préjudices<br />

biologiques et médicaux au niveau des vaisseaux<br />

du cœur, affaiblissent le système immunitaire et<br />

causent le diabète, l’insuffisance rénale, et d’autres<br />

maladies ».<br />

Catastrophes naturelles<br />

En plus des pertes humaines, il y a lieu de signaler<br />

la catastrophe naturelle et écologique que les essais<br />

nucléaires ont engendrée. « La région d’El-Hamoudia<br />

ne verra pas pousser une plante sur son sol avant<br />

les 24 000 ans à venir, les ressources hydriques ont<br />

été touchées et même les chameaux n’ont pas été<br />

épargnés par les leucémies et les différents cancers.<br />

Après ces essais, les cancers du sang et de la peau<br />

et des difficultés de la vision ont subitement apparu<br />

chez les populations résidentes sur un rayon de<br />

150 km autour du point Zéro (Hamoudia) et avec<br />

LA REVUE DE LA MÉMOIRE D'ALGÉRIE ( 83 )<br />

aussi la disparition du chameau, du fennec, de la<br />

chèvre ; il y a eu même absence de moustiques…<br />

La nappe phréatique a été contaminée, le blé ne<br />

pousse plus à sa taille normale, le palmier a été<br />

atteint », affirme, un sociologue et chercheur à<br />

Adrar Mekki Kaloum.<br />

Mais en dehors des tirs atmosphériques, de la<br />

série des Gerboises, le tir nucléaire de Béryl, à In<br />

Eker le 1er mai 1962, est celui, qui a fait le plus<br />

grand nombre de dégâts humains et écologiques.<br />

Car, outre les deux ministres français, Pierre Messmer,<br />

ministre des Armées et Gaston Palewski, ministre<br />

de la Recherche, qui mourut d’une leucémie,<br />

900 militaires et civils qui ont assisté à l’explosion,<br />

durent être décontaminés et, 775 autres ont été<br />

décontaminés dans les 8 jours qui suivirent, sans<br />

compter les dizaines de militaires qui ont été admis<br />

à l’hôpital militaire Percy, en région parisienne,<br />

pour des mois de soins intensifs dans le plus grand<br />

secret, avec, pour plusieurs, la mort à la clé, d’après<br />

l’association Moruroa e tatou. Deux anciens scientifiques<br />

du contingent, en l’occurrence, Louis Bulidon<br />

et Raymond Séné, respectivement ingénieur<br />

chimiste et physicien nucléaire, qui étaient également<br />

présents à In Eker en mai 1962, rappellent<br />

qu’en ce jour et dans ceux qui ont suivi, des centaines,<br />

voire peut-être des milliers d’individus, dont<br />

des femmes et des enfants algériens, ont reçu des<br />

doses radioactives très handicapantes, voire mortelles<br />

pour certains d’entre eux. L’une des 9 victimes<br />

oubliées lors de l’accident de Béryl le 1er mai<br />

1962, Michel Dessoubrais, a dans son témoignage,<br />

affirmé, que ce jour-là, ils étaient en patrouille ses<br />

8 camarades et lui aux alentours de la montagne<br />

Tarouir Tan Affela. « A 11 heures, heure locale,<br />

nous avons vu la montagne devenir blanche par la<br />

poussière qui se soulevait de ses flancs. Quelques<br />

secondes plus tard, nous avons reçu une sorte de<br />

pluie de scories, comme de gros grain de sable. (…)<br />

nous avons vu un nuage sortir de la montagne et se<br />

diriger vers nous. Le nuage se développait et s’élevait<br />

de plus en plus jusqu’à 2600 mètres d’altitude. »<br />

Djamel Belbey<br />

www.memoria.dz

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