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Histoire - Memoria

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Guerre de libération<br />

<strong>Histoire</strong><br />

Sur un total de 30.000 victimes<br />

algériennes des essais nucléaires<br />

français, selon les estimations de<br />

Mohammed Abdelhak Bendjebbar,<br />

président de l’Association des<br />

victimes des essais nucléaires, 400<br />

demandes de dédommagements seulement ont<br />

été déposées, souligne Michel Verger, président<br />

de l’association des victimes des essais français<br />

au Sahara. Et encore le gouvernement français,<br />

qui oppose systématiquement un déni de<br />

responsabilité à toute revendication en rapport<br />

avec son passé colonial en Algérie, a fini par rejeter<br />

trente-deux dossiers algériens de reconnaissance et<br />

d’indemnisation des victimes des essais nucléaires,<br />

en décembre dernier par la commission ad hoc<br />

mise sur pied à la faveur de la loi Morin, car jugés<br />

«incompatibles» avec cette loi. Ils ont été refusés<br />

au motif que les pathologies déclarées «ne rentrent<br />

pas dans le cadre de la loi».<br />

Espoirs d’indemnisation<br />

La promulgation d’une loi dite «loi Morin» au nom<br />

d’Hervé Morin, ministre de la Défense français qui<br />

l’a introduite à l’Assemblée nationale en 2010, avait<br />

pourtant, bien suscité un espoir d’indemnisation<br />

pour les victimes civiles de Reggane qui en avaient<br />

été exclues de fait, contrairement aux vétérans des<br />

essais nucléaires et les populations de la Polynésie<br />

qui sont reconnus en tant que tels.<br />

Cette loi, qui a été arrachée de haute lutte, grâce<br />

à la pression de la société civile et des médias, a<br />

fait bien du chemin depuis. Deux députés Marie-<br />

Hélène Aubert et Michèle Rivasi avaient déposé<br />

la première proposition le 17 janvier 2002. Il aura<br />

fallu attendre six ans et 17 autres propositions<br />

pour que le gouvernement français accepte enfin,<br />

qu’une loi soit adoptée. Un rapport sur «les<br />

incidences environnementales et sanitaires des<br />

essais nucléaires effectués par la France entre 1960<br />

et 1996» avait préparé le lit à ce rapport, finalisé<br />

par le Sénat français, le 6 février 2002, et qui avait<br />

démontré, sans détour que, « c’est volontairement<br />

que des populations de pays colonisés ont été<br />

LA REVUE DE LA MÉMOIRE D'ALGÉRIE ( 85 )<br />

Le puits utilisé pour les explosions nucléaires souterraines<br />

exposées à des radiations et d’immenses territoires<br />

sont désormais contaminés durablement ».<br />

Cependant, cinquante-trois ans après, des<br />

associations de la société civile de défense<br />

des droits des victimes des essais nucléaires<br />

français s’insurgent : « La loi Morin n’indemnise<br />

pratiquement personne. » C’est sans surprise qu’elles<br />

annoncent que, depuis l’entrée en vigueur de cette<br />

loi, seules deux personnes ont pu bénéficier d’une<br />

indemnisation, sans compter que les questions<br />

environnementales ne sont pas prises en compte<br />

par la loi Morin. La réaction des militants des droits<br />

des victimes a été de rejeter sans ambages ce texte,<br />

soulignant l’impératif de prendre en charge tous les<br />

malades causés par ces essais pas seulement ceux<br />

qui étaient vivants en 1960.<br />

Un appel pour la modification de la loi Morin de<br />

2010 sur l’indemnisation des victimes des essais<br />

nucléaires français dans le Sahara algérien et en<br />

Polynésie a été donc lancé par l’Association des<br />

www.memoria.dz

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