Histoire - Memoria
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La direction du PPA hésite<br />
La direction du PPA donna un ordre d’insurrection<br />
dans la précipitation. Il est établi que l’on voulait<br />
soulager les populations de Sétif et de Guelma qui<br />
supportaient la répression la plus féroce. Chawki<br />
Mostefaï confirma que l’ordre d’insurrection donné le<br />
12 ou le 13 mai était une réponse aux sollicitations des<br />
militants de Sétif et Guelma : « Nous avons été sollicités<br />
par des appels de détresse de militants de ces deux<br />
régions accourus à Alger pour supplier le parti de faire<br />
quelque chose, de faire n’importe quoi pour soulager<br />
les populations et les sauver de l’extermination.» C’est<br />
ce que confirma Mahfoud Kadache : «Ce comité avait<br />
noté la volonté de combattre du peuple et désirait<br />
alléger le fardeau qui pesait sur le Constantinois. »<br />
Le 18 mai, la direction donna un ordre d’insurrection<br />
pour la nuit du 23 au 24 mai.<br />
L’ordre ne fut pas suivi partout, car la situation<br />
avait vite évolué. L’armée française s’était préparée<br />
et avait achevé sa campagne de répression dans l’Est.<br />
Un militant informa la direction que les services<br />
français étaient au courant de l’ordre d’insurrection<br />
et préparaient la riposte. Un contre ordre fut lancé.<br />
Mais des militants avaient déclenché des actions<br />
de sabotage et organisé des attaques en Kabylie et<br />
dans l’Algérois : à Haussonvillers (Naciria), Rebeval<br />
(Baghlia), Tigzirt, on coupa les communications.<br />
A Cherchell, on découvrit un réseau clandestin à la<br />
Groupe El-Djazaïr.com . MÉMORIA .<br />
8 Mai 1945<br />
<strong>Histoire</strong><br />
les arrestations ayant succédé aux manifestations prisonniers algériens qui se comptent par milliers<br />
( 16 )<br />
caserne animé par le sergent Ouamrane qui fut arrêté<br />
et condamné à mort avant d’être amnistié en 1946. A<br />
Saïda, des militants attaquèrent la mairie. Des maquis<br />
se constituèrent en Kabylie. Des militants furent<br />
arrêtés et certains d’entre eux emprisonnés jusqu’à<br />
l’indépendance : Mohamed Saïd Mazouzi en 1945 et<br />
Mohamed Zerouali en 1946.<br />
La voie est ouverte au 1 er novembre<br />
Après les massacres de 1945, la voie était ouverte<br />
vers la guerre de libération nationale. La répression<br />
accrut la détermination des militants radicaux. Il<br />
devenait évident que l’administration coloniale et les<br />
courants extrémistes européens n’accepteraient jamais<br />
l’indépendance et qu’ils s’opposeraient avec la plus<br />
grande violence à toute avancée en Algérie.<br />
Pour les militants de l’indépendance le recours à la<br />
lutte armée était inévitable. Ils allaient tirer les leçons<br />
de mai 1945. La lutte armée devait être nationale,<br />
avec des objectifs politiques clairs et unificateurs,<br />
entraînant toutes les catégories de la population et<br />
tous les militants dans un vaste front. Cette lutte sera<br />
longue, elle devra être minutieusement préparée et<br />
menée par une organisation parfaite. Elle s’enclenchera<br />
le 1er novembre 1954.<br />
Boualem Touarigt<br />
Supplément N° 13 - Mai 2013.