Histoire - Memoria
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Groupe El-Djazaïr.com . MÉMORIA .<br />
La grève des etudiants<br />
Portrait<br />
( 44 )<br />
Le 19 janvier 1955, l’Echo d’Alger<br />
indique : «L’étudiant Zeddour<br />
servait d’agent de liaison entre les<br />
chefs nationalistes algériens et a été<br />
condamné par défaut.»<br />
Le 19 juin 1955, Mohammed, le<br />
frère aîné de Belkacem, se rend à<br />
Alger pour tenter d’avoir de ses<br />
nouvelles. La police l’arrête à son<br />
tour. Après avoir été interrogé, il est<br />
libéré non sans avoir été contraint<br />
de ne pas rester à Alger. Début<br />
novembre 1955, un Algérien s’est<br />
présenté au domicile de son père pour<br />
l’informer que Belkacem ne s’est pas<br />
évadé, mais qu’il a été tué puis jeté<br />
à la mer. Le 10 novembre 1955, une<br />
année après sa disparition, le journal<br />
l’Express dénonce son assassinat<br />
par la DST et la dissimulation du<br />
corps : «Il y a à Alger une affaire<br />
en cours d’instruction dans laquelle<br />
des policiers sont compromis. Celle<br />
d’un étudiant musulman âgé de 31<br />
ans arrêté à Oran, un nationaliste<br />
répondant au nom de Belkacem<br />
Zeddour. A son arrivée à Alger, l’un<br />
des policiers chargés de l’interroger<br />
constata que les tortures qu’il avait<br />
subies l’avaient mis dans un tel état<br />
de faiblesse qu’il ne pouvait même<br />
plus s’exprimer... Quelques instants<br />
plus tard, il rendra l’âme. Le corps<br />
ficelé et mis dans un sac fut chargé<br />
dans une barque puis jeté à la mer au<br />
large d’Alger... Les parents de Kacem<br />
furent prévenus et reconnurent<br />
leur fils sur les photos de l’identité<br />
judiciaire...»<br />
La vérité sur la mort de Belkacem<br />
Zeddour fut relatée en février 1956<br />
par un policier français du nom de<br />
Loffredo, qui reconnut que celui-ci<br />
était mort sous la torture et qu’il avait<br />
été enterré dans une fosse commune<br />
au cimetière chrétien de Fort-del’Eau,<br />
aujourd’hui Bordj El Kiffan.<br />
Abderrachid Mefti<br />
Supplément N° 09 - Janvier 2013.