Histoire - Memoria
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Groupe El-Djazaïr.com . MÉMORIA .<br />
Guerre de libération<br />
<strong>Histoire</strong><br />
vétérans des essais nucléaires (AVEN). L’objectif<br />
recherché est que «toute personne souffrant d’une<br />
maladie radio-induite résultant d’une exposition à<br />
des rayonnements ionisants dus aux essais nucléaires<br />
français, bénéficie d’une présomption de causalité<br />
et d’imputabilité stricte», assure l’association.<br />
L’association affirme dans une pétition nationale, la<br />
«disparition» de la mention figurant à l’article 4 de<br />
la loi et 7 de son décret d’application, qui balaient,<br />
d’un revers de la mais, la notion de présomption de<br />
causalité.<br />
Déni et devoir de mémoire<br />
Devant ce déni de responsabilité, nombre<br />
d’associations de victimes, historiens et de<br />
chercheurs, soulignent le devoir de l’Etat français<br />
de reconnaître sa responsabilité dans ce crime<br />
et d’en assumer les conséquences. Outre l’aide<br />
technique qu’elle est en devoir de fournir en matière<br />
de décontamination, elle doit ouvrir ses archives,<br />
mettre des noms sur tous les lieux secrets où les<br />
bombes avaient explosé. Raison de plus qu’aucune<br />
cartographie des sites des dépôts des déchets<br />
radioactifs n’a été fournie à l’Algérie.<br />
Un appel pressant à l’ouverture des archives<br />
françaises sur les essais nucléaires commis dans le<br />
Sud algérien de 1960 jusqu’à 1966 a été lancé par les<br />
participants ainsi qu’un plaidoyer pour avoir la carte<br />
de ces essais, lors du 2e colloque international sur<br />
les explosions nucléaires dans le Sahara algérien.<br />
« Les responsables des essais nucléaires menés au<br />
Sahara algérien doivent fournir toutes les données<br />
matérielles et théoriques pour mieux lutter contre<br />
leur impact », a précisé Mohamed Cherif Abbes,<br />
ministre des Moudjahidine, dans son allocution<br />
d’ouverture des travaux. Il a appelé la France à<br />
assumer sa responsabilité en aidant à nettoyer<br />
les sites contaminés. L’ouverture des archives<br />
françaises, la remise des rapports médicaux établis<br />
par les médecins français ainsi que les cartes<br />
d’enfouissement, sans oublier de financer le centre<br />
de diagnostic et la prise en charge totale des<br />
malades, sont autant d’autres demandes formulées<br />
à cette occasion.<br />
( 86 )<br />
L’exemple des autres puissances<br />
Les autres puissances nucléaires en dehors de<br />
la France ont connu la même situation et, face<br />
au recours des victimes, ont pris des mesures<br />
visant à réparer les préjudices subis. Les Etats-<br />
Unis ont mis en place, depuis la fin des années<br />
1950, un suivi médical spécifique des populations<br />
concernées, et le 25 avril 1988, le Sénat a adopté<br />
une loi d’indemnisation des vétérans exposés aux<br />
radiations en établissant la présomption d’un lien<br />
avec les services pour des maladies dont souffrent<br />
les vétérans ayant été exposés aux radiations. La loi<br />
américaine révisée en août 2001 a défini une liste<br />
de dix-huit maladies cancéreuses en rapport avec<br />
les essais nucléaires.<br />
Plusieurs autres pays ont mené une étude afin de<br />
déterminer les personnes victimes. A cet effet, le<br />
gouvernement australien a publié en août 2001 la<br />
liste nominative des personnes affectées par les<br />
essais nucléaires britanniques sur son territoire afin<br />
de les indemniser. Mais contrairement à la Grande-<br />
Bretagne, qui a reconnu et indemnisé les victimes<br />
des essais britanniques en Australie et a aussi pris à<br />
sa charge la réhabilitation des sites contaminés, la<br />
France continue d’ignorer les demandes algériennes.<br />
Djamel Belbey<br />
Essai nucléaire sur le sol algérien<br />
Supplément N° 13 - Mai 2013.