Groupe El-Djazaïr.com . MÉMORIA . 8 Mai 1945 Portrait Les événements du 8 mai 1945 qui se sont déclenchés dans les trois villes de Sétif, Guelma et Kherrata ont fait 45 000 victimes innocentes. Inconnu jusque-là, Bouzid Saâl, entrera dans l’<strong>Histoire</strong> par la grande porte lui dont le sang s’est confondu avec le rouge du premier drapeau algérien brandi lors de cette manifestation. ( 18 ) Supplément N° 13 - Mai 2013.
Portrait Dans le cadre de la célébration de la fin des hostilités et de la victoire des alliés sur les forces de l’Axe, les partis nationalistes algériens, profitant de l’audience donnée à cette journée, décident d’organiser des manifestations pacifiques afin de rappeler leurs revendications patriotiques. Dès le matin à 10 heures, les Sétifis sortent dans les rues, s’ébranlant de la mosquée de la gare en entonnant «Min djibalina » et en brandissant des pancartes sur lesquelles sont inscrits des slogans hostiles au pouvoir colonial tels que «A bas le colonialisme», «Vive l’Algérie libre et indépendante», «Libérez Messali»… Le chef d’une patrouille des scouts musulmans, un certain Aïssa Cheraga défile en tête avec le drapeau algérien. Il a été choisi pour précéder la marche en raison de sa grande taille. Les manifestants arrivent à proximité du café de France, situé au bas d’un hôtel du même nom. Là, quatre policiers en faction guettent le moindre geste ou faux pas. Des Français, attablés à la terrasse du café, visiblement irrités par la vue du drapeau algérien et des inscriptions sur les pancartes, se ruent sur les manifestants. Le commissaire Olivieri tente de s’emparer du drapeau, mais il sera jeté à terre. Assistant à la scène, des Européens, qui se trouvaient en marge de la manifestation, se précipitent sur la foule. C’est alors que, dans le souci de préserver l’emblème national, Bouzid Saâl s’en empare et se met à courir avec, mais il sera freiné dans son élan par un policier qui lui tire dessus, le tuant sur le coup. Il devient ainsi, à 26 ans, le premier algérien à mourir en martyr en ce 8 mai 1945. Bouzid Saâl, héros aux origines rurales Natif du douar Ziari, à une dizaine de kilomètres de la commune d’El Ouricia, Bouzid Saâl a vu le jour le 8 janvier 1919 au sein d’une famille rurale. Petit cultivateur, son père a, néanmoins, inculqué à Bouzid ainsi qu’à ses trois sœurs et à son frère le sens des valeurs et l’amour de la patrie. N’ayant pas eu la chance de fréquenter l’école française, en raison de ses origines modestes, le jeune Bouzid a, toutefois, reçu une instruction religieuse au sein 8 Mai 1945 LA REVUE DE LA MÉMOIRE D'ALGÉRIE ( 19 ) www.memoria.dz