Histoire - Memoria
Histoire - Memoria
Histoire - Memoria
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Portrait<br />
Dans le cadre de la célébration de<br />
la fin des hostilités et de la victoire<br />
des alliés sur les forces de<br />
l’Axe, les partis nationalistes algériens,<br />
profitant de l’audience<br />
donnée à cette journée, décident<br />
d’organiser des manifestations pacifiques afin de<br />
rappeler leurs revendications patriotiques.<br />
Dès le matin à 10 heures, les Sétifis sortent dans les<br />
rues, s’ébranlant de la mosquée de la gare en entonnant<br />
«Min djibalina » et en brandissant des pancartes<br />
sur lesquelles sont inscrits des slogans hostiles au pouvoir<br />
colonial tels que «A bas le colonialisme», «Vive<br />
l’Algérie libre et indépendante», «Libérez Messali»…<br />
Le chef d’une patrouille des scouts musulmans, un<br />
certain Aïssa Cheraga défile en tête avec le drapeau<br />
algérien. Il a été choisi pour précéder la marche en<br />
raison de sa grande taille.<br />
Les manifestants arrivent à proximité du café de<br />
France, situé au bas d’un hôtel du même nom. Là,<br />
quatre policiers en faction guettent le moindre geste<br />
ou faux pas. Des Français, attablés à la terrasse du<br />
café, visiblement irrités par la vue du drapeau algérien<br />
et des inscriptions sur les pancartes, se ruent sur les<br />
manifestants. Le commissaire Olivieri tente de s’emparer<br />
du drapeau, mais il sera jeté à terre. Assistant à<br />
la scène, des Européens, qui se trouvaient en marge de<br />
la manifestation, se précipitent sur la foule. C’est alors<br />
que, dans le souci de préserver l’emblème national,<br />
Bouzid Saâl s’en empare et se met à courir avec, mais<br />
il sera freiné dans son élan par un policier qui lui tire<br />
dessus, le tuant sur le coup. Il devient ainsi, à 26 ans, le<br />
premier algérien à mourir en martyr en ce 8 mai 1945.<br />
Bouzid Saâl, héros aux origines rurales<br />
Natif du douar Ziari, à une dizaine de kilomètres de<br />
la commune d’El Ouricia, Bouzid Saâl a vu le jour le<br />
8 janvier 1919 au sein d’une famille rurale. Petit cultivateur,<br />
son père a, néanmoins, inculqué à Bouzid ainsi<br />
qu’à ses trois sœurs et à son frère le sens des valeurs et<br />
l’amour de la patrie.<br />
N’ayant pas eu la chance de fréquenter l’école française,<br />
en raison de ses origines modestes, le jeune Bouzid<br />
a, toutefois, reçu une instruction religieuse au sein<br />
8 Mai 1945<br />
LA REVUE DE LA MÉMOIRE D'ALGÉRIE ( 19 )<br />
www.memoria.dz