Histoire - Memoria
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Groupe El-Djazaïr.com . MÉMORIA .<br />
Guerre de libération<br />
<strong>Histoire</strong><br />
peut également trouver d’autres<br />
motivations telles que la fascination<br />
pour la vie militaire, l’uniforme,<br />
le prestige, le désir de venger<br />
la mort d’un proche durant<br />
un conflit ou simplement de participer<br />
au combat pour la libération<br />
de son peuple, le besoin de<br />
protection (les rangs des indépendantistes<br />
tchétchènes se sont<br />
vus grossir lorsque l’armée Russe<br />
a pris l’habitude d’arrêter tous les<br />
jeunes hommes de 16 ans pour<br />
les «interroger»). De plus, étant<br />
jeunes et ne disposant d’aucun<br />
moyen de subsistance, ils sont<br />
dans la quasi-impossibilité de se<br />
départir de ce statut d’enfants soldats,<br />
qui sera leur seul moyen de<br />
survie, au travers duquel ils vont<br />
rapidement devenir de véritables<br />
machines à tuer. Il ne faut pas<br />
non plus oublier les différentes<br />
raisons d’ordre contextuel qui<br />
expliquent l’utilisation de plus en<br />
plus fréquente des enfants soldats.<br />
Mais on trouve parfois des<br />
raisons d’ordre idéologique à ce<br />
phénomène qui prolifère dans<br />
plusieurs pays où règne une extrême<br />
fragilité de la situation politique<br />
et économique. C’est ainsi<br />
qu’un enfant issu d’une famille<br />
aisée aura bien moins de risques<br />
de se faire recruter qu’un autre<br />
issu d’une famille défavorisée. Au<br />
cours de la guerre civile au Liberia,<br />
des journalistes ont rapporté<br />
le témoignage d’un enfant soldat<br />
qui décrit ce qu’il a vécu au cours<br />
de ce conflit. «Après quatre mois<br />
d’entraînement physique intense,<br />
ils m’ont mis en face d’une personne<br />
qu’ils m’ont ordonné de<br />
tuer en guise de mise à l’épreuve.<br />
Ce que j’ai fait. Après ce test, ils<br />
m’ont considéré apte à être enrôlé<br />
avec eux et m’ont donné une<br />
( 76 )<br />
arme.» C’est là un aperçu des<br />
traumatismes et autres violences<br />
que peut subir l’enfant en tant<br />
que soldat, ce qui le rend psychologiquement<br />
et physiquement<br />
handicapé. L’absence de stabilité<br />
familiale, l’exposition aux atrocités<br />
et à la violence laissent souvent<br />
des marques indélébiles sur<br />
la personnalité des enfants. Bon<br />
nombre d’entre eux se retrouvent<br />
en marge de la société car ayant<br />
perdu tous les repères pouvant<br />
les guider dans leur évolution.<br />
Privés de vivre leur enfance dans<br />
de conditions normales au même<br />
titre que les autres enfants de<br />
leur âge et d’apprendre les règles<br />
élémentaires de la vie en société,<br />
ces enfants sont souvent reniés<br />
par leurs propres familles ou par<br />
leurs communautés pour leur<br />
avoir fait subir pendant la guerre<br />
toutes sortes de violence. Ayant<br />
très souvent été l’objet d’abus et<br />
d’atrocités de la part de ceux qui<br />
les ont recrutés, les enfants soldats<br />
aujourd’hui seront de potentiels<br />
criminels demain. Une<br />
fois la guerre finie, les actions<br />
entreprises par les organisations<br />
internationales humanitaires et<br />
autres ONG de défense des droits<br />
des enfants ont toutefois permis<br />
de recueillir, de rééduquer et de<br />
réinsérer les enfants soldats dans<br />
la société.<br />
Abderachid Mefti<br />
Sources :<br />
- Centre de recherche et d’action pour la paix (CERAP)<br />
- Courrier d’Afrique de l’Ouest, février 2005<br />
Supplément N° 13 - Mai 2013.