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Les Homes Indiens en Guyane française - Guyaweb

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issues directem<strong>en</strong>t de l’éducation reçue au Home. Mais ces mêmes personnes peuv<strong>en</strong>t<br />

égalem<strong>en</strong>t se r<strong>en</strong>contrer lors de prises ou de levées de deuil, elles peuv<strong>en</strong>t être des joueurs de<br />

sampula * ou animer des ateliers de valorisation de la culture. Ainsi que nous l’explique Pierre<br />

Gr<strong>en</strong>and (com. pers.), ce Dieu devi<strong>en</strong>t une <strong>en</strong>tité supplém<strong>en</strong>taire se rajoutant ainsi aux esprits<br />

déjà prés<strong>en</strong>ts parce que « Ça ne peut pas faire de mal ». Et qu’<strong>en</strong> est-il de ces « Espèces de<br />

magici<strong>en</strong>s » tant décriés par les pères jésuites et méprisés par certains membres du clergé<br />

actuel ? <strong>Les</strong> chamanes ou pyayes ont des rôles multiples et importants au sein de leur<br />

communauté et nous les retrouvons dans toutes les sociétés autochtones du contin<strong>en</strong>t<br />

américain (A. Métraux [1946] 1982). Ils jou<strong>en</strong>t le rôle d’intercesseurs avec les esprits. Ces<br />

hommes inquièt<strong>en</strong>t les missionnaires, leur pouvoir spirituel est grand et ainsi que l’indique<br />

Jean-Pierre Chaumeil (1984 : 100), leur pouvoir fédérateur égalem<strong>en</strong>t. Il est donc impossible<br />

pour les missionnaires de les accepter. Au cours de nos discussions avec les membres du<br />

clergé guyanais nous avons parfois constaté une évolution de la réflexion. En effet, une sœur<br />

nous a m<strong>en</strong>tionné qu’elle « Respectait le rôle du chamane, il apporte beaucoup de réconfort à<br />

la population » et des discussions <strong>en</strong>tre les chamanes kali’na notamm<strong>en</strong>t et certains prêtres<br />

nous ont été m<strong>en</strong>tionnées. Le pouvoir d’adaptation que Pierre Gr<strong>en</strong>and nous a indiqué (com.<br />

pers.) est égalem<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>tionné par Jean-Pierre Chaumeil (2000) qui a observé, dans d’autres<br />

parties de l’Amazonie, cette stratégie d’emprunts effectués à d’autres croyances afin de<br />

continuer à pratiquer sans être persécuté par le colonisateur.<br />

Cette spiritualité amérindi<strong>en</strong>ne s’est adaptée depuis plusieurs siècles aux vagues<br />

successives d’évangélisation <strong>en</strong> empruntant ce qui peut être utile et <strong>en</strong> faisant fi du reste ainsi<br />

que nous l’ont indiqué les habitants de l’Oyapock. Lorsque les prêtres ou l’évêque se<br />

déplac<strong>en</strong>t sur le fleuve afin de baptiser les <strong>en</strong>fants, ils n’oppos<strong>en</strong>t pas de refus. On profite de<br />

la fête et <strong>en</strong>suite la vie continue comme avant. Il est à noter que la commune de Camopi est<br />

probablem<strong>en</strong>t la seule commune de France qui ne possède ni église ni chapelle et que lors de<br />

l’annonce dans la presse des fêtes patronales qui ont lieu dans toutes les communes<br />

guyanaises, celle-ci a t<strong>en</strong>u à indiquer que sa fête n’est pas patronale, mais communale 113 .<br />

Nous pouvons p<strong>en</strong>ser que le père Fauque avait raison lorsqu’il écrivait <strong>en</strong> 1738 (Cf.<br />

infra) : « Au lieu qu’après avoir rassemblé le troupeau, si nous le perdions de vue, ne fût-ce<br />

que pour quelques mois, nous risquerions de profaner le premier de nos sacrem<strong>en</strong>ts, et de<br />

113 La semaine guyanaise, n° 1495, du 18 au 24 aout 2012 : « <strong>Les</strong> fêtes <strong>en</strong> <strong>Guyane</strong> : du 24 au 26 aout à Camopi.<br />

Il s’agit d’une fête communale et non patronale ».<br />

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