Les Homes Indiens en Guyane française - Guyaweb
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3.1.2. La mise <strong>en</strong> place d’une politique indigéniste<br />
Robert Vignon organise, p<strong>en</strong>dant toute sa mandature, de nombreuses tournées 37 dans le<br />
départem<strong>en</strong>t. Il souhaite se r<strong>en</strong>dre compte par lui-même de la situation du territoire et de ses<br />
habitants. À plusieurs reprises, il visite les villages amérindi<strong>en</strong>s, tant sur le littoral que sur le<br />
Maroni : « Au cours de ses explorations Robert Vignon n’hésitait pas à revêtir le pagne<br />
traditionnel des Amérindi<strong>en</strong>s, à s’<strong>en</strong>duire le corps d’huile de roucou * pour se protéger des<br />
év<strong>en</strong>tuelles piqûres d’insectes » (R. Alexandre, 2006 : 272). La population amérindi<strong>en</strong>ne est<br />
au plus bas, Jean Hurault l’estime à mille cinq c<strong>en</strong>ts personnes (J. Hurault, [1972] 1989 :<br />
266). L’admiration que R. Vignon porte au travail des pères jésuites au sein de leurs<br />
missions 38 se remarque à la lecture de ses récits. Il a, à ce propos, publié un long article dans<br />
« Parallèle 5 », le journal qu’il a créé, dans lequel il fait l’apologie des actions des<br />
missionnaires de la Compagnie de Jésus <strong>en</strong> <strong>Guyane</strong> 39 . Il souligne égalem<strong>en</strong>t les<br />
recommandations de Félix Éboué lorsqu’il conseille « De respecter les cadres originels, les<br />
classes dirigeantes nées, de fournir aux indigènes des armes, des outils, tout ce qui pouvait<br />
les aider à améliorer leur alim<strong>en</strong>tation et leurs conditions de vie, une instruction élém<strong>en</strong>taire,<br />
des soins médicaux » (R. Vignon, 1985 : 212). Il décide alors de : « Sortir ces populations de<br />
leur dangereux isolem<strong>en</strong>t, les am<strong>en</strong>er, très progressivem<strong>en</strong>t certes, avec beaucoup de<br />
précautions, à s’intégrer à la vie économique et sociale, à y participer. C’est ce que<br />
j’essayais » (Ibid : 215). Il prit donc la décision de mettre <strong>en</strong> place une structure qui doit<br />
permettre aux Amérindi<strong>en</strong>s de s’intégrer dans la société guyanaise et donc <strong>française</strong>. À<br />
compter de cette date, « le Service des Populations Primitives <strong>en</strong> <strong>Guyane</strong> <strong>française</strong> » 40<br />
administre la situation des Amérindi<strong>en</strong>s. Parallèlem<strong>en</strong>t, il nomme, dès 1947, Michel Lohier,<br />
commissaire préfectoral des Galibis (M. Lohier, 1972 : 153).<br />
Le « Service des Populations Primitives <strong>en</strong> <strong>Guyane</strong> <strong>française</strong> »<br />
Afin de mettre <strong>en</strong> œuvre sa politique vis-à-vis des Amérindi<strong>en</strong>s, Robert Vignon<br />
constitue donc une équipe composée d’un médecin et de deux anthropologues, tous les trois<br />
37 Ces tournées sont relatées dans le détail dans son livre « Grand Man Baka » (1985).<br />
38 Cf. infra.<br />
39 Baptême d’<strong>Indi<strong>en</strong>s</strong> à Iracoubo. Parallèle 5 n° 1, mars 1951, page 30. (Archives départem<strong>en</strong>tales de la <strong>Guyane</strong>,<br />
cote PER 431).<br />
40 Cf. Arrêté de création du « Service des Populations Primitives <strong>en</strong> <strong>Guyane</strong> <strong>française</strong> » du 22 novembre 1952,<br />
<strong>en</strong> annexe I.<br />
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