Les Homes Indiens en Guyane française - Guyaweb
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Lors des premiers <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s que nous avons m<strong>en</strong>és sur le littoral, nous avons utilisé<br />
des fiches qui réunissai<strong>en</strong>t les questions que nous souhaitions poser. Elles comportai<strong>en</strong>t une<br />
série d’interrogations précises. L’inefficacité de cette méthode nous est apparue très vite. En<br />
effet, nos interlocuteurs n’y ont pas répondu ou alors de façon très brève. Nous avons donc<br />
établi un guide qui nous a permis de diriger des <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s semi-ouverts. Cette méthode offre<br />
le mérite de laisser notre interlocuteur s’exprimer avec plus de liberté, et d’obt<strong>en</strong>ir ainsi des<br />
réponses à nos questions. Nous avons égalem<strong>en</strong>t recueilli un matériel important pour de<br />
futures recherches. Nous avons utilisé, quand les personnes nous ont donné leur accord un<br />
<strong>en</strong>registreur numérique, nous réservant la liberté de mieux analyser leurs discours par la suite.<br />
1.2.1.1. Spécificités territoriales<br />
Sur le littoral, les Arawak-Lokono et les Kali’na sont depuis longtemps <strong>en</strong> contact<br />
avec les autres communautés composant la société guyanaise. Ils ont de ce fait l’habitude des<br />
conversations <strong>en</strong> tête-à-tête et il est possible de pr<strong>en</strong>dre des r<strong>en</strong>dez-vous afin de m<strong>en</strong>er des<br />
<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s. Malgré cela, les conversations ont le plus souv<strong>en</strong>t lieu <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de tiers qui<br />
peuv<strong>en</strong>t interv<strong>en</strong>ir dans la discussion (le conjoint ou des <strong>en</strong>fants par exemple).<br />
Sur le fleuve Oyapock, toutes les discussions et <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s se pass<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>dant les<br />
cachiri 14* . <strong>Les</strong> personnes prés<strong>en</strong>tes particip<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble à la discussion <strong>en</strong> instaurant un<br />
débat. Dans un premier temps, cette conversation a lieu sous le carbet * où se trouv<strong>en</strong>t les<br />
hommes ; dans un second temps, nous nous r<strong>en</strong>dons auprès des femmes qui se ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t un peu<br />
à l’écart. Ces réunions avec les femmes nous ont permis d’obt<strong>en</strong>ir de nombreuses<br />
informations sur notre sujet de recherche, l’éducation <strong>en</strong> pays amérindi<strong>en</strong> ainsi que sur de<br />
nombreux autres thèmes comme par exemple le choix des époux, le désir de certains jeunes<br />
de quitter le village et le désir de certaines femmes de se séparer de leur mari.<br />
Ce sujet de recherche étant délicat, nous avons dû convaincre nos interlocuteurs, ce<br />
qui a parfois pris du temps. Parfois deux ou trois r<strong>en</strong>dez-vous ont été nécessaires avant<br />
d’avoir un accord. Souv<strong>en</strong>t, il nous a fallu être accompagnée d’un intermédiaire traducteur :<br />
les personnes ayant vécu dans les <strong>Homes</strong> sont parfois âgées et préfèr<strong>en</strong>t s’exprimer <strong>en</strong><br />
prés<strong>en</strong>ce d’une personne de leur communauté. Alors que jusqu’à prés<strong>en</strong>t les femmes<br />
n’évoquai<strong>en</strong>t jamais ce sujet, elles ont accepté plus facilem<strong>en</strong>t de nous parler que les hommes.<br />
14 Le glossaire des termes spécifiques à la <strong>Guyane</strong> se trouve <strong>en</strong> <strong>en</strong> annexe V. Chaque nouvelle occurr<strong>en</strong>ce est<br />
signalée par un astérisque.<br />
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