Les Homes Indiens en Guyane française - Guyaweb
Les Homes Indiens en Guyane française - Guyaweb
Les Homes Indiens en Guyane française - Guyaweb
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
<strong>en</strong>fants par an. Nous avons constaté lors de l’étude des registres de prés<strong>en</strong>ce que les <strong>en</strong>fants<br />
rest<strong>en</strong>t au foyer <strong>en</strong>viron cinq ans 77 . Notre estimation, à pr<strong>en</strong>dre avec beaucoup de réserve,<br />
indique qu’<strong>en</strong>viron mille huit c<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>fants 78 aurai<strong>en</strong>t fréqu<strong>en</strong>té les <strong>Homes</strong> <strong>Indi<strong>en</strong>s</strong> de <strong>Guyane</strong><br />
<strong>en</strong>tre les années 1950 et 1980. Nous p<strong>en</strong>sons qu’il s’agit d’une moy<strong>en</strong>ne haute et que la réalité<br />
se situe <strong>en</strong> dessous de ce chiffre.<br />
3.1.11. La fermeture des <strong>Homes</strong><br />
Petit à petit, à partir de 1973 et jusqu’<strong>en</strong> 1980, les <strong>Homes</strong> <strong>Indi<strong>en</strong>s</strong> du littoral ont fermé<br />
leurs portes. La mise <strong>en</strong> place généralisée d’écoles publiques dans les communes ainsi que le<br />
système de ramassage scolaire pour les hameaux isolés r<strong>en</strong>dait définitivem<strong>en</strong>t obsolète ce que<br />
Jean Hurault ([1972] 1989 : 296) désigne comme « Une conception périmée des siècles<br />
passés ». À Mana, sœur Marie-Thérèse nous confie qu’à partir de 1977, l’internat est dev<strong>en</strong>u<br />
semi-internat, n’assurant plus que le service de cantine scolaire et l’aide aux devoirs. <strong>Les</strong><br />
sœurs poursuiv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t religieux p<strong>en</strong>dant la prés<strong>en</strong>ce des <strong>en</strong>fants. Mais<br />
à partir de 1980, il n’y a plus d’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t disp<strong>en</strong>sé dans les <strong>Homes</strong> <strong>en</strong> <strong>Guyane</strong> <strong>française</strong>.<br />
Cep<strong>en</strong>dant, depuis 1970, des établissem<strong>en</strong>ts similaires, mais n’offrant plus que l’internat, ont<br />
ouvert leurs portes sur les fleuves Maroni et Oyapock à destination des <strong>en</strong>fants amérindi<strong>en</strong>s<br />
teko, wayana et wayãpi.<br />
3.2. L’intérieur depuis 1968<br />
3.2.1. L’éducation dans « l’intérieur »<br />
L’éducation des <strong>en</strong>fants de l’intérieur est soulignée depuis plus de cinquante ans par<br />
Jean Hurault. Le constat qu’il effectue <strong>en</strong> [1972] 1989 (p. 339): « La scolarisation des<br />
populations tribales a rarem<strong>en</strong>t été <strong>en</strong>visagée dans leur propre intérêt, mais le plus souv<strong>en</strong>t<br />
dans le cadre d’un système administratif ou religieux » est repris <strong>en</strong> 2006 par Jeanine Ho-a-<br />
Sim et Sophie Albi, toutes les deux maîtres de confér<strong>en</strong>ce qui soulign<strong>en</strong>t : « L’inadaptation de<br />
l’école au public scolaire, et donc de l’échec de l’école plutôt que celui des élèves ». Nous ne<br />
faisons pas ici une recherche sur les problèmes de l’éducation <strong>en</strong> <strong>Guyane</strong>, vaste sujet qui<br />
nécessiterait plusieurs années d’études, mais il nous a semblé nécessaire de proposer un tour<br />
77 Registres de prés<strong>en</strong>ce des <strong>Homes</strong> <strong>Indi<strong>en</strong>s</strong> de Saint-Laur<strong>en</strong>t, Sinnamary et Mana. (Archives de l’évêché de la<br />
<strong>Guyane</strong>, non cotés).<br />
78 Ce chiffre est nécessairem<strong>en</strong>t imparfait puisque nous ne disposons pas des élém<strong>en</strong>ts nous permettant de<br />
vérifier cette théorie.<br />
59