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Les Homes Indiens en Guyane française - Guyaweb

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<strong>en</strong>fants une éducation <strong>française</strong> et catholique, voyant ainsi se réaliser le désir de Michel<br />

Lohier 115 de favoriser l’émerg<strong>en</strong>ce d’un peuple guyanais. Nous pouvons constater aujourd’hui<br />

que la méthode qui a été utilisée sur le littoral est toujours appliquée dans l’intérieur bi<strong>en</strong> que<br />

d’autres argum<strong>en</strong>ts soi<strong>en</strong>t avancés pour son mainti<strong>en</strong>. <strong>Les</strong> élus locaux que nous avons<br />

sollicités ont invoqué outre des raisons économiques, « Un héritage du passé qu’il est difficile<br />

d’occulter ». Il semble que les représ<strong>en</strong>tants actuels de la préfecture soi<strong>en</strong>t préoccupés de<br />

cette situation et <strong>en</strong>visag<strong>en</strong>t une réflexion qui, nous l’espérons, sera suivie d’actions.<br />

<strong>Les</strong> résultats de la rupture des <strong>en</strong>fants avec leur milieu peuv<strong>en</strong>t quant à eux s’observer.<br />

Outre une méconnaissance de la langue maternelle que nous avons évoquée précédemm<strong>en</strong>t,<br />

l’usage de certaines techniques est <strong>en</strong> déclin. Mais il est toutefois difficile de préciser si cette<br />

perte des pratiques est liée aux <strong>Homes</strong>, à l’école ou à l’arrivée du travail salarié et des<br />

prestations sociales qui permett<strong>en</strong>t de monnayer les objets utilitaires. Comme l’évoque<br />

Dami<strong>en</strong> Davy (2007 : 374) la pratique de la vannerie t<strong>en</strong>d à s’appauvrir dans certains villages<br />

du littoral. Si, <strong>en</strong> général les femmes kali’na particip<strong>en</strong>t toujours, au moins de manière<br />

collectives, à la transformation du manioc, notamm<strong>en</strong>t lors des fêtes, les hommes sont de plus<br />

<strong>en</strong> plus rares à tresser les objets que les différ<strong>en</strong>tes préparations nécessit<strong>en</strong>t. Il n’est pas rare<br />

d’acheter ces objets, il est égalem<strong>en</strong>t fréqu<strong>en</strong>t d’acheter le jus de manioc ou la cassave. Chez<br />

les Arawak-Lokono, cette disparition est de plus <strong>en</strong> plus marquée malgré des ateliers mis <strong>en</strong><br />

place au sein des communautés. Sur les fleuves, cette activité est toujours prés<strong>en</strong>te et tous les<br />

hommes des peuples apalaï, teko, wayãpi et wayana maîtris<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core un savoir-faire de base<br />

nécessaire au mariage (D. Davy, 2007 : 386)<br />

De même, nous pouvons constater qu’il existe de moins <strong>en</strong> moins de potières, tant sur<br />

le littoral que dans l’intérieur malgré la création d’associations très actives voulant relancer<br />

cette activité. <strong>Les</strong> femmes que nous avons r<strong>en</strong>contrées nous ont indiqué que les jeunes filles<br />

ne souhait<strong>en</strong>t pas appr<strong>en</strong>dre cette technique jugée salissante. Cet art de la poterie est tout à fait<br />

intéressant dans notre réflexion. En effet, Claude Coutet, archéologue nous a signalé que le<br />

passage par les <strong>Homes</strong> est fortem<strong>en</strong>t marqué sur celle-ci. C’est <strong>en</strong> effet à partir de ce mom<strong>en</strong>t<br />

qu’apparaiss<strong>en</strong>t des décorations et des formes nouvelles plus conformes aux désirs des<br />

acheteurs occid<strong>en</strong>taux. <strong>Les</strong> femmes kali’na par exemple, ont adapté leur pratique et tout <strong>en</strong><br />

conservant des procédés traditionnels, elles produis<strong>en</strong>t des ust<strong>en</strong>siles destinés à leur<br />

115 <strong>Les</strong> recherches que nous avons m<strong>en</strong>ées sur Michel Lohier se sont avérées peu fructueuses. Nous avons malgré<br />

tout constaté qu’il était né d’une mère créole de Mana et d’un père kali’na ce qui pourrait expliquer certains<br />

comportem<strong>en</strong>t de cet homme. (C. LE PELLETIER : 2008).<br />

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