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Les Homes Indiens en Guyane française - Guyaweb

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Dans le texte de l’arrêté, pourtant extrêmem<strong>en</strong>t détaillé, la gestion de cet établissem<strong>en</strong>t<br />

n’est attribuée à aucune instance publique ou religieuse. Mais le système de scolarisation des<br />

jeunes amérindi<strong>en</strong>s, avant les <strong>Homes</strong>, laisse présager de l’ori<strong>en</strong>tation confirmée par la suite.<br />

3.1.3. Avant les <strong>Homes</strong> <strong>Indi<strong>en</strong>s</strong>, l’école des sœurs<br />

3.1.3.1. <strong>Les</strong> sœurs missionnaires franciscaines de Marie à Saint-Laur<strong>en</strong>t-du-<br />

Maroni<br />

La situation des bagnards de Saint-Laur<strong>en</strong>t-du-Maroni ne manque pas de préoccuper le<br />

père Naegel qui sollicite, <strong>en</strong> 1927, le préfet apostolique de Cay<strong>en</strong>ne, le père Delaval, afin de<br />

v<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> aide aux bagnards. Tous les deux apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à l’ordre du Saint-Esprit. Après de<br />

nombreuses t<strong>en</strong>tatives malheureuses, celui-ci va convaincre la mère supérieure des sœurs<br />

franciscaines missionnaires de Marie, d’<strong>en</strong>voyer six de ses coreligionnaires s’établir à Saint-<br />

Laur<strong>en</strong>t. Leur mission sera d’apporter leur souti<strong>en</strong> aux bagnards, mais égalem<strong>en</strong>t de créer un<br />

orphelinat pour les filles et une école pour les Europé<strong>en</strong>s. Elles arriv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>Guyane</strong> <strong>en</strong> 1931 et<br />

ouvr<strong>en</strong>t cette même année l’orphelinat. L’école quant à elle ouvre <strong>en</strong> 1934. Une vieille femme<br />

kali’na d’Iracoubo a vécu cette période : « J’étais à l’orphelinat, chez les sœurs de Marie à<br />

Saint-Laur<strong>en</strong>t. Ma mère elle voyageait au Surinam alors j’étais à l’orphelinat quand elle<br />

n’était pas là. C’est là que j’ai appris le français, et la couture aussi. C’était bi<strong>en</strong>, mais ma<br />

mère me manquait ».<br />

Ce terme d’orphelinat est très souv<strong>en</strong>t utilisé par nos interlocuteurs lorsqu’ils racont<strong>en</strong>t<br />

leurs souv<strong>en</strong>irs. Il désigne, le plus souv<strong>en</strong>t, les <strong>Homes</strong> <strong>Indi<strong>en</strong>s</strong> qui voi<strong>en</strong>t le jour quelques<br />

années plus tard. Ce terme souligne la rupture vécue lors de l’éloignem<strong>en</strong>t de la famille. Le<br />

récit de sœur Paulette, d’où sont tirées les seules informations disponibles de cette période, ne<br />

fait pas m<strong>en</strong>tion de l’accueil d’Amérindi<strong>en</strong>s à l’orphelinat, il nous a pourtant été m<strong>en</strong>tionné à<br />

quelques reprises « Ma mère elle était à l’orphelinat à Saint-Laur<strong>en</strong>t, c’est là qu’elle a appris<br />

le français ». Deux de nos interlocutrices kali’na nous ont indiqué la prés<strong>en</strong>ce de leur mère<br />

dans cet internat. Elles nous ont communiqué que c’est parce que leurs mères avai<strong>en</strong>t<br />

fréqu<strong>en</strong>té cet établissem<strong>en</strong>t qu’elles sont allées, quelques années plus tard, au Home Indi<strong>en</strong>.<br />

Nous ne sommes pas <strong>en</strong> mesure d’évaluer le nombre d’Amérindi<strong>en</strong>nes qui ont fréqu<strong>en</strong>té cette<br />

institution. Malgré nos recherches, il nous a été impossible de connaître la situation des<br />

garçons.<br />

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