RESUMÉ ABSTRACT - Banque de données en santé publique
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Ces connaissances <strong>en</strong> acte sont <strong>de</strong> véritables savoirs<br />
professionnels, <strong>de</strong> réels « organisateurs <strong>de</strong> l’action »,<br />
construits dans le travail par le professionnel et qui<br />
peuv<strong>en</strong>t se transmettre <strong>de</strong> professionnel à professionnel<br />
mais que l’on ne retrouve pas dans les livres.<br />
Il <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t alors possible d’i<strong>de</strong>ntifier à partir <strong>de</strong>s<br />
schèmes « la structure conceptuelle <strong>de</strong> la situation<br />
correspondant à la représ<strong>en</strong>tation fonctionnelle <strong>de</strong><br />
la situation professionnelle <strong>de</strong> l’acteur. » (Revue française<br />
<strong>de</strong> pédagogie n°138, 2002, p.10).<br />
Ce qui permet à Gérard VERGNAUD, <strong>de</strong> montrer<br />
«l’importance <strong>de</strong> la conceptualisation dans l’action. »<br />
Nous t<strong>en</strong>terons donc dans notre étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> réaliser la<br />
structure conceptuelle <strong>de</strong> certaines séqu<strong>en</strong>ces d’exploitation<br />
<strong>de</strong> stage repérées comme sources <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t.<br />
Mais, nous ne sommes pas toujours consci<strong>en</strong>ts que<br />
nos conduites suiv<strong>en</strong>t ces structures stables, une<br />
trame stable, un même schème, non pas qu’elles<br />
soi<strong>en</strong>t irréfléchies mais parce que notre décision leur<br />
a fait pr<strong>en</strong>dre le même chemin, sans <strong>en</strong> avoir<br />
consci<strong>en</strong>ce. Par contre, nous <strong>en</strong> percevons les résultats,<br />
avec la perman<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s effets positifs ou négatifs<br />
pour <strong>de</strong>s situations comparables.<br />
Nous avons donc une organisation <strong>de</strong> p<strong>en</strong>sée <strong>de</strong> l’action<br />
i<strong>de</strong>ntique pour une classe <strong>de</strong> situations i<strong>de</strong>ntiques.<br />
Il existe un « inconsci<strong>en</strong>t pratique », comme le<br />
dénomme PIAGET où la consci<strong>en</strong>ce reste partielle et<br />
non systématique et c’est la réflexion sur l’action avec<br />
un tiers, <strong>en</strong> l’occurr<strong>en</strong>ce le formateur, qui va permettre<br />
la consci<strong>en</strong>tisation <strong>de</strong> notre structure d’action,<br />
une étape nécessaire au processus <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t<br />
optimum. Elle permet l’évolution <strong>de</strong>s savoirs<br />
professionnels, <strong>de</strong> l’agir professionnel donc <strong>de</strong>s compét<strong>en</strong>ces.<br />
Ce qui nous amène à abor<strong>de</strong>r le concept <strong>de</strong> réflexivité,<br />
clé <strong>de</strong> voûte <strong>de</strong> notre recherche.<br />
Le concept <strong>de</strong> réflexivité<br />
Toute réflexion occasionnelle sur l’action ne constitue<br />
pas une pratique réflexive. Réfléchir ne se limite<br />
pas à une évocation <strong>de</strong> la situation. Ce n’est pas un<br />
flash-back.<br />
Une démarche réflexive s’impose pour i<strong>de</strong>ntifier l’agir<br />
professionnel. Elle <strong>de</strong>man<strong>de</strong> un effort <strong>de</strong> déc<strong>en</strong>tration<br />
et d’explicitation, <strong>de</strong>s prises <strong>de</strong> consci<strong>en</strong>ce qui<br />
déboucheront sur une nouvelle lecture <strong>de</strong> la situation<br />
avec <strong>de</strong>s propositions d’action pour sa pratique<br />
future.<br />
«Le professionnel construit son savoir professionnel<br />
par l’action et la réflexion dans et sur l’action. »<br />
(Recherche et Formation N° 36, 2001, p.5)<br />
RECHERCHE EN SOINS INFIRMIERS N° 83 - DÉCEMBRE 2005<br />
« L’exercice <strong>de</strong> l’activité n’est pas souv<strong>en</strong>t une condition<br />
suffisante pour le développem<strong>en</strong>t, il doit être<br />
prolongé, développé par l’analyse réflexive <strong>de</strong> l’activité.<br />
» (Éducation Perman<strong>en</strong>te n°151, 2002, p.7)<br />
Le tournant réflexif avec SCHÖN<br />
SCHÖN à travers son ouvrage « The reflexive practitionner<br />
» montre la façon <strong>de</strong> concevoir le fonctionnem<strong>en</strong>t<br />
<strong>de</strong>s professionnels et leur formation.<br />
Il a développé ce « paradigme <strong>de</strong> pratici<strong>en</strong> réflexif »<br />
(PERRENOUD, 2001, p.14), pour contrer le fait très<br />
ancré à l’époque que la sci<strong>en</strong>ce aussi rationnelle soitelle,<br />
ne pouvait répondre à tous les problèmes r<strong>en</strong>contrés<br />
par les professionnels.<br />
Il a étudié avec ARGYRIS le rôle <strong>de</strong>s savoirs dans les<br />
conduites <strong>de</strong>s professionnels <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts secteurs. Il<br />
a montré « que la pratique professionnelle n’est pas<br />
un domaine d’application <strong>de</strong> théories élaborées <strong>en</strong><br />
<strong>de</strong>hors d’elle. » C’est un « lieu » qui permet la résolution<br />
<strong>de</strong> problèmes nouveaux par la production<br />
constante <strong>de</strong> nouvelles solutions et par conséqu<strong>en</strong>t<br />
<strong>de</strong> nouvelles compét<strong>en</strong>ces professionnelles.<br />
(recherche et Formation n°36, 2001, p.5)<br />
Il distingue :<br />
• La réflexion dans l’action, c’est-à-dire <strong>en</strong> cours d’action<br />
• Et la réflexion sur l’action, celle que l’on conduit a<br />
posteriori sur sa propre action qui <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t alors<br />
objet <strong>de</strong> réflexion.<br />
Dans le cadre <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong><br />
Nous nous intéresserons par <strong>de</strong>ux fois à la réflexion<br />
sur l’action m<strong>en</strong>ée a posteriori :<br />
• L’une c<strong>en</strong>trée sur l’étudiant et guidée par le formateur,<br />
au retour <strong>de</strong> stage dans la situation d’exploitation<br />
<strong>de</strong> stage à partir <strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s étudiants<br />
vécue <strong>en</strong> situations professionnelles.<br />
• Et l’autre sur la pratique du formateur au mom<strong>en</strong>t<br />
<strong>de</strong>s <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s <strong>de</strong> confrontation.<br />
Pour l’étudiant, <strong>en</strong> situation professionnelle, il n’est<br />
pas toujours aisé d’<strong>en</strong>gager la réflexion sur l’action<br />
dans le vif <strong>de</strong> la situation et il n’a pas accès à la verbalisation<br />
<strong>de</strong>s raisonnem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>s professionnels.<br />
Le plus souv<strong>en</strong>t, il priorise ce dont il a immédiatem<strong>en</strong>t<br />
besoin pour agir, sa réflexion est rapi<strong>de</strong> et gui<strong>de</strong><br />
sa décision immédiate.<br />
Son objectif est d’être vite opérationnel, r<strong>en</strong>forcé<br />
actuellem<strong>en</strong>t par les effectifs restreints dans les services.<br />
De plus, il n’a pas toujours l’occasion d’être confronté<br />
à <strong>de</strong>s situations formatrices qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt une<br />
réflexion plus poussée <strong>de</strong> sa part et le référ<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>d<br />
vite le relais face aux difficultés r<strong>en</strong>contrées.