RESUMÉ ABSTRACT - Banque de données en santé publique
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RÉFLEXION AUTOUR DE LA SITUATION DE RETOUR<br />
DE STAGE EN INSTITUT DE FORMATION EN SOINS INFIRMIERS :<br />
UN ESPACE DE DIALOGUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’EXPÉRIENCE PROFESSIONNELLE<br />
Pour lui, l’<strong>en</strong>fant appr<strong>en</strong>d à connaître les objets par<br />
le toucher donc par l’action. La connaissance est au<br />
départ « s<strong>en</strong>sori-motrice. »<br />
Les connaissances ne sont donc pas transmises <strong>de</strong><br />
celui qui sait à celui qui ne sait pas.<br />
«Elles sont construites par l’individu, par l’intermédiaire<br />
<strong>de</strong>s actions qu’il accomplit sur les objets. Ces<br />
actions sont intériorisées et constitu<strong>en</strong>t les schèmes.<br />
C’est <strong>en</strong> manipulant <strong>de</strong>s objets nouveaux que les<br />
schèmes vont se diversifier.<br />
Ceux-ci s’inscriv<strong>en</strong>t dans le cerveau, s’organis<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
structures opératoires et permett<strong>en</strong>t à l’individu <strong>de</strong><br />
répondre <strong>de</strong> façon satisfaisante à une situation<br />
(« adaptation »).<br />
PIAGET appelle « schème d’action ce qui, dans une<br />
action, est ainsi transposable généralisable ou différ<strong>en</strong>ciable<br />
d’une situation à la suivante autrem<strong>en</strong>t dit<br />
ce qu’il y a <strong>de</strong> commun aux diverses répétitions ou<br />
applications <strong>de</strong> la même action. »<br />
Toutes nos actions sont donc commandées par <strong>de</strong>s<br />
schèmes qui se construis<strong>en</strong>t au fil <strong>de</strong> nos nombreuses<br />
expéri<strong>en</strong>ces par les différ<strong>en</strong>tes actions que nous effectuons<br />
mais aussi par le feed-back, ce retour d’information<br />
que nous recevons, donc avec la connaissance<br />
immédiate <strong>de</strong> nos résultats.<br />
PIAGET remarque aussi que l’<strong>en</strong>fant semble agir <strong>en</strong><br />
fonction d’un but. Par exemple, il observe les conséqu<strong>en</strong>ces<br />
<strong>de</strong> ses actes sur le mouvem<strong>en</strong>t du hochet<br />
accroché à son berceau.<br />
Le retour d’information obt<strong>en</strong>u <strong>en</strong> comparant<br />
« int<strong>en</strong>tion et résultat <strong>de</strong> l’action » serait à l’origine<br />
<strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong>s schèmes.<br />
Les schèmes se modifierai<strong>en</strong>t et se développerai<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’évaluation <strong>de</strong>s résultats obt<strong>en</strong>us mais<br />
aussi <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s nouvelles situations r<strong>en</strong>contrées.<br />
PIAGET nomme ce phénomène : « l’accommodation<br />
».<br />
Il avance aussi que l’acquisition du raisonnem<strong>en</strong>t est<br />
progressif et passe par différ<strong>en</strong>ts sta<strong>de</strong>s.<br />
« L’intellig<strong>en</strong>ce est une conduite adaptative faite <strong>de</strong><br />
déséquilibres suivis d’équilibrations. »<br />
Quant à l’appr<strong>en</strong>tissage, c’est pour PIAGET, l’intellig<strong>en</strong>ce<br />
qui permet à l’individu <strong>de</strong> s’adapter aux conditions<br />
<strong>de</strong> son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et qui se développe si<br />
l’individu r<strong>en</strong>contre un problème à résoudre, une<br />
situation pour laquelle il n’a pas <strong>en</strong> mémoire <strong>de</strong><br />
schème adapté.<br />
Le déséquilibre ress<strong>en</strong>ti comme inconfortable va le<br />
conduire à rechercher une solution au problème.<br />
Pour cela, il va t<strong>en</strong>ter d’assimiler la situation nouvelle<br />
(assimilation) à une situation déjà r<strong>en</strong>contrée et uti-<br />
liser un schème existant <strong>en</strong> le modifiant quelque peu<br />
(accommodation) et résoudre cette nouvelle situation<br />
ou bi<strong>en</strong> créer un nouveau schème.<br />
Lorsqu’il modifie uniquem<strong>en</strong>t un schème existant,<br />
pour résoudre un nouveau problème, le schème<br />
modifié peut acquérir une dim<strong>en</strong>sion supérieure et<br />
l’individu retrouve son équilibre à un niveau lui aussi<br />
supérieur, avec une compét<strong>en</strong>ce plus large.<br />
Si la situation lui apparaît complètem<strong>en</strong>t nouvelle, il<br />
crée un nouveau schème pour résoudre le problème<br />
(par appr<strong>en</strong>tissage personnel ou par <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t) et<br />
se retrouve équilibré avec un niveau pouvant être<br />
supérieur. L’individu qui a intégré un nouveau schème<br />
<strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> principe plus compét<strong>en</strong>t.<br />
Que nos actes soi<strong>en</strong>t concrets ou abstraits, nous ne les<br />
inv<strong>en</strong>tons pas à chaque fois. Les situations et les tâches<br />
se ressembl<strong>en</strong>t donc nos opérations singulières vari<strong>en</strong>t<br />
sur une trame assez stable. C’est cette trame ou <strong>en</strong>core<br />
structure <strong>de</strong> l’action qui correspond au schème.<br />
Nous ne sommes pas consci<strong>en</strong>ts du fait que les schèmes<br />
gui<strong>de</strong>nt nos actions ; qu’ils se sont constitués au cours<br />
<strong>de</strong> l’expéri<strong>en</strong>ce et qu’ils nous permett<strong>en</strong>t d’agir rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t.<br />
PIAGET parle d’un « inconsci<strong>en</strong>t pratique. »<br />
A noter cep<strong>en</strong>dant qu’il fait peu <strong>de</strong> cas <strong>de</strong> l’affectivité<br />
et du rôle <strong>de</strong>s autres dans l’appr<strong>en</strong>tissage.<br />
Les réponses <strong>de</strong> PIAGET, avec l’acquisition <strong>de</strong>s<br />
schèmes d’action et les sta<strong>de</strong>s du développem<strong>en</strong>t<br />
éclair<strong>en</strong>t le concept d’appr<strong>en</strong>tissage.<br />
Appr<strong>en</strong>dre, c’est donc modifier ou créer <strong>de</strong><br />
nouveaux schèmes pour s’adapter à <strong>de</strong> nouvelles<br />
situations, donc être plus compét<strong>en</strong>t.<br />
Et <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce former, c’est créer <strong>de</strong>s<br />
situations d’appr<strong>en</strong>tissage propices pour l’appr<strong>en</strong>ant<br />
à la création <strong>de</strong> nouveaux schèmes et<br />
au développem<strong>en</strong>t.<br />
Mais la question fondam<strong>en</strong>tale <strong>de</strong>vant laquelle s’est<br />
trouvé PIAGET est la suivante :<br />
« L’appr<strong>en</strong>tissage pourrait-il accélérer le développem<strong>en</strong>t<br />
ou le développem<strong>en</strong>t précè<strong>de</strong>-t-il systématiquem<strong>en</strong>t<br />
l’appr<strong>en</strong>tissage ? PIAGET répond :<br />
dans tous les cas, le développem<strong>en</strong>t précè<strong>de</strong> l’appr<strong>en</strong>tissage.<br />
»<br />
Pour lui, il ne sert à ri<strong>en</strong> d’<strong>en</strong>seigner quelque chose<br />
à un <strong>en</strong>fant si son niveau <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t ne lui<br />
permet pas d’appr<strong>en</strong>dre.<br />
VYGOTSKI et le socio-constructivisme (1934 - 1985)<br />
Par contre VYGOTSKI, psychologue russe <strong>de</strong> la<br />
même époque, contredit PIAGET dans sa réponse,<br />
<strong>en</strong> affirmant :<br />
« Il s’avère que pour l’ess<strong>en</strong>tiel l’appr<strong>en</strong>tissage précè<strong>de</strong><br />
le développem<strong>en</strong>t. »<br />
RECHERCHE EN SOINS INFIRMIERS N° 83 - DÉCEMBRE 2005 41