Verbatim au format PDF - Commission nationale du débat public
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<strong>Commission</strong> particulière <strong>du</strong> <strong>débat</strong> <strong>public</strong> - Débat <strong>public</strong> sur le projet de prolongement de l’A12<br />
orange, on peut avoir une divergence d’opinion. Il f<strong>au</strong>t bien faire la différence. Il y a des choses où<br />
l’on peut trouver un consensus. Mais les conditions d’in<strong>format</strong>ion ne sont pas encore réunies pour<br />
que l’on trouve un consensus. Voilà pour notre première conclusion.<br />
La seconde remarque que je veux faire devant vous, c’est la question des critères qui nous<br />
permettent de décider ? Nous travaillons sur deux choses : sur l’analyse multicritères et il y en a, il<br />
y a des enjeux pluriels, assez farfelus parfois, mais les enjeux sont là ; mais nous travaillons<br />
également sur le rôle <strong>du</strong> processus de <strong>débat</strong> <strong>public</strong> pour concilier les points de vue et les positions<br />
qui sont contradictoires. Le mot « concilier » est un mot difficile. Il f<strong>au</strong>t que chacun trouve une<br />
bonne raison de vivre ensemble. Si on a une raison de vivre ensemble, on trouvera un compromis.<br />
Si on n’a pas de raison de vivre ensemble, on va se perdre stupidement pour toujours. Donc, ça,<br />
c’est une question à laquelle je ne peux répondre. Mais je vais ajouter mon grain de sel sur la<br />
question des critères ? Parmi les critères, il y a un critère de coût. Il y a <strong>au</strong>ssi un critère de mobilité<br />
qui est essentiellement un argument d’hypothétique bénéfice économique. Je suis professeur<br />
d’économie donc je sais que l’on croit trouver des hypothèses de bénéfice économique mais que<br />
l’on n’a pas toujours raison.<br />
Rires.<br />
Il y a des enjeux sur les nuisances locales, sur le respect <strong>du</strong> statut <strong>du</strong> Parc dont Madame Pecresse a<br />
mis en évidence les enjeux juridiques. Mais il y a <strong>au</strong>ssi un enjeu symbolique. Si la France <strong>du</strong> h<strong>au</strong>t<br />
de sa grandeur est prête à trahir ses sentiments de terroir avec un déclassement, on y va et on<br />
appelle ça le progrès ! Mais il f<strong>au</strong>t savoir de quel progrès il s’agit et il f<strong>au</strong>t décider cela en<br />
connaissance de c<strong>au</strong>se ! Donc, les critères de qualité que l’on affiche sont pluriels. Il ne s’agit pas<br />
que d’améliorer la circulation, localiser l’in<strong>du</strong>strie, respecter les espaces naturels, limiter les<br />
nuisances pour les habitants et les riverains. Il f<strong>au</strong>t trouver comment faire respecter tous ces<br />
différents enjeux de qualité de vie. C’est là où cela devient compliqué, pour c<strong>au</strong>se. Donc, le seul<br />
critère que l’on peut proposer, c’est d’essayer de trouver une solution pour vivre les uns avec les<br />
<strong>au</strong>tres avec encore un minimum de dignité. Donc, je pose cette question à chacun des partisans :<br />
est-ce que votre proposition permettra <strong>au</strong>x <strong>au</strong>tres, avec leurs convictions et leurs sentiments, avec<br />
leurs bonnes raisons d’être partie prenante, de vivre bien avec vous par la suite ? C’est ça l’utopie<br />
que l’on recherche. Se retrancher derrière un mur en disant que l’on ne tolère pas ça parce que cela<br />
nous blesse ou nous touche, c’est une façon d’admettre la défaite d’avance. Je sais que Monsieur le<br />
Président ne va pas être totalement satisfait de ma conclusion, mais je crois que vous la connaissez<br />
déjà parce que plusieurs en ont déjà parlé. Il f<strong>au</strong>t recommencer !<br />
Rires et appl<strong>au</strong>dissements.<br />
Gilbert CARRERE<br />
Mesdames et Messieurs. Monsieur O’Connor, merci be<strong>au</strong>coup d’être intervenu avec <strong>au</strong>tant<br />
d’humour et de sagesse <strong>au</strong> nom de l’Université de Saint-Quentin. Mon Dieu, vous avez évoqué le<br />
Président mais c’est vous qui devriez être là ce soir !<br />
Appl<strong>au</strong>dissements.<br />
Je voudrais vous signaler d’un mot que ce <strong>débat</strong> intéresse tellement de gens, non seulement à<br />
l’Université mais <strong>au</strong>ssi les plus jeunes, qu’une classe de 4 ème <strong>du</strong> Collège Champollion a consacré il<br />
y a dix jours une heure entière <strong>au</strong> <strong>débat</strong> sur l’A12 en la présence de deux membres de la<br />
<strong>Commission</strong> particulière de <strong>débat</strong> <strong>public</strong>. Ceci n’était pas sans intérêt.<br />
Montigny-le-Bretonneux, le 16 juin 2006 28