Verbatim au format PDF - Commission nationale du débat public
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<strong>Commission</strong> particulière <strong>du</strong> <strong>débat</strong> <strong>public</strong> - Débat <strong>public</strong> sur le projet de prolongement de l’A12<br />
La deuxième référence à mon collègue O’Connor, c’est quand il a parlé <strong>du</strong> Monsieur qui a une<br />
chemise orange, là, ici. Tout le monde est d’accord pour dire que sa chemise est orange et il y a<br />
donc consensus sur la couleur de la chemise. Ensuite, il n’y a pas de consensus sur le fait que l’on<br />
aime toutes les chemises orange ! Heureusement, j’ai envie de dire. Alors, sur la question des<br />
trafics, il n’y a pas non plus de consensus sur la couleur de la chemise. Les affrontements restent<br />
forts sur cette question de l’estimation des trafics.<br />
Alors, j’ai trois points pour dire cela. Le premier point, c’est une lecture à toute vitesse <strong>du</strong> projet<br />
d’ouvrage. Je crois que l’on peut faire une double lecture de ce projet, comme quelqu’un qui <strong>au</strong>rait<br />
des problèmes de vision avec des images qui se dissocient l’une de l’<strong>au</strong>tre mais qui finalement se<br />
recouvrent. C’est un peu caricatural, mais d’un côté on a des gens qui disent que l’on est en face<br />
d’une <strong>au</strong>toroute nouvelle et radiale de surcroît qui ne rentre pas dans les objectifs politiques<br />
génér<strong>au</strong>x <strong>du</strong> moment et qui de plus, <strong>au</strong>gmente la capacité totale de ce que j’appelle l’axe<br />
A12+A10. De l’<strong>au</strong>tre côté, l’<strong>au</strong>tre lecture est que l’on est face à une déviation d’agglomération -<br />
comme la France en a connu tant pour contourner des bourgs ou des villes - et cela a été cité par<br />
bon nombre de personnes. C’est une déviation qui est destinée à écarter le trafic actuel qui cisaille<br />
la ville. Je crois que nous avons tous été particulièrement attentifs à la <strong>Commission</strong> particulière et<br />
que nous avons bien enten<strong>du</strong> ce qu’était l’avis des riverains. On est allé <strong>au</strong>ssi le vérifier sur le<br />
terrain. Cette deuxième façon de lire le programme, c’est ce que j’appellerai la dimension<br />
« réparatrice » <strong>du</strong> projet d’ouvrage. D’un côté, il y a une logique de rése<strong>au</strong> assez facile à saisir : les<br />
rése<strong>au</strong>x ont pour objectif d’améliorer l’accessibilité de à des lieux et des ressources (emplois,<br />
équipements, services). Et puis, d’<strong>au</strong>tre part, dans cette logique de rése<strong>au</strong>, on a plusieurs échelles<br />
qui sont emboîtées les unes dans les <strong>au</strong>tres, de l’échelle <strong>nationale</strong> à l’échelle européenne, en<br />
passant par l’échelle régionale. Alors, logique de rése<strong>au</strong> d’un côté et logique de réparation plus<br />
urbaine de l’<strong>au</strong>tre, voilà cette double lecture. C’est à partir de là que la question de la couleur de la<br />
chemise va se poser.<br />
Deuxième point, c’est que pour juger de l’opportunité de l’ouvrage, on n’a pas les mêmes<br />
méthodes d’appréciation selon si on se place dans une logique de lecture ou dans l’<strong>au</strong>tre. Si on se<br />
place dans la logique de réparation, il est à peu près clair que, dès <strong>au</strong>jourd’hui, se pose le problème<br />
<strong>du</strong> trafic. Alors, on a enten<strong>du</strong> be<strong>au</strong>coup dire que ce n’était pas la peine de s’occuper <strong>du</strong> trafic dans<br />
vint ans alors qu’il était déjà incompatible avec une vie normale dans un milieu urbain. Bon ! Ce<br />
propos a été affirmé très clairement. Et puis, de l’<strong>au</strong>tre côté, sur la logique de rése<strong>au</strong> et<br />
d’accessibilité, la question a été de savoir si, pour le développement économique, il était important<br />
d’<strong>au</strong>gmenter la capacité des voies parce que nous étions placés dans 10, 15 ou 20 ans devant des<br />
dynamiques de croissance.<br />
Alors, dans les deux cas de figure, il f<strong>au</strong>t, à un moment donné, se poser la question de savoir si les<br />
trafics vont continuer d’<strong>au</strong>gmenter <strong>au</strong>ssi vite, pas <strong>au</strong>ssi vite, s’ils vont stagner ou baisser. Je<br />
rappelle que pour la logique de réparation, il f<strong>au</strong>t vraiment qu’ils baissent ! Et il f<strong>au</strong>t qu’ils baissent<br />
assez vite car on a enten<strong>du</strong> que cela avait assez <strong>du</strong>ré comme ça ! Quelles sont les réponses ? C’est<br />
là que l’on a un affrontement. D’un côté, on a des estimations à long terme <strong>du</strong> maître d’ouvrage et<br />
de l’<strong>au</strong>tre, on a des convictions assez fortes de la part des gens qui sont concernés par cette affaire.<br />
Ce que l’on peut dire, c’est qu’il y a eu vraiment un consensus sur l’inventaire des facteurs qui<br />
pouvaient modifier la vitesse de croissance des trafics telle que nous l’avons connu <strong>au</strong> cours des<br />
vingt ou trente dernières années. Là, je ne reviens pas sur l’inventaire des facteurs qui ont été recités,<br />
y compris <strong>au</strong>jourd’hui : c’est l’alternative par les transports collectifs, c’est le ralentissement<br />
généralisé des créations d’ouvrages nouve<strong>au</strong>x, c’est la trans<strong>format</strong>ion des pratiques logistiques de<br />
la part des entreprises in<strong>du</strong>strielles ou de distribution commerciale, etc. J’oublie certainement des<br />
tas de choses mais cette liste a été faite et nous la restituerons dans sa plénitude. Là où il y a des<br />
Montigny-le-Bretonneux, le 16 juin 2006 45