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Rapport de recherche, bénévolats nouveaux, approches nouvelles

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Bénévolats <strong>nouveaux</strong>, <strong>approches</strong> <strong>nouvelles</strong><br />

En somme, on comprend que la tâche prévaut sur le fait d’appartenir { une organisation, <strong>de</strong> faire<br />

partie <strong>de</strong> son membership. Cette centration sur la tâche, si elle s’avérait dans les enquêtes sur le<br />

terrain, interpellerait <strong>de</strong> façon importante la façon <strong>de</strong> gérer.<br />

4.1.5. Milieux <strong>de</strong> provenance<br />

Dans le milieu scientifique, le concept <strong>de</strong> capital social, dont Bourdieu (1986) et Putman (2000) sont<br />

les principaux porteurs, est <strong>de</strong>venu un cadre <strong>de</strong> référence pour comprendre les communautés d’où<br />

vient et où va le bénévolat. D’une part, Pierre Bourdieu (1980) définit le capital social comme le<br />

cumul <strong>de</strong>s divers liens qu’entretient un individu avec les autres membres <strong>de</strong> sa collectivité. Robert<br />

Putnam (2000), lui, adopte une approche communautaire où la notion <strong>de</strong> réseau est privilégiée. Le<br />

capital social correspond alors aux acquis <strong>de</strong> l’organisation sociale d’une communauté. Ces acquis<br />

facilitent la coordination et la coopération pour le bénéfice commun (Putman, 1995).<br />

Dans tous les cas, la notion <strong>de</strong> capital social est associée au patrimoine <strong>de</strong> liens, <strong>de</strong> savoir-faire et<br />

d’expériences sociales d’une personne ou d’une collectivité. Le capital social est essentiellement<br />

composé <strong>de</strong> confiance réciproque, <strong>de</strong> liens sociaux, <strong>de</strong> ponts avec les autres et d’expériences<br />

accumulées. Dès lors, plus une personne est riche en liens sociaux, plus une communauté est riche<br />

en groupes et réalisations sociales, plus les individus développeront un sentiment d’appartenance à<br />

ce milieu et plus ce milieu attirera l’engagement bénévole.<br />

Selon Putman (2000), la connaissance <strong>de</strong> la qualité et <strong>de</strong> la nature du capital social et <strong>de</strong>s réseaux<br />

sociaux est centrale quand il est question <strong>de</strong> mobilisation et d’engagement bénévole. C’est <strong>de</strong> plus en<br />

plus par leurs réseaux sociaux que les bénévoles sont sensibilisés { <strong>de</strong>s causes et invités { s’engager<br />

pour créer <strong>de</strong>s liens et <strong>de</strong>s ponts.<br />

La littérature scientifique portant sur le capital social montre qu’il est plus difficile <strong>de</strong> développer<br />

l’engagement citoyen dans <strong>de</strong>s communautés où les rési<strong>de</strong>nts ne démontrent pas un engagement {<br />

long terme dans leur communauté et où le sentiment <strong>de</strong> vivre dans un milieu impersonnel rend<br />

plus difficile la rencontre du voisin (Corporation for National and Community Service, 2010).<br />

Ainsi, la « qualité » du capital social d’une personne ou d’une communauté est un facteur facilitant et<br />

même motivant l’engagement bénévole. La <strong>recherche</strong> <strong>de</strong> capital social (individuel et collectif)<br />

tendrait à prendre la relève <strong>de</strong> la morale, <strong>de</strong> la religion, <strong>de</strong> la communauté traditionnelle pour<br />

expliquer et définir les motivations <strong>de</strong>s bénévoles.<br />

Le bénéfice social du bénévolat, c’est donc le capital social qui se crée au même<br />

niveau, si ce n’est davantage, que les services rendus. Le bénévolat est un système<br />

<strong>de</strong> production et d’échange avec une particularité : « […] l’objet échangé ou le<br />

service rendu est au service du lien […] » en opposition avec « […] l’échange<br />

marchand ou du travail où c’est le lien entre les personnes qui est au service <strong>de</strong>s<br />

biens ou services échangés […]. (Gagnon et Fortin, 2002, p. 71)<br />

Par ailleurs, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s antérieures ont démontré que les bénévoles proviennent en quelque sorte<br />

<strong>de</strong> « nids à bénévoles » puisque la plupart ont <strong>de</strong>s parents et <strong>de</strong>s amis aussi engagés.<br />

On sait déj{ que le quartier ou la paroisse ne constitue plus la seule communauté d’appartenance<br />

<strong>de</strong>s Québécois et <strong>de</strong>s Québécoises. Ces territoires ne répon<strong>de</strong>nt plus { l’ensemble <strong>de</strong>s besoins<br />

sociaux, culturels et économiques <strong>de</strong>s personnes comme cela a déjà été. Ils ne sont plus les seuls<br />

lieux où on accumule du capital social. Aujourd’hui, les personnes rési<strong>de</strong>nt dans un milieu,<br />

travaillent dans un autre, appartiennent { <strong>de</strong>s groupes d’amis et { <strong>de</strong>s groupes d’intérêt répartis sur<br />

plusieurs territoires et utilisent <strong>de</strong> plus en plus les <strong>nouvelles</strong> technologies sociales pour créer <strong>de</strong>s<br />

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