anaLyse de la vioLence armée au burundi
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ANALYSE DE LA VIOLENCE ARMÉE AU BURUNDI<br />
Graphique 7 : Infractions enregistrées par <strong>la</strong> PNB en 2006<br />
Autres, 18 %<br />
Escroquerie<br />
et fr<strong>au</strong><strong>de</strong>, 15 %<br />
Autres vols, 7 %<br />
Conflits fonciers, 1 %<br />
Vol à main<br />
<strong>armée</strong>, 1 %<br />
Atteintes à <strong>la</strong><br />
sûreté <strong>de</strong> l'état, 1 %<br />
DI/T AF, 0.4 %<br />
Participation <strong>au</strong>x<br />
ban<strong>de</strong>s <strong>armée</strong>s, 5 %<br />
Source : PNB, 2006, pp. 70–74<br />
Note : DI/T AF = Détention illégale ou trafic d’armes à feu<br />
Coups et blessures<br />
volontaires, 13 %<br />
Homici<strong>de</strong>s, 3 %<br />
Violences sexuelles, 6 %<br />
Vols qualifiés, 30 %<br />
L’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> violence <strong>armée</strong> a recensé, entre août 2007 et décembre<br />
2008, 1867 actes <strong>de</strong> violence <strong>armée</strong>, dont <strong>la</strong> moitié était <strong>de</strong>s actes <strong>de</strong><br />
banditisme. Viennent ensuite, à peu près à nive<strong>au</strong> égal (entre 2 et 6 % du<br />
total), les conflits fonciers, les conflits domestiques (qui incluent les<br />
querelles familiales et les violences liées <strong>au</strong>x accusations <strong>de</strong> sorcellerie), les<br />
violences liées <strong>au</strong>x affrontements avec le Palipehutu-FNL, les bavures<br />
policières et les viols perpétrés sous <strong>la</strong> menace d’une arme. Cette <strong>de</strong>rnière<br />
catégorie, extrêmement importante pour comprendre le rôle que jouent les<br />
armes dans les violences exercées contre les femmes, n’est habituellement<br />
pas répertoriée—les bases <strong>de</strong> données ne distinguant le plus souvent pas<br />
entre les cas où le violeur a fait usage d’une arme ou non. De ce point <strong>de</strong> vue,<br />
l’Observatoire offre un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> précision que les <strong>au</strong>tres bases <strong>de</strong> données<br />
étudiées (statistiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> PNB et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ligue Iteka) n’offrent pas. La<br />
prédominance <strong>de</strong>s vols apparaît également c<strong>la</strong>irement dans les réponses<br />
données <strong>au</strong> cours <strong>de</strong> l’enquête <strong>au</strong>près <strong>de</strong>s ménages (voir Graphique 8).<br />
Bien que le banditisme arrive <strong>la</strong>rgement en tête <strong>de</strong>s motifs <strong>de</strong>s actes <strong>de</strong><br />
violence <strong>armée</strong> dans toutes les provinces, les motifs secondaires <strong>de</strong> violence<br />
varient (PNUD, 2007a et 2008a). Le conflit entre le Palipehutu-FNL et les forces<br />
gouvernementales est particulièrement source <strong>de</strong> violences à Bujumbura<br />
Rural. Les actes <strong>de</strong> violence <strong>armée</strong> liés <strong>au</strong>x violences politiques et <strong>au</strong>x bavures<br />
policières sont les plus nombreux à Bujumbura-Mairie, ceux liés <strong>au</strong>x conflits<br />
fonciers à Gitega et Ngozi et les viols à main <strong>armée</strong> à Bubanza.<br />
Qui sont les victimes ?<br />
Il est très difficile <strong>de</strong> réunir <strong>de</strong>s données systématiques sur les victimes et<br />
d’en <strong>de</strong>ssiner un profil-type. Quelques caractéristiques générales peuvent<br />
néanmoins être dégagées.<br />
Les victimes <strong>de</strong> violence sont, dans leur gran<strong>de</strong> majorité, <strong>de</strong>s hommes. Les<br />
statistiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ligue Iteka montrent que 224 actes <strong>de</strong> violence <strong>armée</strong> sur<br />
les 310 enregistrés en 2007 27 impliquaient un ou plusieurs hommes (Ligue<br />
Iteka, 2008, Annexe I). Le rapport 2007 <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ligue Iteka montre également<br />
que dans 89 % <strong>de</strong>s cas, les victimes étaient <strong>de</strong>s civils. L’analyse TACO <strong>de</strong>s<br />
inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> violence entre janvier et mars 2008 confirme que ces <strong>de</strong>rniers<br />
sont les principales victimes <strong>de</strong> <strong>la</strong> violence <strong>armée</strong> unidirectionnelle 28 (Wille,<br />
2008, p. 7) et ne sont que peu impliqués dans les actes multidirectionnels—<br />
ce qui tend à indiquer qu’ils ne se défen<strong>de</strong>nt généralement pas lorsqu’ils<br />
sont agressés par <strong>de</strong>s personnes <strong>armée</strong>s.<br />
L’enquête <strong>au</strong>près <strong>de</strong>s ménages montre que c’est le fait d’ « être riche » qui rend<br />
une personne le plus susceptible d’être victime <strong>de</strong> violence <strong>armée</strong> (cette<br />
réponse a été choisie par 96,1 % <strong>de</strong>s personnes interrogées, x=546, n=568).<br />
Les trois réponses suivantes sont <strong>au</strong>ssi liées <strong>au</strong> fait <strong>de</strong> possé<strong>de</strong>r <strong>de</strong> l’argent:<br />
être un homme ou une femme d’affaire (74,5 %, x=423, n=568), avoir un emploi<br />
(40,1 %, x=228, n=568) et être fonctionnaire (32,2 %, x=183, n=568). Les<br />
responsables administratifs tels que les chefs <strong>de</strong> quartier se sentent particulièrement<br />
vulnérables 29 et 20,2 % <strong>de</strong>s personnes interrogées (x=115, n=568) ont<br />
affirmé qu’être un homme politique était un facteur <strong>de</strong> risque. Le fait d’être veuve<br />
Graphique 8 : Princip<strong>au</strong>x motifs conduisant à <strong>la</strong> violence <strong>armée</strong>, par province<br />
120<br />
100<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
0<br />
Bujumbura-<br />
Mairie<br />
Bujumbura<br />
Rural<br />
Bururi<br />
Cibitoke<br />
Mwaro<br />
Ruyigi<br />
Légen<strong>de</strong>: Vols P<strong>au</strong>vreté Consommation d'alcool ou <strong>de</strong> drogue(s) Rivalités entre partis politiques<br />
Activité <strong>de</strong>s forces rebelles Conflits fonciers Disputes familiales<br />
Source : Small Arms Survey et Ligue Iteka, 2008<br />
Note : Seuls les motifs ayant été mentionnés par 5 % ou plus <strong>de</strong>s personnes interrogées dans <strong>au</strong> moins<br />
une province sont cités ici. La catégorie « Autre » n’est pas représentée sur ce graphique.<br />
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LA VIOLENCE ARMÉE<br />
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