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anaLyse de la vioLence armée au burundi

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ANALYSE DE LA VIOLENCE ARMÉE AU BURUNDI<br />

Photo Des rebelles du Palipehutu-FNL dans le vil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong><br />

Ruyaga, 2008. © Vanessa Vick/Redux/The New York Times<br />

l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> violence <strong>armée</strong> du PNUD, qui attribue <strong>au</strong> banditisme 50 %<br />

<strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> violence <strong>armée</strong> enregistrés entre août 2007 et décembre 2008.<br />

Ce banditisme, et en particulier les cambrio<strong>la</strong>ges qui surviennent pendant <strong>la</strong><br />

nuit, a été <strong>la</strong>rgement cité <strong>au</strong> cours d’entretiens <strong>de</strong> groupe comme un sujet<br />

d’inquiétu<strong>de</strong> majeur. Le but <strong>de</strong>s bandits n’est habituellement pas <strong>de</strong> tuer leur<br />

victime : ils utilisent leur arme à <strong>de</strong>s fins d’intimidation et ne s’en servent<br />

généralement que si <strong>la</strong> victime résiste ou si elle possè<strong>de</strong> elle-même une arme<br />

(Forbes, 2007, p. 8). L’analyse TACO montre que les criminels blessent plus<br />

souvent leurs victimes qu’ils ne les tuent, ce qui <strong>la</strong>isse supposer que leur<br />

intention était <strong>de</strong> voler plutôt que d’assassiner (Wille, 2008, pp. 10–11). Il<br />

arrive cependant que <strong>de</strong>s cambrio<strong>la</strong>ges tournent mal et que les <strong>au</strong>teurs tuent<br />

les victimes s’ils craignent d’avoir été i<strong>de</strong>ntifiés 42 . Dans <strong>de</strong> nombreux cas<br />

également, les femmes présentes dans <strong>la</strong> maison sont violées pendant les<br />

attaques 43 . Une <strong>au</strong>tre catégorie <strong>de</strong> violence <strong>armée</strong>, liée <strong>au</strong> banditisme, est<br />

celle <strong>de</strong>s assassinats ciblés <strong>de</strong> personnes, pour <strong>de</strong>s motifs divers : vengeance,<br />

conflit lié à <strong>la</strong> terre ou encore désaccord à <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> l’issue d’un procès.<br />

Dans l’intérieur du pays, selon <strong>de</strong>s entretiens réalisés à Gitega, Cibitoke et<br />

Mwaro, les gens qui habitent près <strong>de</strong>s routes ou dans le centre <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville se<br />

sentent plus en sécurité que ceux qui habitent dans les collines, car les<br />

agressions ont plutôt lieu à <strong>la</strong> campagne ou dans les zones péri-urbaines.<br />

D’<strong>au</strong>tres participants <strong>au</strong>x entretiens <strong>de</strong> groupe ont cité le faible mail<strong>la</strong>ge <strong>de</strong><br />

postes <strong>de</strong> police dans les zones rurales comme source <strong>de</strong> danger pour les<br />

habitants et d’impunité pour les <strong>au</strong>teurs <strong>de</strong> violences 44 . Si <strong>la</strong> concentration<br />

<strong>de</strong> personnes riches en ville peut attirer les voleurs, <strong>la</strong> présence plus forte <strong>de</strong><br />

policiers présente un net caractère dissuasif. C’est ce qui explique que c’est<br />

plutôt l’entre-<strong>de</strong>ux, comme par exemple les communes périphériques <strong>de</strong><br />

Gitega, qui sont souvent touchées par <strong>la</strong> violence dans cette province 45 .<br />

II.A.2. Victimes<br />

Comme noté précé<strong>de</strong>mment, avoir un revenu régulier ou porter sur soi une<br />

somme d’argent, même mo<strong>de</strong>ste, est un facteur <strong>de</strong> risque. Les hommes<br />

d’affaires, commerçants et paysans qui viennent <strong>de</strong> vendre une partie <strong>de</strong> leur<br />

récolte ou <strong>de</strong> leur bétail sont souvent pris pour cibles 46 . Les petits magasins<br />

situés dans les zones rurales sont également fréquemment <strong>la</strong> cible d’attaques 47 ,<br />

tout comme les personnes qui possè<strong>de</strong>nt un véhicule, telles que les ch<strong>au</strong>ffeurs<br />

59<br />

LES MANIfESTATIONS DE LA VIOLENCE ARMÉE<br />

i<br />

ii<br />

iii<br />

iv

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