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anaLyse de la vioLence armée au burundi

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ANALYSE DE LA VIOLENCE ARMÉE AU BURUNDI<br />

Les perceptions portant sur <strong>de</strong>ux catégories <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion ont nettement<br />

évolué <strong>de</strong>puis 2005. Il s’agit tout d’abord <strong>de</strong>s militaires, qui en 2005 étaient<br />

cités par 14,3 % (x=264, n=1846) <strong>de</strong>s personnes interrogées comme<br />

représentant une source d’insécurité contre 8,2 % (x=62, n=758) en 2008.<br />

Ceci s’explique peut-être par une amélioration du comportement <strong>de</strong>s<br />

militaires mais <strong>au</strong>ssi par un déploiement moins important <strong>de</strong> <strong>la</strong> forces<br />

<strong>armée</strong>s burundaises sur le terrain (FDN) <strong>de</strong>puis les accords <strong>de</strong> cessez-le-feu<br />

signés avec le Palipehutu-FNL en septembre 2006. Les anciens combattants<br />

ont connu, quant à eux, une évolution inverse (voir section IV.C.2.).<br />

Ces données doivent être mises en perspective avec celles <strong>de</strong> l’Observatoire<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> violence <strong>armée</strong> 35 . Entre août 2007 et décembre 2008, les<br />

<strong>au</strong>teurs <strong>de</strong> 630 actes <strong>de</strong> violence <strong>armée</strong> (34 % du total) ont pu être<br />

i<strong>de</strong>ntifiés : 49,5 % <strong>de</strong> ces actes ont été commis par les FNL, 34,8 % par <strong>de</strong>s<br />

civils, 9 % par <strong>la</strong> PNB et 6,6 % par <strong>la</strong> FDN (PNUD, 2007a et 2008a). Les<br />

données <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ligue Iteka diffèrent légèrement, avec 37 % <strong>de</strong>s actes <strong>de</strong><br />

violence <strong>armée</strong> recensés en 2007 perpétrés par <strong>de</strong>s civils, suivis par les<br />

Photo Un centre <strong>de</strong> démobilisation pour anciens militaires à<br />

Gitega, 2006. © Martin Roemers/Panos Pictures<br />

bandits armés (10 %), les membres du Palipehutu-FNL (10 %), les policiers<br />

(5 %) et les militaires (2,3 %) (Ligue Iteka, 2008, Annexe I). Dans près <strong>de</strong> 40<br />

% <strong>de</strong>s cas, les <strong>au</strong>teurs n’ont pas pu être i<strong>de</strong>ntifiés, ce qui signifie que<br />

nombre d’actes <strong>de</strong> violence <strong>armée</strong> restent impunis.<br />

La Ligue Iteka a également répertorié 105 actes <strong>de</strong> torture en 2007 36 ,<br />

dont 44 % ont été commis par <strong>de</strong>s policiers, 19 % par <strong>de</strong>s civils, 11 % par<br />

<strong>de</strong>s administrateurs loc<strong>au</strong>x (chef <strong>de</strong> zone, chef <strong>de</strong> colline, chef <strong>de</strong><br />

quartier), 10 % par <strong>de</strong>s militaires et 4 % par <strong>de</strong>s membres du Palipehutu-<br />

FNL. Si l’on compare ces données avec celles <strong>de</strong> l’année 2006, on<br />

s’aperçoit que les actes <strong>de</strong> torture commis par les militaires sont en nette<br />

diminution et que ceux commis par <strong>la</strong> police et par les civils sont en<br />

<strong>au</strong>gmentation 37 .<br />

On observe une soudaine <strong>au</strong>gmentation <strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> violence <strong>armée</strong> commis par<br />

les civils et par le Palipehutu-FNL pendant les mois d’août et <strong>de</strong> septembre<br />

2007, un reflet probable <strong>de</strong> l’abandon <strong>de</strong>s négociations par le Palipehutu-<br />

FNL en juillet 2007 38 . Les habitants <strong>de</strong>s provinces touchées par <strong>la</strong> rébellion,<br />

55<br />

LA VIOLENCE ARMÉE<br />

i<br />

ii<br />

iii<br />

iv

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