anaLyse de la vioLence armée au burundi

154
ANALYSE DE LA VIOLENCE ARMÉE AU BURUNDI
Annexe ii
Méthodologie de l’enquête auprès des ménages burundais menée par le
Small Arms Survey et la Ligue Iteka
Dix enquêteurs burundais, bilingues en français et kirundi, ont reçu une
formation de 33 heures réparties sur cinq jours. L’équipe d’enquêteurs se
composait de dix personnes (deux femmes et huit hommes) ainsi que de
deux remplaçants. Avant que l’enquête ne démarre, l’une des enquêtrices a
demandé à être relevée de sa fonction en raison de craintes par rapport à sa
sécurité personnelle. Elle a immédiatement été remplacée par une autre
enquêtrice qui a reçu la même formation.
La traduction du questionnaire a été assurée par des Burundais qui parlent
couramment français et kirundi. Les différentes sections du questionnaire
ont chacune été traduites par des groupes de trois personnes, afin de
favoriser une discussion sur la traduction la plus appropriée et la plus exacte
possible. La justesse du questionnaire final en kirundi a ensuite été contrôlée
par le biais d’une re-traduction vers le français par un Burundais bilingue qui
n’avait pas connaissance du projet de l’étude et n’était affilié ni au Small
Arms Survey ni à ses partenaires.
Des traditions et motifs culturels ont limité l’accès des enquêteurs aux
participants de sexe féminin, en particulier lorsque leur mari ou le chef de
ménage était présent. En conséquence, la distribution des femmes par
rapport aux hommes dans l’échantillon est biaisée : au lieu d’un ratio proche
d’un homme pour une femme, l’enquête montre un ratio plus proche de trois
hommes pour une femme (408 femmes interrogées pour 1075 hommes et 4
participants non identifiés). La majorité des femmes interrogées étaient soit
chefs de ménage, soit veuves.
Huit Burundais ont reçu une formation d’agents de saisie pendant 25 heures
réparties sur trois jours et demi. Ryan Murray du Small Arms Survey a assuré
la supervision des deux premiers jours de saisie des données et a été relayé
dans cette tâche par Emmanuel Nindagiye (statisticien). Les données ont été
saisies sous format Excel et ont été analysées à l’aide du logiciel SPSS.
Afin de s’assurer du consentement éclairé de chaque participant, les
enquêteurs leur ont lu systématiquement un formulaire d’information. Ce
formulaire, rédigé à l’origine en français, a été traduit en kirundi par une
équipe de dix Burundais bilingues en français et kirundi. Par ce formulaire,
l’enquêteur informait chaque participant potentiel de la nature de l’étude,
des tâches attendues du participant, des risques potentiels et des mesures
prises pour réduire ces risques au minimum (y compris l’assurance que
l’entretien serait réalisé sans témoins, que les réponses resteraient confidentielles
et anonymes, et que les données seraient archivées dans un endroit
sûr). Les participants ont également été informés que cette enquête était
réalisée uniquement dans un but de recherche, et qu’il ne fallait pas voir de
lien entre cette enquête et les programmes ou projets qui pourraient être
développés dans le futur dans leur communauté. Les participants n’ont reçu
aucune compensation, financière ou autre, pour leur participation à l’enquête.
Le taux de refus, ainsi que le taux d’abandon en cours de questionnaire, se
sont révélés extrêmement faibles. L’intervalle de confiance pour cette enquête
a été défini à 95 %, avec une marge d’erreur de +/- 2,50. Le nettoyage des
données a permis d’identifier des cas qui auraient pu compromettre la
validité de mesure de l’enquête. Les cas dont l’erreur de mesure dépassait 5
% ont été exclus, ce qui représentait 80 questionnaires. La taille de l’échantillon
final était n=1487, avec une erreur de mesure générale de 0,73 %, ce qui
permet de conclure à une validité de mesure des données élevée.
155
ANNExES
i
ii
iii
iv