Commentaire: Surface de base 2001: 56.511 ha (forêts et bois); Tendanciel 2025 (-2,72%/an): 27.500 ha de forêts; Alternatif 2025 (-1,5%/an): 40.000 ha. Remarque: la tendance observée s’applique aux forêts proprement dites (denses et claires): les forêts sont progressivement remplacées par les matorrals (maquis et garrigues) comme indiqué dans le paragraphe "évolution des habitats forestiers". III – ELEMENTS POUR LE PROGRAMME D’ACTION Création d’aires protégées: Réserve naturelle du lac de Réghaïa (Alger); Parc national du Chenoua (Tipaza); Extension du Parc national de Chréa. Classement de sites: Forêt du Sahel-Mandoura (Boumerdès); Massif forestier de Baïnem-Bouzaréa (Alger); Ride forestière du Sahel de Koléa (Alger-Tipaza); Bois et forêts urbaines de la wilaya d’Alger. Restauration des habitats forestiers et développement rural (voir exemple du Chenoua): Reboisement et/ou repeuplement des pentes supérieures à 25% (environ 50000 ha); Aménagement de tout le patrimoine forestier, notamment réalisation d’un réseau adéquat d’infrastructures de lutte contre les incendies: routes, pistes, tranchées parefeux, layons, points d’eau, postes de vigie; Sauvegarde d’espèces rares végétales et animales; Plantations fruitières rustiques; Enrichissement de parcours; Promotion de l’écotourisme. 136
Annexe 5: Activité thématique "Protection des sites sensibles naturels marins" - SYNTHESE - I - ELEMENTS DE DIAGNOSTIC Soumise à diverses sources et formes d’agressions, la zone côtière algéroise est affectée par quatre problèmes environnementaux majeurs: (i) une sur-urbanisation doublée d’un caractère anarchique; (ii) la pollution marine sous ses diverses manifestations (chimique, physique, organique et microbiologique); (iii) l’érosion côtière et la disparition des cordons dunaires; (iv) la déficience du système d’épuration des eaux. Les conséquences sur le milieu et ses ressources sont nombreuses, et par certains aspects irréversibles, sinon nécessiteront des efforts soutenus pour restaurer des situations déjà largement compromises. Parmi les répercussions les plus négatives, il y’a lieu de noter la dégradation et la dénaturation des écosystèmes en général et des habitats spécifiques et remarquables en particulier (aires de ponte, zones de pêche, pôles de la biodiversité…), la raréfaction des espèces les plus fragiles et les plus vulnérables, la prolifération d’espèces résistantes à l’enrichissement du milieu en matière organique au détriment d’espèces pivots dans le fonctionnement de l’écosystème marin côtier algérois, la perte de la productivité et, enfin, la perturbation des processus biologiques et la chute de certains stocks halieutiques. Ces effets ne manquent pas d’incidences socio-économiques notamment sur les activités du tourisme balnéaire, la pêche et l’activité aquacole, les loisirs et récréations. Cette situation est aggravée par un manque flagrant de concertation intersectorielle, un déficit en connaissances, un manque de dynamisme des structures locales de gestion, l’insuffisance des moyens mobilisées au niveau des communes côtières pour la gestion et la protection des sites marins sensibles, le déficit au niveau de ces même communes en personnel opérationnel qualifié, doublé de capacités managériales inadaptées et en net décalage avec la problématique côtière en général et des sites sensibles en particulier. Néanmoins, la zone côtière algéroise, malgré le poids de ces contraintes, recèle encore une diversité écosystémique et spécifique représentative de la région méditerranéenne et, par certains endroits, les équilibres écologiques et les processus originels restent bien conservés. Ces espaces constitueront les pistes privilégiées dans le plan d’action qui visera à stopper la tendance et tentera de l’inverser quant les conditions le permettent. 1. La pollution marine: une menace pour le milieu et ses ressources vivantes Les métaux lourds L’étude PAC a révélé dans les trois secteurs marins étudiés des niveaux de pollution métallique différents. En baie d’Alger, la pollution par les métaux dans les sédiments montre une contamination inquiétante, largement au dessus des valeurs admises, résultat de l’importante activité au niveau du port et à son exposition directe aux effluents d’origine tellurique. Elle traduit les influences anthropiques et semble dépendre également des conditions hydrodynamiques et hydro-sédimentaires qui régissent la baie. On note à cet effet des concentrations élevées en Cu: 24,23-72,73 µg/g, en Pb: 16,19-93,36 µg/g, en Cd: 0,16- 1,12 µg/g, en Hg: 1,88-10,74 µg/g, en Zn: 112,92-253,46 µg/g et en Mn: 235,7-397,41 µg/g. Le port d’Alger, qui fait l’objet d’une surveillance soutenue, présente des niveaux de pollution encore plus critiques, notamment pour le Pb: 109,698-326,506 µg/g (230,35±90,19 µg/g), Cu: 55,69-143,76 µg/g (112,01±39,93 µg/g), Zn: 192,48-424,885 µg/g (338,34±103,74 µg/g) et Cd 0,729-1,2 µg/g (0,883±0,23 µg/g). Ce port est une zone à risque de contamination métallique la plus importante du littoral du pays. Même moins pollué, le port de plaisance de Sidi Fredj révèle une contamination par le Pb, le Cu et le Zn. 137