CHRONIQUE DES ÃLECTIONS PARLEMENTAIRES
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Assemblée nationale<br />
KOWEIT<br />
l'opposition au Gouvernement. Avant les élections de 2006, ils avaient formé<br />
une vague alliance réformatrice, emmenée par les islamistes, avec la<br />
participation de nationalistes et de libéraux, et auraient remporté 33 sièges<br />
sur 50. Après les élections, l'Assemblée nationale avait adopté des réformes<br />
électorales, parmi lesquelles une réforme clé souhaitée par l'opposition<br />
consistant à ramener le nombre de circonscriptions électorales de 25 à 5.<br />
Les élections de 2008 allaient être les premières à se dérouler selon ce<br />
nouveau découpage. En outre, une réforme électorale datant de 2005<br />
reconnaissait aux femmes le droit de voter et de se présenter aux élections,<br />
mais aucune femme n'avait été élue en 2006.<br />
Les élections de 2008 se sont déroulées dans un climat de tension entre le<br />
Gouvernement et le Parlement, ainsi que de tensions sectaires. Un<br />
enchaînement de motions de censure visant des ministres avait donné lieu à<br />
quatre refontes du Cabinet depuis les dernières élections. Les tensions entre<br />
le Parlement et le Gouvernement étaient liées à des divergences sur<br />
l'ampleur de l'augmentation des salaires de la fonction publique face à une<br />
inflation record. Le Parlement était favorable à des hausses importantes,<br />
alors que le Gouvernement renâclait à augmenter les dépenses publiques.<br />
Suite à la démission du Gouvernement le 17 mars, l'Emir avait dissous le<br />
Parlement qu'il avait taxé d'irresponsabilité. Il avait en outre justifié cette<br />
mesure par la nécessité de préserver l'unité nationale.<br />
Au total, 274 candidats, dont 27 femmes et 38 membres du Parlement<br />
sortant, étaient en lice pour les 50 sièges à pourvoir. Les candidats de<br />
l'opposition, autour de 45, étaient moins unis que lors des élections de 2006.<br />
Malgré l'absence de partis officiels, certains candidats étaient soutenus par<br />
des groupes politiques, parmi lesquels l'Alliance islamique salifiste et le<br />
Mouvement constitutionnel islamique (plus connu sous le nom de " Hadas "),<br />
branche politique des Frères musulmans. Les deux groupes étaient opposés<br />
à l'émancipation des femmes et souhaitaient que le Koweït applique la<br />
Charia.<br />
L'Alliance nationale démocratique de mouvance libérale, ainsi que deux<br />
groupes chiites - l'Alliance nationale islamique et l'Alliance pour la justice et<br />
la paix - plaidaient pour la participation des femmes, qu'ils jugeaient<br />
nécessaire à l'évolution du pays. Les grandes circonscriptions électorales<br />
effectives pour la première fois auraient aidé la minorité chiite à mobiliser ses<br />
partisans et lui aurait même permis de former des coalitions dans certaines<br />
Chronique 42 - janvier - décembre 2008 127