CHRONIQUE DES ÉLECTIONS PARLEMENTAIRES

REPUBLIQUE TCHEQUE
Sénat
le déploiement de soldats tchèques en Afghanistan.
Le 15 février 2008, le Parlement avait réélu M. Klaus (Président honoraire de
l'ODS) à la Présidence du pays au quatrième tour de scrutin. Son principal
rival était M. Jan Svejnar (CSSD).
Avant les élections de 2008, les relations entre le Président et son Premier
Ministre s'étaient, semble-t-il, détériorées en raison de leurs divergences de
vues sur la politique à adopter à l'égard de l'Union européenne (UE) et sur le
projet d'implantation d'une base radar américaine. Alors que la République
tchèque devait prendre la présidence de l'Union européenne en janvier
2009, M. Klaus s'était publiquement opposé à une délégation accrue de
compétences à l'UE, au Traité de Lisbonne (visant à réformer les institutions
de l'UE) et à l'introduction de l'euro. Le Parlement devait voter sur le Traité
de Lisbonne après que la Cour constitutionnelle se serait prononcée sur sa
constitutionnalité.
Ces différends avaient engendré des dissensions au sein de l'ODS entre les
deux vice-présidents du Parti, M. Pavel Bém et M. Petr Bendl, qui partageait
le point de vue du Président. Le Président Klaus considérait que les
sénatoriales de 2008 constitueraient un référendum sur le gouvernement
Topolánek. M. Topolánek n'a pas pris la tête de la campagne électorale de
l'ODS, les responsables politiques régionaux ayant déclaré que celle-ci ne
devait pas être conduite au niveau central.
L'ODS avait suscité le mécontentement de la population en instaurant, en
janvier 2008, le paiement direct des consultations médicales, première
étape d'une réforme visant à réduire les gaspillages et les abus dans le
système de santé. Le CSSD appelait les électeurs à faire en sorte que le
Sénat puisse faire contrepoids à la Chambre des députés en privant l'ODS
de la majorité.
Début septembre, l'ODS avait été la cible d'accusations mettant en cause
un de ses élus à la Chambre des députés, qui aurait fait chanter un autre
membre du Parti et un membre des Verts. Le député concerné a
démissionné le 8 septembre. Par ailleurs, plusieurs députés de l'ODS
contestaient la direction de M. Topolánek, certains lui préférant son premier
Vice-Président, M. Bém. Enfin, le Président du Parti social-démocrate (CSSD),
M. Jini Paroubek, demandait sa démission de la fonction de Premier ministre.
En tout, 39,52 % des 2,8 millions d'électeurs inscrits se sont rendus aux urnes.
206 Chronique 42 - janvier - décembre 2008