Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

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Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti
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IRAK Photos-satellite à l'appui, les États-Unis viennent de déclencher le compte
à rebours d'un « changement de régime» à Bagdad
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Bush veut en finir avec
SaddamH ussein
Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a repris
hier, après un an d'interruption, les discussions avec Bagdad sur
la difficile question du retour des inspecteurs en désannement
de l'ONU en Irak, alOI'Sque la tension s'accroît entre Washington
et le régime de Saddam Hussein. M. Kofi Annan et le ministre
irakien des Affaires étrangères, Naji Sabri, sont convenus hier
de se rêvoir mi-avril, après des entretiens jugés positüs. Le
porte-parole de l'ONU, Fred Eckbard, a indiqué que M. Annan
avait trouvé les discussions «à la/ois honnêtes et utiles ».
Washington:
de nôtre correspondant
Jean-Jacques Mével
C'est la première manœuvre
des États-Unis, le point de départ
de l'assaut annoncé
contre Saddam Hussein. Discrètement,
mais photos-satellite
à l'appui, la diplomatie
américaine a entamé son entreprise
de démolition, dans le
huis clos du Conseil de sécurité
des Nations unies.
Les diapositives projetées
mercredi n'ont sans doute
rien appris aux pays membres
du « directoire» de l'Onu.
Pour les Américains, il s'agissait
de prouver que Bagdad
persiste à changer le beurre
en canon, au mépris de ses engagements
: par centaines, les
semi-remorques russes et allemands
de l'aide internationale
. se retrouveraient dans la pa- ,
nopHe militaire irakienne,
transformés en tracteurs d'artillerie
et en rampes lancemissiles
mobiles.
A ses alliés et partenaires
des Nations unies, Washington
n'a pas pu - ou pas voulumontrer
des preuves plus accablantes
: celles qui établiraient
que l'Irak travaille sans
relâche à un arsenal de mort,
nucléaire, biologique et chimique.
Sans doute George W.
Bush garde-toil pour plus tard
une démonstration convaincante
que le maître de Bagdad
est bien le pire génie de l'~(axe
du Mal ».
Le message adressé au
conseil et à son obscur comité
des sanctions est pourtant
transparent. Pour la Maison-
Blanche, Sadd am Hussein
n'est pas seulement dangereux,
il est aussi d'une
constante mauvaise foi. Cela
suffirait à justifier son éviction
manu militari s'il manque une
seule fois à sa parole après le
rendez-vous diplomatique de
la dernière chance, fixé au
printemps par le Conseil de
sécurité.
Washington signale aussi
qu'elle entend garder la main,
du début jusqu'à la fin d'une
partie qui pourrait conduire
les GI à Bagdad. Les Américains
parlent d'une « coïncidence
», mais ce n'est pas un
hasard si la séance de diapositives
à l'Onu a précédé de
vingt-quatre heures un rendez-vous
crucial à New York:
la rencontre entre Naji Sabri,
ch,ef de la diplomatie irakienne;
et Kofi Annan, secrétaire
général des Nations
unies.
En clair. les États-Unis viennent
de déclencher euxmêmes
le compte à rebours de
ce que le prudent secrétaire
d'État Colin Powell appelle « le
changement de régime» à
Bagdad. L'avertissement est
d'autant plus fort que le calendrier
diplomatico-militaire'
est, dans ses grandes lignes,
connu et arrêté.
Le Conseil de sécurité décidera
fin mai d'un nouveau régime
de sanctions, avecobli~
gation pour l'Irak d'ouvrir
toutes ses enceintes militaires
sùspectes aux inspecteurs de
l'Onu. Si Bagdad renâcle, ainsi
que Washington en est persuadé,
l'ultimatum américain
pourrait tomber cet été.
'George W. Bush chausserait
alors les bottes de son père,
avec pour but affiché « d'enfinir
avec le boulot commencé
en 1991 », selon la formule
des durs de l'administration
républicaine.
, D'autres étapes bornent
déjà le compte à rebours. Le
président a donné à l'état-major
jusqu'au 15 avril pour
échafauder un premier scénario.
croit savoir l'hebdomadaire
The New Yorker. Il s'agit
notamment de choisir entre
deux scénarios' de guerre,
,'L'un, « léiJJr » et rapide,
s'appuie sur les forces spéciales
américaines et une dissidence
irakienne anti-Saddam
qu'il reste à armer, voire
même à identifier: c'est le
modèle afghan, projet fétiche
des chefs civils du Pentagone.
L'autre est une force d'invasion
allant jusqu'à 200 000
hommes, après des semaines
de bombardements aériens.
Les préparatifs exigeraient
jusqu'à l'automne, à
l'exemple de la guerre du
Golfe. L'option lourde a la
préférence des généraux et de
la CIA. Mais rien n'est dit du
régime qui devrait succéder
'aux trente ans de dictature de
Saddam Hussein.
Le calendrier international
se dessine lui aussi, autour
des échéances du Conseil de
sécurité. Le vice-président
Dick Cheney part sonder les
voisins de l'Irak à la fin de la
semaine. Le Britannique Tony
Blair, allié indéfectible, vient à
Washington début avril pour
ce que la presse appelle déjà
un « sommet de guerre ».
George W. Bush cherchera à
rallier les Européens et les
Russes lors d'une tournée qui
le conduira en Allemagne et
en Russie à la mi-mai, puis au
sommet des huit, dans l'Ouest
canadien fin jUin.
Aux États-Unis, les élections
législatives de novembre
restent l'inconnue de l'équation.
Il ne fait aucun doute que
la cote du président et du
parti républicain bénéficient
de l'atmosphère de mobilisation
qui règne dans le pays
depuis les attaques terroristes
du 11 septembre. Mais la Maison-Blanche
sait aussi qu'une
campagne militaire réussie
peut finir en retentissante débâcle
électorale.
Il y a dix ans, les Américains
avaient refusé un second
mandat à George Bush
le père. pourtant brillant vainqueur
des troupes de Sadd am
Hussein. D'ici au scrutin du 4
novembre, George Bush le fils
sait en tout cas qu'il n'a pas
droit à l'erreur.
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