Revue <strong>de</strong> Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro <strong>de</strong> la Prensa-Baszn Öz<strong>et</strong>i ~I'.\\ S\\ FE" \l.\RCII 25. 20112 79
Revue <strong>de</strong> Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro <strong>de</strong> la Prensa-Baszn Öz<strong>et</strong>i Devant la volonté exprimée par la Maison-Blanche d'enfinir avec le régime <strong>de</strong> Bagdad Les Arabes s'interrogent sur J'après-Saddam ., . N o N CIl a:: ~ Clau<strong>de</strong> Lorieux ........................................................ Soucieux d'épargner à une région déjà meurtrie, les affres. d'un choc frontal George Bush-Saddam Hussein, les négociateurs s'efforcent en eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> concilier les exigences occi<strong>de</strong>ntales - r<strong>et</strong>our à Bagdad <strong>de</strong>s inspecteurs du désarmement - <strong>et</strong> celles du régime irakien, qui veut se débarrasser d:un embargo en place <strong>de</strong>puis dix ans: « Lès discussions engagées à l'ONU sont importantes. Chacun doit gar<strong>de</strong>r son sang-froid !», affirme un diplomate occi<strong>de</strong>ntal. Les représentants irakiens <strong>et</strong> onusiens se r<strong>et</strong>rouveront à la mi-avril. Mais le chef <strong>de</strong> la Maison- Blanche a trop proclamé sa volonté d'abattre le régime irakien pour que nombre <strong>de</strong> responsables arabes ne sautent le pas <strong>et</strong> n'envisagent pas déjà les conditions <strong>et</strong> les conséquences d'une opération anti- Saddam. Publiquement, les dirigeants arabes condamnent toute réédition <strong>de</strong> la guerre du Golfe. Ils doivent cela à leurs opinions publiques déjà ulcérées par le soutien <strong>de</strong> Washington à Israël. La Jordanie, la Syrie <strong>et</strong> l'Egypte sont d'ailleurs si dépendantes du commerce avec l'Irak qu'elles s'inquiètent <strong>de</strong>s conséquences d'un nouveau conflit. Un observateur chevronné assure qu'en privé le message est autre : « Epargnez-nous un nouveau coup pour rien comme en 1991. Mais si vous êtes ré- $ollJ,Sà en finir avec Saddam, . all~z-y !<strong>et</strong> allez-y jusqu'au bout! » Mais comment? Si tout le mon<strong>de</strong> est convaincu qu~ les Etats-Unis agiront, personne ne sait comment George Bush s'y prendra pour achever l'œuvre entreprise par son père. La tournée <strong>de</strong> Dick Cheney au Proche-Orient a confirmé les réticences <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> la région. Cela vaut pour ceux que le vice-prési<strong>de</strong>nt a visités (l'Arabie Saoudite refuse que les bombardierS US s'envolent <strong>de</strong> ses bases vers l'Irak) <strong>et</strong> pour ceux qu'il a ostensiblement évités : Syrie <strong>et</strong> Iran no- . tamment, <strong>de</strong>ux pays alliés entre eux <strong>et</strong> voisins <strong>de</strong> l'Irak. Aucune capi.tale ne pleurerait la disparition <strong>de</strong> Saddam Hussein, mais toutes « redou- .tent que son remplacement se fasse à leur détriment », résume un diplomate occi<strong>de</strong>ntal. Un intellectuel syrien explique que « si l'Irak tombe, l'Iran <strong>et</strong> la Syrie pourraient se trouver encerclés par les protégés <strong>de</strong> l'Amérique ». L'omniprésence politico-militaire <strong>de</strong>s Etats-Unis est la hantise <strong>de</strong> Téhéran. Ben La<strong>de</strong>n leur a permis <strong>de</strong> prendre pied en Afghanistan, en Asie centrale <strong>et</strong> même en Géorgie. Un homme d'affaires, qui connaît autant l'AIIlI'rique que le Proche-Orient, doute que les Américains s'arrêtent en chemin : « La guerre du Golfe leur servit <strong>de</strong> prétexte pour s'implanter dans la région. Ils sont restés au Koweït <strong>et</strong> en Arabie. Ils vont abor<strong>de</strong>r la secon<strong>de</strong> étape! » Comment ? Soit en provoquant le démembrement <strong>de</strong> Tlrak entre ses composantes kur<strong>de</strong>s, sunnites <strong>et</strong> chütes; soit en tentant <strong>de</strong> placer un homme à eux à Bagdad. «Pour les voisins le pire serait l'éclatement », reprend l'intellectljel syrien. On parle déjà d'une possible offensive <strong>de</strong> l'armée turque pour empêcher la naissance d'un Etat kur<strong>de</strong> d'Irak du Nord. « Une telle intervention ouvrirait la porte à celle d'autres pays. l1ran ou la Syrie par exemple », ajoute un responsable kur<strong>de</strong> irakien. Une insurrection <strong>de</strong>s Chütes du sud m<strong>et</strong>trait en émoi tout le Golfe. à commencer par l'Ara- ,bie Saoudite qui compte une forte minorité chiite en province orientale. Pourtant, ni les Chiites, fusillés sous les yeux <strong>de</strong>s GI en 1991, ni !lis Kur<strong>de</strong>s, lâchés par la CIA en 1996, ne sont prêts à risquer leur peal! pour servir George W. Bush! Ils attendront que l'affaire soit bien engagée. <strong>et</strong>, selon certains, que l'armée irakienne ait basculé. Basma Kodmani. directrice à la Ford Foundation au . Caire, estime toutefois que , « les Etats-Unis sont si enhardis par l'opération afghane qu'il n'est pas prématuré d'envisager l'après-Sad- 'dam ». Les spécialistes en sont d'ailleurs à dresser une sorte <strong>de</strong> portrait-robot du ;( géné ral X », l'homme susceptible <strong>de</strong> succé<strong>de</strong>r au prési<strong>de</strong>nt Hussein. Il <strong>de</strong>vra être musulman sunnite lcomme Saddam Husseinl, . proches <strong>de</strong>s tribus <strong>et</strong> bien introduit auprès <strong>de</strong>s services, entend-on généralement. Plusieurs noms circulent: le général Wafic Samaraï, ancien Londres menace Bagdad <strong>de</strong> l'arme nucléaire ." La Gran<strong>de</strong>-Br<strong>et</strong>agne se réserve le droit <strong>de</strong> lancer une attaque nuc~é~ contre l'Irak si <strong>de</strong>s armes chimiques ou biologiques sont di- . ngees contre les troupes ou le public britanniques. a répété dimanche le secrétaire à la défense, Geoff l'loon. La Gran<strong>de</strong>-Br<strong>et</strong>agne peut en outre faire usage <strong>de</strong> la force contre l'Irak sans mandat <strong>de</strong>s Nations unies si le prési<strong>de</strong>nt Saddam Hussein est considéré comme une ~ena~e, a ~~~ le minis~ ~ritannique, qui s'exprimait dans une,mte~~w téleVlSee.Le secr<strong>et</strong>aire au Foreign Office,Jack Straw, ~ <strong>de</strong>cJ:1rehier que la Gran<strong>de</strong>-Br<strong>et</strong>agne <strong>de</strong>vait, pour éviter la répétition d attentats comme ceux du 11 septembre, «se dresser face à <strong>de</strong>s tyrans tels que Saddam » Hussein. (AFP) patron <strong>de</strong>s Moukharabats (police politique), le général Najib Salahi, un ancien <strong>de</strong> la Gar<strong>de</strong> républicaine, le général Najib Saleh, installé en Caroline du Nord, <strong>et</strong> le gp.néral Nizar ai- Khasragi, qui vit au Danemark. L'un serait hors circuit parce qu'exilé <strong>de</strong>puis trop longtemps. un autre compromis dans <strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> répression. « Il n'avait pas le choix. Les Irakiens savent qu'un officier qui renâcle à exécuter un ordre est aussitôt pendu », plai<strong>de</strong> un intellectuel. Le 110m d'Ahmad Chalabi, anciflD iJanquier failli <strong>et</strong> prési<strong>de</strong>nt du 'Congrès national irakien. est encore cité malgré le peu d'estime où le tiennent certains généraux américains. La presse arabe a même évoqué le prince Ali, un frère du roi AbdaUah Il <strong>de</strong> Jordanie. dont les aïeux régnèrent sur l'Irak. La difficulté vient du fait que « tous les proches <strong>de</strong> Saddam Hussein que les Etats-Unis ont tenté d'approcher ont été éliminés », relève Basma Kodmani. Des métho<strong>de</strong>s aussi radicales ne faeilitent pas l~l recrutement <strong>de</strong>s comploteurs! L'armée irakienne pourrait faire la différence. Contrairement à la Gar<strong>de</strong> républicainp-. qui est choyée par le régime, le gros <strong>de</strong> l'armée a souvent été mis à la portion congrue. Témoin, ce colonel qui, le visage masqué par un keffieh, faisait le taxi pour nourrir sa famille. « Après Saddam. tout le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>vra être réaliste. C'est avec les chefs <strong>de</strong> l'armée qu'il faudra traiter », explique lID opposant. 'oj ., 80